Conseil municipal de Marseille. Mesures d’urgence, logement, éducation… sont à l’ordre du jour du conseil municipal de ce lundi 23 novembre

Publié le 23 novembre 2020 à  8h44 - Dernière mise à  jour le 30 novembre 2022 à  15h27

Ce lundi 23 novembre, à partir de 8h30, plus de 130 délibérations sont mises au vote autour, notamment, de quatre thématiques fortes : les mesures d’urgence, «les actions face à la crise sanitaire», l’Éducation pour tous, le logement, «avec un engagement fort de la Ville» et, enfin, Marseille, «ville monde solidaire».

Conseil municipal de Marseille  (Photo archives Destimed/Mireille Bianciotto)
Conseil municipal de Marseille (Photo archives Destimed/Mireille Bianciotto)

A la suite des nouvelles mesures gouvernementales, le Conseil municipal de ce lundi 23 novembre est marqué par la prise en compte du contexte de confinement autant dans son organisation que dans son contenu. Il est à noter qu’à la date de la convocation, la loi ne permettait pas l’utilisation de la visioconférence pour les conseils municipaux. La municipalité a donc décidé de mettre en place des mesures barrières exceptionnelles : utilisation de plexiglass entre les élus, proposition pour ceux qui le souhaitent d’être placé à l’écart dans l’hémicycle, restriction des accès au public. La municipalité a également fait le choix de reporter ce conseil municipal initialement prévu le 9 novembre pour répondre aux urgences liées au contexte sanitaire. C’est pour cela qu’il s’ouvrira sur l’aide sociale apportée aux Marseillais, et permettra de débattre des nombreuses mesures mises en place envers les citoyens : renforcement de la plateforme Allo Mairie, mise à disposition de logements, aide aux étudiants, aides aux commerçants… Nombre d’actions sur le logement seront mises en débat. Elles s’inscrivent dans la volonté de lutter contre le mal-logement dans la ville et sont un écho aux commémorations du drame de la rue d’Aubagne du 5 novembre 2018 qui a coûté la vie à 8 personnes. Autre mesure liée à l’actualité puisque la municipalité demandera l’adoption d’une aide pour des formations à la laïcité: «une volonté de la majorité à la suite de l’assassinat de Samuel Paty». Il se clôturera par une délibération concernant l’adoption d’une télétranscription en langage des signes des débats du Conseil municipal, «afin que toutes les Marseillaises et les Marseillais aient la possibilité de suivre ce moment
démocratique fort.
»

600 000 euros redistribués pour des dépenses d’urgence

Dans un contexte sanitaire extrêmement tendu, la mairie de Marseille entend répondre à l’urgence, en redéployant des budgets disponibles sur des mesures sanitaires et sociales. 35 millions d’euros ont déjà été investis pour faire face à la crise, «protéger les Marseillais et soutenir les personnes et professionnels en difficulté». Ainsi, le 1er rapport concerne l’aide alimentaire. Il est rappelé que «l’épidémie de Covid-19 qui frappe le pays vient accroître dangereusement et brutalement les inégalités et le nombre de personnes touchées par la grande précarité. Avec près de 30% de ses habitants en dessous du seuil de pauvreté pour atteindre jusqu’à 70% dans certains quartiers, Marseille demeure une ville de grande pauvreté dans laquelle le nombre de personnes sans ressources et sans domicile ne cesse de progresser.» Dans le cadre d’un plan d’action globale en matière d’action sociale, la ville de Marseille décide de renforcer ses politiques volontaristes pour répondre à l’urgence. Qu’il s’agisse de la veille sociale, de l’aide alimentaire, des transports sanitaire et sociaux, de l’aide logistique ou de produits d’hygiène ou encore des collectes et redistributions de vêtements, «les agents du Samu Social sont présents 365 jours par an au service des Marseillaises et des Marseillais». 600 000 euros ont ainsi été redistribués par la Mairie «pour des dépenses d’urgence qui permettront de doubler l’aide aux personnes en difficulté : 1 000 repas et 2 000 masques quotidiens sont ainsi distribués par les équipes du Samu Social.» Les étudiants ne sont pas oubliés. Lors du premier confinement, le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) d’Aix-Marseille-Avignon a déployé un dispositif exceptionnel d’aide alimentaire en distribuant près de 30 000 repas aux étudiants présents dans les cités universitaires de la ville. Les cuisines du Crous avaient été réactivées afin de répondre aux besoins urgents des étudiants. La mairie de Marseille entend renforcer son partenariat avec le Crous d’Aix-Marseille-Avignon en subventionnant la distribution de ces repas, pour la période d’avril à juillet, et modifier ainsi par avenant la convention signée avec le Crous pour l’année 2020.

Création d’une «cellule d’écoute et de réponses à la situation de crise sanitaire »

Dans une volonté de maintenir une proximité avec les administrés en assurant un contact et une écoute accessibles 24h/24h et 7j/7j, la ville de Marseille souhaite développer l’accueil continu qui existe grâce au service Allô Mairie et adapter son offre de services au contexte de crise sanitaire. Allô Mairie reçoit et traite plus de 2 500 appels par jour, soit plus de 7 millions de dossiers depuis sa création. «Aujourd’hui, afin de prendre en compte les différentes inquiétudes des Marseillaises et Marseillais liées à l’épidémie de COVID-19 , un nouveau service est proposé avec la création d’une « cellule d’écoute et de réponses à la situation de crise sanitaire ». Il permet d’apporter la meilleure réponse possible, en traitant chaque demande en lien avec les services concernés lorsqu’elle relève du champ de l’action municipale ou en l’orientant vers les partenaires ou interlocuteurs compétents.» Enfin, il est annoncé l’exonération de la Redevance d’occupation du domaine public en novembre 2020 pour les commerces sédentaires bénéficiant d’une Autorisation d’occupation du domaine public.

Création d’un Conseil Communal de Santé (CCS)

C’est à la maire de Marseille, Michèle Rubirola qu’il revient d’intervenir sur la santé avec la volonté de la Ville de conduire une action de santé publique autour d’un véritable dialogue avec l’ensemble de la communauté médicale, scientifique, le monde associatif et culturel. «Dès lors, la création de ce Conseil Communal de Santé (CCS) participe de la volonté de la nouvelle municipalité de construire une politique de santé dont les fondements répondent aux orientations sur lesquelles elle a été élue. Dans ce cadre et dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, la municipalité confie trois missions au CCS : une mission de centralisation des informations, une mission d’analyses et de diagnostics et une mission de préconisations. Dans l’exercice de ces missions, le CCS adopte et prône une approche globale et transdisciplinaire de la santé : de la santé physique à la santé mentale, des facteurs biologiques aux facteurs professionnels en passant par tous les facteurs sociaux et environnementaux (pauvreté, isolement, logement, pollution, propreté, transports, éducation…).»
Concernant l’éducation, une commission tripartite -ville de Marseille, Éducation nationale et usagers- sera mise en place «pour procéder à une révision complète des périmètres scolaires de toutes les écoles situées sur le territoire communal.» Dans un souci de concertation et de transparence, cette commission, limitée à 12 membres, se réunit sous la direction des 3 adjoints en charge des délégations concernées – Éducation, Plan école et Urbanisme. La Mairie de Marseille a la responsabilité d’affecter à chacune de ses écoles maternelles et élémentaires un territoire de recrutement, aussi appelé  » le périmètre scolaire ». Dans un contexte où la population scolaire ne cesse d’évoluer, comme les mesures de cartes scolaires arrêtées par l’Éducation nationale, le périmètre scolaire est régulièrement actualisé. La dernière mise à jour de cette sectorisation date du 25 novembre 2019. Le périmètre scolaire reflète la politique de l’habitat d’une ville. Alors que Marseille s’est retrouvée fracturée par des divisions sociales, la nouvelle municipalité souhaite, par cette délibération, un retour à la mixité sociale. Quant au volet logement, il comprend une question hautement symbolique, la ville de Marseille veut renommer un lieu public à la mémoire des victimes des effondrements survenus le 5 novembre 2018 dans la rue d’Aubagne. Après concertation, la Commission des Dénominations des Voies formulera une proposition qui sera soumise à l’approbation du Conseil municipal.

La mairie de Marseille entend créer 30 000 logements en 6 ans

La mairie de Marseille entend d’autre part créer, même si la compétence logement a été transférée à la Métropole, 30 000 logements en 6 ans; lutter contre les marchands de sommeil, remettre en location les logements vacants sous peine de réquisition. Avec 40 000 logements indignes, et 35 000 logements vacants, laissés à l’abandon par leurs propriétaires, la municipalité veut favoriser l’accessibilité au logement pour tous et ainsi, lutter contre la précarité. L’objectif étant de favoriser la production de logements sociaux nouveaux; développer les dispositifs d’accession sociale; mettre en œuvre une politique transparente en matière d’attribution de logement social. Concernant la dimension internationale de la Ville, il est émis le vœu que la dignité de Citoyenne d’honneur de Marseille soit attribuée à Nasrin Sotoudeh, activiste iranienne militant pour les droits des femmes, des mineurs et pour l’abolition de la peine de mort dans son pays. Enfin, durant plusieurs semaines, le peuple arménien du Haut-Karabakh a subi les agressions des forces armées azerbaïdjanaises appuyées par la Turquie. Au-delà du cessez-le-feu signé le 9 novembre dernier, la mairie de Marseille demande au gouvernement d’œuvrer pour la reconnaissance officielle de la République d’Artsakh. «Cet acte serait un gage de sécurité pour ses populations et de stabilité régionale. Il s’inscrirait dans le cadre d’un accord global définitif de paix dont la France serait l’un des garants.»
Michel CAIRE

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