Congrès mondial de la nature à Marseille. Club Pernod-Ricard: réflexion sur des histoires d’eau

Publié le 7 septembre 2021 à  13h38 - Dernière mise à  jour le 1 novembre 2022 à  14h55

Jusqu’au 10 septembre de 18h à 22h, Pernod Ricard France dédie son Club du Vieux-Port pendant toute la durée du Congrès Mondial de la Nature afin d’accueillir dirigeants engagés, acteurs de la société civile pour favoriser des échanges informels et partager des solutions existantes. « L’eau entre sécheresse et inondation » était à l’ordre du jour du débat organisé ce dimanche dans le cadre du programme off du Congrès.

De gauche à droite: Franck Pressiat responsable du pôle environnement de la Compagnie nationale du Rhône - Lionel Ercolei, directeur innovation groupe Les Eaux de Marseille- animateur du débat - Jean-Marc Philip, directeur délégué de la société du Canal de Provence -  Raphaël Billé, directeur du programme La Tour du Vallat ©LW/BDX
De gauche à droite: Franck Pressiat responsable du pôle environnement de la Compagnie nationale du Rhône – Lionel Ercolei, directeur innovation groupe Les Eaux de Marseille- animateur du débat – Jean-Marc Philip, directeur délégué de la société du Canal de Provence – Raphaël Billé, directeur du programme La Tour du Vallat ©LW/BDX

«L’eau entre inondation et sécheresse, quel équilibre pour demain?», tel était le thème abordé ce dimanche soir. Pour apporter des éclairages sur cette question Pernod-Ricard France a invité Raphaël Billé, directeur du programme La Tour du Vallat, Jean-Marc Philip, directeur délégué de la société du Canal de Provence, Lionel Ercolei, directeur innovation groupe Les Eaux de Marseille et Franck Pressiat responsable du pôle environnement de la Compagnie nationale du Rhône.

Raphaël Billé, rappelle que La Tour du Valat est un institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes qui mène de nombreuses activités avec des partenaires au Nord et au Sud du bassin méditerranéen. Il insiste sur l’importance de préserver les zones humides, «tellement utiles à l’Homme et si dégradées en Méditerranée». Il précise notamment: «Il faut mesurer que ces zones sont une source de solutions. Elles jouent un rôle d’éponge lors de fortes pluies, stockent le carbone, elles jouent également un rôle d’épuration. Côtières, elles ont une fonction de tampon en cas de tempête. Enfin, il faut savoir que nous en avons besoin pour la protection de la biodiversité». Raphaël Billé en vient aux menaces qui pèsent sur ces zones: «Il y a l’urbanisation, la réalisation d’infrastructures linéaires qui traversent une zone humide et aussi une certaine agriculture lorsqu’elle pollue ou lorsque elle s’étend sur les zones humides». Et de plaider en faveur de la création de parcs nationaux dédiés aux zones humides. Il invite l’ensemble de la population à se mobiliser pour défendre ces espaces.

«Nous récupérons de l’eau, d’une qualité exceptionnelle, dans le Verdon»

Jean-Marc Philip présente la Société du Canal de Provence qui, depuis sa création, est au cœur d’un enjeu majeur : l’accès à l’eau et la préservation de la ressource. Elle remplit une mission d’intérêt général de sécurisation d’approvisionnement en eau de la Provence tout en diversifiant ses activités en France et à l’international.

Face aux défis du futur, notamment dans un contexte de changement climatique, la Société oriente aujourd’hui son développement pour se tenir prête à relever ces nouveaux challenges. Son ambition est double : conforter sa position d’acteur reconnu sur les enjeux de l’eau; continuer à apporter des réponses concrètes, responsables et durables pour l’accès à l’eau pour tous, et pour tous les usages: eau potable pour la population, eau pour les agriculteurs et pour les industriels. «Nous avons la chance d’avoir les Alpes, nous récupérons de l’eau, d’une qualité exceptionnelle, dans le Verdon». Un Verdon que la société entend protéger, notamment en améliorant l’efficacité des stations d’épuration du Haut Verdon. Il insiste sur le fait que: «sans l’eau des Alpes des zones littorales de la région Sud seraient en pénurie». Or, «l’enneigement se réduit. Cela nous invite à la sobriété. Nous travaillons d’ailleurs avec les agriculteurs pour qu’ils utilisent simplement l’eau dont ils ont besoin. pour cela nous prenons « le poul » des plantes pour savoir si elles ont soif ou pas. Nous leur permettons ainsi de mieux produire en préservant le sol et l’eau».

«Nous n’utilisons plus de produits phytosanitaires»

Lionel Ercolei, directeur de l’innovation-Eaux de Marseille explique: «Nous faisons au mieux pour accompagner l’eau qui nous arrive jusqu’au robinet avant de la restituer au milieu naturel. Et nous prenons en compte la biodiversité. Ainsi nous n’utilisons plus de produits phytosanitaires sur les berges de nos canaux et nous avons organisé des parcours pédagogiques. Lorsque nous nettoyons les canaux nous récupérons les poissons, nous en conservons une partie l’autre sert à des relâches mesurées dans les rivières. Nous avons aussi installé 150 ruches qui sont autant d’indicateurs de l’état de la biodiversité et qui, en plus donnent du miel».

«Un programme de restauration écologique du Rhône»

Franck Pressiat, Compagnie nationale du Rhône (CNR), précise qu’il s’agit de la «seule société anonyme d’intérêt général». La CNR est le concessionnaire du Rhône pour la production d’hydroélectricité, le transport fluvial, les usages agricoles et le premier producteur français d’énergie exclusivement renouvelable. «Et cela de la frontière Suisse à la Méditerranée», indique-t-il. Aménageur des territoires, CNR est un acteur clé de la transition énergétique. Son expertise sur l’ensemble de la chaîne de valeur des énergies de l’eau, du soleil et du vent et ses missions d’intérêt général en font un partenaire pour le développement et l’équilibre des territoires. «Nous avons un programme de restauration écologique du Rhône, avec un suivi scientifique. Les actions que nous menons sont ainsi suivies, évaluées. Nous essayons d’offrir au fleuve le plus d’espace de liberté possible dans un objectif de restauration écologique.» La CNR s’engage également activement dans le développement des énergies renouvelables (hydroélectricité, photovoltaïque et éolien). Et, insiste Franck Pressiat: «Son savoir-faire rayonne à l’international.»
Michel CAIRE
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