Conseil municipal de Marseille : Ibrahim Ali, orientations budgétaires, continuité du service public… sont à l’ordre du jour de ce lundi 8 février

Publié le 8 février 2021 à  6h00 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h37

Parmi les 110 dossiers à l’ordre du jour de ce lundi 8 février, une délibération attendue depuis 25 ans va permettre de donner le nom d’Ibrahim-Ali à l’avenue des Aygalades, une réponse aux recommandations de la Chambre Régionale des Comptes, les orientations budgétaires, l’évolution de l’organisation des Services municipaux, l’accueil digne des migrants ainsi que la ville durable…

Benoît Payan, le maire de Marseille présidera la séance du conseil municipal de ce lundi 8 février (Photo Mireille Bianciotto)
Benoît Payan, le maire de Marseille présidera la séance du conseil municipal de ce lundi 8 février (Photo Mireille Bianciotto)

[(Ce lundi 110 questions seront à l’ordre du jour du conseil municipal de Marseille au rang desquelles une tout particulièrement symbolique: Une délibération donnera le nom d’Ibrahim-Ali à l’avenue des Aygalades. Ce jeune Marseillais d’origine comorienne a été victime d’un crime raciste le 21 février 1995, sur cette même avenue. Âgé de 17 ans il rentre avec des copains d’une répétition lorsqu’il croise la route de colleurs d’affiches du Front national. Ibrahim Ali est tué d’une balle dans le dos. Robert Lagier, l’auteur du coup de feu mortel est condamné à 15 ans de réclusion criminelle. Il sera également question de la nouvelle gouvernance et de la réorganisation des services ainsi que du rapport d’orientations budgétaires préparatoire au vote du budget. L’urgence climatique et la biodiversité seront mises en débat ainsi que les écoles publiques et les crèches municipales.)]

«Entreprendre la mise en conformité de la collectivité avec les recommandations de la CRC»

Joël Canicave, président du groupe de la majorité municipale, adjoint en charge des finances, des moyens généraux et des budgets participatifs explique: «Nous allons évoquer, avec deux mois de retard lié à la Covid, les rapports relatifs aux actions entreprises par la ville de Marseille pour répondre aux recommandations de la Chambre Régionale des Comptes (CRC) sur la situation financière et patrimoine de la commune ainsi que sur la gestion des dépenses de personnel (à compter de l’exercice 2012). La nouvelle municipalité souhaite entreprendre la mise en conformité de la collectivité avec les recommandations de la CRC. Cela concerne notamment la réorganisation de l’Administration pour plus d’efficacité au service des usagers».

«La recherche de partenaires et de fonds sera une priorité avec une véritable « task force » dédiée à ce travail»

Le président du groupe en vient au rapport d’orientations budgétaires 2021, qui doit se tenir dans les deux mois précédent le vote du budget. Il permet d’informer les membres du conseil municipal sur la situation financière de la collectivité et de présenter les grandes orientations pour l’année à venir. «Ces orientations ont pour objectifs une gestion plus efficace des dépenses de fonctionnement et le maintien de la dette à ses niveaux actuels tout en mettant en œuvre les investissements nécessaires (écoles, crèches et logement indigne notamment)», précise l’élu. Pour ce faire, l’adjoint annonce que la recherche de partenaires et de fonds -via des subventions locales (région, département, métropole), nationales ou européennes- sera une priorité avec une véritable « task force » dédiée à ce travail.

Joël Canicave rappelle que, pour avoir des orientations budgétaires et un budget les plus pertinents possibles la nouvelle municipalité a souhaité «commander un audit financier des comptes de la collectivité.» Lancé en octobre 2020, cet audit a été réalisé de manière «indépendante» par la société « Deloitte & associés » afin d’effectuer un examen objectif des finances de l’institution. De plus, une commission de suivi budgétaire sera créée et présidée par un membre de l’opposition, conformément à une promesse de campagne de l’actuelle majorité.

«Améliorer le service quotidien aux Marseillais»

Olivia Fortin, adjointe en charge de la modernisation, du fonctionnement, de la transparence et de la coproduction de l’action publique et de l’Open Data indique qu’il importe de revenir à la normalité, de répondre aux attentes de la Chambre régionale des Comptes «en l’inscrivant dans un projet plus global et plus ambitieux. Nous allons ainsi proposer au vote une réorganisation de l’administration et toute une série de mesures pour installer de bonnes pratiques». Elle annonce que pour cela : «Nous avons voulu prendre le temps du diagnostic qui nous a permis d’avoir une vision exacte de la situation et de fixer des objectifs.

Le premier étant d’améliorer le service quotidien aux Marseillais, le second de préparer au mieux l’avenir de Marseille». Elle ajoute que, pour lutter contre l’émiettement des compétences, les services exécutifs seront resserrées autour de sept directions générales adjointes au lieu de treize actuellement. Quatre d’entre elles seront dédiées aux services à la population. Elle précise: «Nous ouvrons ces postes à des candidatures internes bien sûr mais aussi externes».

«Nous héritons d’une situation compliquée»

Également à l’ordre du jour: la refonte du rôle du médiateur de la municipalité. «Un dispositif de recueil et de traitement des signalements relevant d’une alerte éthique sera mis en place» est-il souligné. Olivia Fortin en vient à la continuité du service au sein des crèches municipales et des écoles publiques. Rappelle: «Nous héritons d’une situation compliquée où le mal-être des agents est grand, une situation renforcée par la crise de la Covid. 330 nouveaux agents d’accueil ont été recrutés ainsi que 370 vacataires au sein des écoles publiques et des crèches municipales pour faire face à cette situation. De plus un groupe de travail s’est mis en place pour revoir la manière de travailler dans les écoles».

D’autre part le Conseil devra approuver l’accord visant à assurer la continuité des services publics d’accueil des enfants de moins de trois ans, et de restauration collective et scolaire de la ville de Marseille en cas de grève des agents publics participant directement à leur exécution. «Cet accord a été signé par plusieurs organisations syndicales (FO, CFE CGC-CFTC et l’Unsa) qui représentent environ 70% du personnel». Lors de cette plénière devrait également être adopté le règlement intérieur du conseil municipal qui prévoit notamment qu’à partir d’une absence aux séances ou aux réunions des commissions, un abattement de 15% sera appliqué sur les indemnités de l’élu pour le trimestre calendaire suivant. Et, la création d’un groupe de travail sur l’évolution des bureaux municipaux de proximité (BMdP) devrait également être voté.

«La ville de Marseille a décidé d’apporter son soutien à l’association « SOS Méditerranée »»

Audrey Garino, adjointe en charge des affaires sociales, de la solidarité, de la lutte contre la pauvreté et de lʼégalité des droits indique que, pour un accueil digne des migrants «la ville de Marseille a décidé d’apporter son soutien à l’association « SOS Méditerranée » et de rejoindre ainsi les autres collectivités locales françaises qui soutiennent cette démarche d’urgence humanitaire». La ville de Marseille rejoint également l’association des villes et territoires accueillants (Anvita) c’est à dire des villes qui mettent en place des dispositifs d’accueil des réfugiés et souhaitent mutualiser leurs expériences en matière de politique d’accueil.

«Construire une ville méditerranéenne résiliente et solidaire»

Sébastien Barles, adjoint en charge de la transition écologique, de la lutte et de l’adaptation au bouleversement climatique et de l’assemblée citoyenne du futur indique pour sa part: «Nous déclarons l’état d’urgence climatique et sociale pour Marseille. La Ville n’a rien fait ces dernières décennies, aujourd’hui il y a nécessité d’agir. Nous souhaitons mettre en place une action volontariste en matière d’environnement et de développement durable pour construire une ville méditerranéenne résiliente et solidaire». Et d’avancer que «des financements seront systématiquement recherchés qu’ils soient nationaux (plan de relance gouvernemental) ou européens. Ainsi, la ville de Marseille compte postuler à l’appel à projets des « 100 villes décarbonées » pour obtenir le label du même nom».

«Les commandes publiques se feront dans une démarche écoresponsable»

Sébastien Barles ajoute: «Les commandes publiques se feront dans une démarche écoresponsable et les agents seront formés à l’écocitoyenneté. En matière de consommation, les circuits courts seront favorisés. La valorisation des déchets (biodéchets) sera encouragée ainsi que la protection de la biodiversité terrestre et maritime. Ainsi, les terres agricoles devront être préservées dans le cadre du PLUi». Une politique volontariste dont l’objectif «à l’horizon 2040, est de réduire de 50% la dépense énergétique des bâtiments communaux». Dans ce cadre il insiste sur l’importance de créer une Cité des Transitions Écologiques et Numériques «dont l’objectif principal est de positionner la Ville sur la carte du monde de la transition. Il s’agit de créer un lieu de convergence pour le monde économique et scientifique (chercheurs) et former les jeunes aux métiers d’avenir». Dans cette perspective, la Ville a lancé les « Lundis de la Transition », des rendez-vous mensuels -sous forme de conférences-débats- pour le grand public comme pour les professionnels, afin d’échanger sur diverses problématiques environnementales.
Michel CAIRE

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