Conflit du Haut-Karabagh. La situation s’aggrave pour les populations arméniennes de l’Artsakh…

Publié le 9 novembre 2020 à  22h10 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h29

La France exprime sa très forte préoccupation concernant l’offensive militaire en cours en direction de la ville de Chouchi dans le cadre du conflit dans la région du Haut-Karabagh. Le Ministère des Affaires Étrangères indique: «Le Président de la République et son homologue Russe en sont convenus ce matin, nous attendons que les parties reviennent sans délai à la mise en œuvre de leurs engagements de cessez-le-feu humanitaire pris à plusieurs reprises devant les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, et une nouvelle fois le 31 octobre à Genève». Les tentatives de la Russie, de la France et des États-Unis, qui coprésident le Groupe de l’OSCE de Minsk, pour aider à parvenir à un cessez-le-feu durable ont jusqu’à présent échoué.

Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont exprimé leur grave préoccupation face aux affrontements à grande échelle entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises dans la région et à l’implication de combattants de Syrie et de Libye dans le conflit, a révélé le Kremlin dans un communiqué. Plus tôt dans la journée, les autorités militaires arméniennes avaient déclaré que de nombreuses attaques nocturnes des forces azerbaïdjanaises en dehors de la ville de Chouchi, un bastion clé de la région du Haut-Karabagh, avaient été déjouées. Elles ont précisé que les batailles importantes près de la ville se sont poursuivies durant la journée. Pendant ce temps, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a qualifié de « complètement fausses » les affirmations selon lesquelles il bombardait Chouchi. Au moins 1 200 personnes sont mortes au cours de ces six semaines de combats au Haut-Karabagh.

«Nous pouvons repousser l’ennemi hors des frontières de l’Artsakh»

Arayik Harutyunyan le Président de la République de l’Artsakh dans une déclaration sur sa page Facebook a déclaré que les combats continuaient sur de nombreux fronts en Artsakh (Haut-Karabagh). «L’Armée arménienne de Défense de l’Artsakh et les combattants volontaires tiennent fortement debout sur la terre de leur patrie et nous lutterons contre l’ennemi jusqu’au bout. Notre lutte dans l’union peut changer la situation, nous pouvons repousser l’ennemi hors des frontières de l’Artsakh car c’est la volonté forte qui déterminera l’issue de la guerre. Le peuple arménien peut encore exprimer cette volonté. Chacun de nous doit rester fort sur ses positions et les résultats seront au rendez-vous ».

«Reconnaître l’Artsakh, c’est protéger sa population d’un nettoyage ethnique»

Renaud Muselier, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, président de régions de France déclare dans un communiqué : «Jour après jour depuis que le conflit du Haut-Karabagh a éclaté, la situation s’aggrave pour les populations arméniennes de l’Artsakh. En ce moment même, les villes de Chouchi et Stepanakert (la capitale) sont menacées par les troupes azerbaïdjanaises et leurs alliés turcs». Il se fait l’écho d’observateurs sur place qui constatent que ce conflit «est le théâtre de véritables crimes de guerre : l’utilisation de phosphore blanc et de bombes à sous-munitions est avérée et constitue une catastrophe humanitaire. Cette urgence est d’autant plus pressante que des hôpitaux, des maternités et des zones civiles entières sont ciblées par l’agresseur». Il poursuit: «Les décapitations rituelles mises en scène par les djihadistes présents sur le front, dont a parlé le Président de la République le 1er octobre dernier, sont un élément supplémentaire de l’horreur qui menace chaque jour les populations arméniennes de l’Artsakh». Et de lancer: «Nous avons le devoir de nous hisser, en tant que République, en opposition à ces alliés objectifs du terrorisme international qui aujourd’hui sèment la terreur dans le Haut-Karabagh. Cent-cinq ans après le génocide des Arméniens, la France, l’Union européenne et l’Organisation des Nations Unies doivent conjointement, et dans le respect du Droit international, reconnaître l’indépendance de la République du Haut-Karabagh. Cette reconnaissance sera une protection pour les populations aujourd’hui en danger de mort». Pour Renaud Muselier: «La situation sur le terrain est dramatique -c’est maintenant que tout se joue et que la communauté internationale toute entière doit faire preuve de détermination et de solidarité avec les populations arméniennes. N’attendons pas qu’elles deviennent les martyres d’une deuxième stratégie génocidaire de l’axe Erdogan-Aliyev ».
Michel CAIRE

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