Congrès mondial de la nature à Marseille. Club Pernod Ricard: entreprise, finance, environnement et biodiversité

Publié le 8 septembre 2021 à  23h41 - Dernière mise à  jour le 1 novembre 2022 à  14h55

Jusqu’au 10 septembre de 18h à 22h, Pernod Ricard France dédie son Club du Vieux-Port pendant toute la durée du Congrès Mondial de la Nature afin d’accueillir dirigeants engagés, acteurs de la société civile pour favoriser des échanges informels et partager les solutions existantes. « Entreprise et finance : comment optimiser les systèmes économiques et financiers pour la durabilité des écosystèmes ? » était à l’ordre du jour du débat organisé ce lundi dans le cadre du programme off du Congrès.

De gauche à droite Sandrine Motte, directrice générale du Groupe des Eaux de Marseille - Wassim Daoud, responsable développement durable et RSE de Ponant - Antoine Cadi, directeur Recherche et Innovation, CDC Biodiversité - Le journaliste
De gauche à droite Sandrine Motte, directrice générale du Groupe des Eaux de Marseille – Wassim Daoud, responsable développement durable et RSE de Ponant – Antoine Cadi, directeur Recherche et Innovation, CDC Biodiversité – Le journaliste

C’est en partenariat avec le Club Top 20 que Pernod-Ricard France a organisé sa soirée sur le positionnement de l’entreprise et de la finance face à la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité.

Sandrine Motte, directrice générale du Groupe des Eaux de Marseille, membre du Top 20 précise que «le Top 20 rassemble aujourd’hui 55 grandes entreprises de la métropole». Le Club permet notamment à ses membres «de prendre le temps de se connaître, de se rencontrer et d’échanger sur des problématiques communes aux grandes entreprises.» Et il peut se mobiliser ponctuellement sur des initiatives ou des projets spécifiques. «Nous avons mesuré l’urgence qu’il y a à respecter la nature et l’importance de transformer la société pour être au rendez-vous des objectifs de développement durable. Pour cela, nous travaillons sur l’entreprise durable en échangeant avec des spécialistes et nous réunissons nos responsables RSE pour mener des actions concrètes», explique Sandrine Motte «L’an dernier, poursuit-elle, nous avons porté 6 défis du Challenge My Med. L’objectif de ce concours national qui s’adresse à des start-up et d’imaginer le littoral méditerranéen de demain et trouver des réponses concrètes aux enjeux économiques, environnementaux et sociétaux majeurs auxquels il est confronté».

«L’immobilier doit s’investir sur la protection de la biodiversité»

Olivia Conil Lacoste, directrice Développement Durable, Bouygues Immobilier le Groupe explique que pour améliorer la qualité de vie en Ville et renforcer l’attractivité des territoires urbains, Bouygues Immobilier s’engage à minimiser les impacts négatifs de ses projets et à maximiser leurs impacts positifs. «L’immobilier doit s’investir sur la protection de la biodiversité parce que sa perte est majoritairement due à la construction», signale-t-elle. En effet, le secteur de l’immobilier et de la construction émet 25 % des émissions de gaz à effet de serre en France et participe à produire un quart des déchets en Europe. Tous les 7 ans, l’urbanisation en France engloutit l’équivalent d’un département, au détriment des terres agricoles et des habitats nécessaires à la préservation du vivant sur Terre.

«Alors il nous faut voir comment reconstruire la ville sur la ville, éviter l’imperméabilisation, créer des expériences de nature en ville», ajoute Olivia Conil Lacoste qui précise encore: «Pour faire face au dérèglement climatique l’objectif du Groupe est de réduire nos émissions de CO2 de 30 % d’ici 2030 (par rapport à 2017) en concevant des immeubles bas carbone et connectés aux mobilités douces. Nos actions s’inscrivent dans la trajectoire de l’Accord de Paris : maintenir le réchauffement climatique global sous 1,5 degrés». En matière de biodiversité, poursuit-elle: «Notre objectif est de réaliser 25 % des surfaces de nos projets en biodiversité positive d’ici 2025, en augmentant la régénération urbaine pour limiter l’artificialisation des sols, et en recréant des espaces de biodiversité en ville».

«Nous souhaitons renforcer la valorisation des déchets»

Concernant la raréfaction des ressources, Olivia Conil Lacoste détaille: «Nous souhaitons renforcer la valorisation des déchets, l’intégration progressive de matériaux renouvelables ou réemployés et développer des solutions constructives réversibles». «Sur tous ces points, indique-t-elle, nous développons des réflexes sur les petits comme sur les grands projets». Et de mettre en exergue Nanterre Cœur Université, quartier qui a remporté le Grand Prix Quartier Durable des Green Solutions Awards France 2020-2021. «C’est un projet extrêmement minéral, on est en biodiversité positive on a créé des toitures terrasses végétalisées avec des potagers animés par des associations».

«Premier armateur au monde à mettre en service un navire de haute exploration polaire électrique hybride»

Wassim Daoud, responsable développement durable et RSE de Ponant -«seule compagnie française de croisière de luxe»-, présente les actions menées par le Groupe. «Notre société a été fondée par des officiers de marine amoureux de la mer. Le respect de l’environnement, de la biodiversité est donc dans notre ADN. D’autant que l’Océan est notre terrain de jeu, nous mesurons donc qu’il est dans notre intérêt de le préserver». De par ce respect de l’environnement, il est question d’innovation: «Nous sommes le premier armateur au monde à mettre en service un navire de haute exploration polaire électrique hybride doté d’une propulsion au Gaz naturel liquéfié (GNL)/diesel, en développant des systèmes innovants et alternatifs».

Le groupe a également choisi des systèmes «de traitement des déchets qui vont au-delà de la réglementation». «Nous sensibilisons d’ailleurs nos personnels navigants autour de la thématique de la réduction de notre impact environnemental». Il explique: «Lorsque nous choisissons une destination nous lançons une étude environnementale et sociétale pour définir si une escale est réalisable et, si oui, comment réduire au maximum notre impact. Les scientifiques définissent où débarquer et quel itinéraire prendre sur le site pour respecter la biodiversité ainsi que les rites sacrés. Et les règles sont très strictes. Si l’un de nos clients ne les respecte pas il est renvoyé sur le bateau». Il conclut «Nous avons 13 bateaux, nous accueillons entre 50 et 60 000 voyageurs par an. Les gens qui sont des influenceurs nous souhaitons les transformer en défenseurs des écosystèmes».

«Premier financeur du Groupe BPCE de la transition écologique»

Aline Moreau, directrice communication et RSE de la Caisse d’Épargne Cepac rappelle: «Depuis 200 ans, nous nous inscrivons dans des logiques de solidarité, de proximité et, depuis plus de 10 ans, de transition écologique. Nous sommes d’ailleurs partenaire bancaire du Congrès mondial de la nature». Elle précise encore: «Nous sommes le premier financeur du Groupe BPCE de la transition écologique avec 1,6 milliard d’encours, plus de 3 milliards sur trois ans. Nous allons participer à un grand projet d’éolien flottant dans la Région et nous soutenons également des start-up». Signale: «Nous proposons aussi à nos clients un investissement socialement responsable (ISR), démarche qui consiste à intégrer des critères extra-financiers (questions sociales, environnementales, éthiques et de gouvernance) dans le choix de vos investissements financiers». «Il faut également savoir, ajoute Aline Moreau, que notre politique en matière de RSE s’inscrit dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. Nous participons au verdissement de l’économie réelle, une aventure dans laquelle nous entendons embarquer nos collaborateurs».

«Calculer l’empreinte biodiversité d’une entreprise ou d’un acteur financier»

Antoine Cadi, directeur Recherche et Innovation, CDC Biodiversité (filiale de la Caisse des Dépôts) dévoile: «Notre objectif était de créer un outil qui permette d’agir pour la biodiversité, en identifiant et en développant des leviers économiques (réglementaires, volontaires…) pour financer la préservation et la restauration de la nature. Une mission d’autant plus nécessaire que la perte de biodiversité est extrêmement rapide». Pour ce faire, il explique: «Nous formons notamment des consultants pour les entreprises. Et nous avons développé un outil pour permettre aux entreprises et institutions financières de mesurer leur empreinte biodiversité : le Global Biodiversity Score (GBS). Après trois ans de développement, une première version de cet outil a été officiellement lancé le 12 mai 2020. Calculer l’empreinte biodiversité d’une entreprise ou d’un acteur financier via le GBS revient à établir un lien quantitatif entre son activité et des impacts sur la biodiversité. Cela peut être calculée en deux temps. Le premier temps consiste à faire le lien entre l’activité économique de l’entreprise et les pressions affectant la biodiversité, c’est-à-dire à analyser quantitativement la contribution de l’activité économique de l’entreprise à ces pressions. Le second temps consiste à analyser l’impact de ces pressions sur la biodiversité».
Michel CAIRE
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