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Conseil municipal. Benoît Payan : ’Marseille est en deuil, elle pleure huit de ses enfants’

vendredi 14 avril 2023

C’est une séance du Conseil municipal de Marseille particulière qui s’est tenue ce vendredi matin, écourtée, forte en émotion... C’est un hommage vibrant qui a été rendu aux 8 victimes de la rue de Tivoli, hommage également rendu au Bataillon de marins-pompiers, pompiers du SDIS 13, policiers municipaux et agents, la police nationale, l’AP-HM... et un message fort de solidarité en direction des personnes évacuées..

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Le conseil municipal de Marseille a observé une minute de silence - Benoît Payant entouré du vice-amiral Lionel Mathieu, commandant du Bataillon de marins-pompiers de Marseille et de la première adjointe Michèle Rubirola(Photo Destimed)

La séance du conseil municipal de Marseille a pris une autre forme, ce vendredi. En effet 75 rapports sur les 144 ont été retirés de l’ordre du jour notamment les rapports polémiques par respect, et ceux qui n’avaient pas un caractère d’urgence et pouvaient attendre le 30 juin date qui verra la tenue d’un conseil municipal extraordinaire. Autre forme parce que la Ville vient de connaître un nouveau drame celui de la rue de Tivoli, ce week-end où, comme celui de la rue d’Aubagne, 8 personnes ont perdu la vie.

« je pense à ces 8 Marseillais de naissance ou d’adoption »

Le maire de Marseille, Benoît Payan a ouvert la séance en évoquant le conseil municipal « d’une ville en deuil. Nos premières pensées sont pour Anne-marie, Jacques, Antonietta, Jacky, Anna, Marion et Mickaël. Ce matin je pense à ces 8 Marseillais de naissance ou d’adoption, ces 8 habitants de la rue de Tivoli (...) brutalement arrachés à leurs proches, leurs projets, à leurs espoirs. »
Après une minute de silence observée par les élus du conseil, Benoît Payan a mis en exergue : « Le courage et la bravoure de nos secouristes, sans relâche et au péril de leur vie. Ce sont des centaines de marins-pompiers qui ont participé aux opérations de secours nuit et jour. » « Des hommes, poursuit-il, qui ont fait preuve d’abnégation et de courage ». Et de citer dans ce cadre la devise de la Ville : « Marseille Resplendit par ses hauts faits  ».

« Une ville solidaire du nord au sud »

Le maire pense également aux 300 personnes évacuées qui ont été réveillées en pleine nuit : « Elles ont dû tout quitter et certains ont tout perdus. Nous mettons tout en œuvre pour les accompagner et en ce moment même nous faisons tout notre possible pour leur permettre de rentrer chez elles en toute sécurité. » Souligne encore « l’incroyable unité des Marseillais ». Les habitants du Camas et d’ailleurs, les associations, les collectifs ainsi que les forces de secours : « Ils sont l’incarnation des mots, des regards, des dons, de la mobilisation spontanée d’une ville solidaire du Nord au Sud. »

« il faudra du temps pour panser ses blessures »

Et le maire de conclure son intervention « Marseille est en deuil aujourd’hui, elle pleure huit de ses enfants, elle sait qu’il faudra du temps pour panser ses blessures et sans jamais oublier parce que nous sommes les Marseillais... »

Les marins-pompiers « la fierté de notre ville »

Joël Canicave président du groupe Printemps Marseillais, interviendra ensuite, ces premiers mots vont aux victimes, à leur famille et leurs proches. « Marseille est éprouvée, unie et solidaire. C’est aussi un village et ce drame a été ressenti de partout », précise-t-il. Et à l’attention de l’hémicycle, il prévient qu’« aucun débat ne viendra heurter le nécessaire temps de la tristesse et du chagrin et que nous saurons tous nous montrer dignes comme l’ont été les familles qui ont été touchées par ce drame, comme l’a été Marseille ces derniers jours ». Il salue le travail des marins-pompiers « qui sont la fierté de notre ville » mais aussi celui « des services municipaux qui ont accompagné les évacués qui ont été relogés immédiatement ». Il salue également les élus « qui se sont mis au service des habitants, de l’intérêt général ». Indique que « ces dernières heures, il n’y a plus eu de place pour les étiquettes... Nous sommes tous Marseillais ».

« Marseille resplendit également par son humanité »

Joël Canicave rappelle que le maire de Marseille était présent dès les premiers instants. « J’ai la chance de bien vous connaître et j’imagine le choc qui a dû vous saisir. Vous avez pourtant tout de suite pris en main les opérations et préservé l’unité de la Ville. » Il reprend ensuite la devise de la ville citée par Benoît Payan : « Vous avez dit : "Marseille resplendit par ces hauts faits" et pour moi Marseille resplendit également par son humanité ».

« Les mots manquent pour exprimer ce que nous ressentons »

Pour Catherine Pila (LR), présidente du groupe "Une volonté pour Marseille" : « Depuis dimanche les jours se succèdent et le drame de la rue de Tivoli est dans tous les esprits. Les mots manquent pour exprimer ce que nous ressentons face à l’inconcevable, l’inexplicable et l’incompréhensible. » Considère que « dans cette épreuve Marseille montre son plus beau visage : celui de la solidarité spontanée et celui de la fraternité qui unit tous les Marseillais ». Catherine Pila annonce ensuite : « Parce que l’heure est au deuil et au silence, notre groupe ne s’exprimera pas lors de l’étude des rapports et s’en tiendra à l’expression de ses positions de vote ».

« le 17, rue de Tivoli est un condensé de Marseille, populaire et mixte »

Lionel Royer-Perreaut (Renaissance), président du groupe "Ensemble pour les Marseillais" évoque « un quartier, celui du Camas, si vivant dont l’insouciance s’est brisée sur l’autel de la tragédie. » Si Marseille pleure, poursuit-il : C’est que ce drame a résonné de façon particulière dans nos cœurs et nos âmes. Car finalement le 17, rue de Tivoli est un condensé de Marseille, populaire et mixte. Si Marseille pleure c’est aussi parce que nous avons tous conscience que ce drame de la vie aurait pu arriver à tout un chacun et qu’il nous montre la fragilité de nos propres existences. »
Lionel Royer-Perreaut ajoutera : « Marseille a été touchée mais c’est toute la France qui a été ébranlée. »

« Une vraie solidarité qui a dépassé tous les clivages »

Pour Bernard Marandat, Rassemblement national (RN) ce conseil municipal « vient de clore une bien triste semaine avec un nouveau drame qui vient endeuiller la cité marseillaise. Notre groupe salue la mémoire des victimes et apporte son soutien plein et entier à leur famille ». Il souligne : « Nous avons tous vu les terribles images de ces immeubles effondrés et la terrible souffrance de ses habitants. Mais aussi devant tant de malheurs nous avons pu voir le dévouement exemplaire des pompiers et nous tenons à les saluer. » Ce drame, ajoute-t-il : « Montre aussi une vraie solidarité qui a dépassé tous les clivages ». Et annonce que la séance du conseil municipal sera « une séance de recueillement et de respect en signe de deuil. Face à ce malheur nous sommes tous Marseillais »

« Le réel a frappé Marseille au cœur »

Pour Fabien Perez (EELV), président du groupe Écologiste et citoyen :« Le réel a frappé Marseille au cœur de la nuit avec des accents de déjà connus. Nous avons vécu des heures d’effroi, d’attente, d’espoir et de doute. Marseille plongée dans de sombres heures a su montrer un visage de solidarité, de dignité et d’unité face à ce drame. » Et s’adressant au maire de Marseille, il considère : « Vous avez été un digne représentant des Marseillaises et des Marseillais »

« Marseille est exceptionnelle dans sa capacité à ne pas baisser la tête »

Samia Ghali, présidente de "Marseille avant tout" souligne pour sa part : « Monsieur le maire, vous avez décentralisé la mairie, rue de Tivoli, à l’école Roosevelt, c’est un signe important pour les familles des victimes et les habitants du quartier qui attendaient que vous soyez présents à leurs côtés. Vous n’avez pas été à leurs côtés en paroles mais physiquement. Vous avez été présents avec votre cabinet jour et nuit, des hommes et des femmes qui se sont dévoués. » Et Samia Ghali déclare : « Je voudrais vous dire monsieur le maire combien je suis fière de vous avoir comme maire, combien je suis fière aussi d’être dans cette ville de Marseille parce qu’elle est exceptionnelle dans sa capacité à ne pas baisser la tête... ».
Patricia Maillé-Caire

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