Congrès National des Sapeurs-Pompiers de France: les engagements du président de la République

Publié le 17 octobre 2021 à  21h15 - Dernière mise à  jour le 1 novembre 2022 à  16h47

Le président de la République était présent à la clôture de la 127e édition du Congrès National des Sapeurs-Pompiers de France qui vient de se tenir à Marseille. Après avoir visité les différents stands il a apporté des réponses aux questions, aux attentes des sapeurs-pompiers.

Le président de la République a pris des engagements en direction des sapeurs-pompiers ©Destimed
Le président de la République a pris des engagements en direction des sapeurs-pompiers ©Destimed

Le président de la République a répondu aux attentes formulées par le contrôleur général Grégory Allione, président de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France qui vient d’être réélu pour trois ans à son poste. Il a évoqué les avancées notamment les carences ambulancières, le souhait de voir instaurer un numéro unique d’urgence sans oublier la protection des sapeurs-pompiers et une meilleure reconnaissance et valorisation du volontariat sans oublier les retraites: 488 euros par mois actuellement «après avoir touché en moyenne 215 euros par mois».

Grégory Allione pour signifier l’importance du travail accompli par les sapeurs-pompiers devaient signaler: «Toutes les six secondes il y a une intervention de sapeurs-pompiers dans notre pays». Avant d’insister sur les nouvelles menaces: le dérèglement climatique que «nous constatons au quotidien avec les incendies, les pluies, les inondations…».

Le chef de l’État a tenu à saluer l’engagement des sapeurs-pompiers «à chaque fois qu’une catastrophe a touché notre pays» et de citer l’ouragan Irma aux Antilles en 2017, les inondations dans l’Aude, la tempête Alex dans les Alpes-Maritimes ou encore les pluies dans les Bouches-du-Rhône, l’incendie de Notre-Dame de Paris, les incendies dans le Var… Il a mis en exergue leur mobilisation «décisive» contre la pandémie à travers la vaccination notamment. Le Président a également salué la mémoire des sapeurs-pompiers décédés en services citant leur nom un à un.

«Consolider notre modèle de sécurité civile»

Cet événement à Marseille a été l’occasion pour le président de la République d’évoquer la Loi Madras, «ce texte vise à consolider notre modèle de sécurité civile et valoriser le volontariat des sapeurs-pompiers et les sapeurs-pompiers professionnels, il vient d’être adopté en commission mixte paritaire. Il sera soumis au vote des deux chambres dans les prochaines semaines et promulgué dans la foulée». Emmanuel macron revient sur deux sujets historiques que cette proposition de loi permet de trancher avec des avancées significatives. Concernant la définition des carences ambulancières, le Président de la République indique: «Nos concitoyens ne le savent pas toujours, en tout cas pas assez, mais les sapeurs-pompiers sont souvent, trop souvent, sollicités par les services hospitaliers d’urgence pour assurer le transport de malades quand aucune ambulance privée n’est disponible. C’est une réalité qui est aussi la conséquence de difficultés d’organisation de nos soins sur le territoire. Parce que vous êtes des femmes et des hommes de devoir, vous assurez la mission, toujours, même quand aucun caractère d’urgence n’est établi». Il a ainsi annoncé une revalorisation significative d’au moins 200 € du remboursement des carences et la mise en œuvre d’une réforme de la garde ambulancière afin de réduire le nombre de carences.

«Cette voie qui a fait l’unanimité, celle de l’expérimentation»

La demande d’un numéro unique est forte de la part des sapeurs-pompiers, le Président entend la demande, il indique entendre aussi ceux qui ont des arguments contre. «J’ai écouté chacun avec beaucoup de respect et je le dis aussi parce que notre volonté est d’avoir une France unie, d’avoir des sapeurs-pompiers, des soignants, des urgentistes qui travaillent main dans la main pour l’efficacité de nos territoires». Dans ce contexte il propose d’utiliser «cette voie qui a fait l’unanimité, celle de l’expérimentation». Et d’annoncer que «dès l’année prochaine seront mis en place dans une zone de défense trois types de plateformes regroupant numéros d’urgence et permanence des soins selon diverses modalités, pour améliorer la prise en charge des victimes. La solution la plus efficace sera évaluée au bout de deux ans».

«Une loi de programmation des sécurités»

Enfin, le président de la République a détaillé les trois grands piliers qui structurent le modèle de sécurité civile de demain. Il indique: «J’ai annoncé il y a quelques semaines que le ministre de l’Intérieur porterait une grande loi de programmation. Et comme le ministre me l’a lui-même proposé, je souhaite que cette loi ne soit pas seulement une loi de programmation de la sécurité intérieure, mais bien une loi de programmation des sécurités, qui inclura donc la sécurité civile, qui doit être un pilier à part entière des sécurités de notre pays. Non pas la cinquième roue, non pas un parent pauvre».

Il en vient au premier pilier qui vise à faire en sorte que l’État prenne toute sa part. Le Président de la République a annoncé que la sécurité civile bénéficierait de la Loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (Lopsi), notamment pour la modernisation du parc aérien. Le chef de l’État a ainsi annoncé le renouvellement de l’ensemble de la flotte des hélicoptères de la sécurité civile, avec
la commande de deux hélicoptères supplémentaires dès le début de l’année prochaine.

Financement de deux avions à 90% par l’UE

Le chef de l’État a d’autre part souligné la nécessité que cette loi se construise avec une vision européenne : «Une solidarité européenne dans l’urgence -envoi de formations militaires et de Canadair de la Sécurité civile pour porter secours à nos voisins frappés par des feux géants cet été- ; une solidarité européenne pour investir et préparer l’avenir ; une montée en puissance du plan « Rescue » de l’Union européenne avec le financement de deux avions qu’elle financera à 90% et la poursuite des discussions pour l’acquisition de deux hélicoptères lourds».

«Rendre plus attractif l’engagement des sapeurs-pompiers»

Emmanuel Macron en vient au deuxième pilier qui est de rendre plus attractif l’engagement des sapeurs-pompiers, militaires comme civils, professionnels comme volontaires. Concernant la reconnaissance légale du rôle des sapeurs-pompiers en matière de soins, il lance : «Quelle absurdité que d’interdire aux sapeurs-pompiers de prodiguer des soins alors qu’ils sont souvent les seuls personnels présents sur site quand une catastrophe intervient». Il ajoute: «Ce qui paraît lent, lourd, qui est fait de règles, de chicayas du quotidien, est d’un seul coup balayé quand la crise est là. (…). Ce que nous devons réussir pour notre pays, c’est d’avoir la même capacité d’organisation, au fond le même bon sens que celui que nous retrouvons en situation de crise. Une doctrine simple, une responsabilité qui est prise sur le terrain par le commandement de proximité, une doctrine d’emploi pragmatique et des compétences utilisées sur le terrain conformes à la réalité». Le Président de la République prend ainsi l’engagement de faire aboutir d’ici la fin de l’année 2021 le décret permettant aux sapeurs-pompiers de pratiquer 12 gestes techniques de secourisme.

La qualité de pupille de la République est créée pour les enfants de sapeurs-pompiers

Emmanuel Macron se prononce aussi pour la reconnaissance des sapeurs-pompiers au même titre que les policiers et les gendarmes par les ordres nationaux, annonçant «une augmentation des contingents de nominations dans l’ordre national de la légion d’honneur et de l’ordre national du mérite». Les sapeurs-pompiers dénoncent la surcotisation salariale patronale sur la prime au feu, «elle sera supprimée, soit un gain mensuel moyen de 45 euros.» La qualité de pupille de la République est créée pour les enfants de sapeurs-pompiers tués dans l’exercice de leur fonction.

Autres annonces présidentielles: une meilleure valorisation du volontariat avec une extension de la nouvelle prime de fidélisation et de reconnaissance à tous ceux qui ont plus de 15 ans de service (contre 20 actuellement) ; la revalorisation de la NPFR (Nouvelle prestation de fidélisation et de reconnaissance) ; permettre le don de jours de congés au bénéfice des sapeurs-pompiers volontaires.

Troisième pilier structurant le modèle de sécurité civile de demain concerne l’implication des citoyennes et les citoyens. Le président de la République annonce la relance du plan sur la formation aux « gestes qui sauvent », interrompu par la pandémie, avec un objectif de former 80% de la population française d’ici 2022.
Michel CAIRE

[(Les pompiers en chiffres
On recense aujourd’hui 252 000 sapeurs-pompiers en France :
• 42 000 sapeurs-pompiers professionnels ;
• 197 000 sapeurs-pompiers volontaires ;
• 13 000 sapeurs-pompiers militaires : brigade de sapeurs-pompiers de Paris,
bataillon de marins-pompiers de Marseille, unités d’instruction et d’intervention de
la sécurité civile)]

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