Conseil municipal de Marseille: la ville affiche ses ambitions sur le plan économique

Publié le 12 novembre 2021 à  13h01 - Dernière mise à  jour le 2 novembre 2022 à  18h10

L’économie et l’emploi ont été au cœur de la plénière du Conseil municipal de Marseille.

Laurent Lhardit, adjoint au maire en charge de l'économie, l'emploi et le tourisme durable (Photo Capture d'écran)
Laurent Lhardit, adjoint au maire en charge de l’économie, l’emploi et le tourisme durable (Photo Capture d’écran)

Quelque 111 délibérations étaient à l’ordre du jour de cette avant-dernière séance de l’année du conseil municipal de Marseille. Il a été notamment question d’emploi avec Laurent Lhardit, adjoint au maire en charge de l’économie, l’emploi et le tourisme durable, lequel, présentant l’ensemble des dossiers avance: «La crise sanitaire impose de reposer la stratégie de la ville en matière d’économie et d’emploi. Il importe aussi d’anticiper les mouvements à l’œuvre qui changent la donne». Un ensemble de propositions qui entraînera peu de polémiques si ce n’est sur la création d’une monnaie locale.

«Tirer le meilleur parti des bouleversements qui sont à l’œuvre depuis deux ans»

Laurent Lhardit rappelle: «Nous avons toujours le même objectif: améliorer les servies publics, les mobilités, la propreté, la sécurité, les conditions d’enseignement. C’est ainsi que Marseille va faciliter les conditions d’activités des entreprises et des salariés et favoriser l’accueil de nouvelles entreprises». En matière de développement économique la volonté affichée par la Ville est «de tirer le meilleur parti des bouleversements qui sont à l’œuvre depuis deux ans», souligne l’élu. Pour ce faire la Municipalité entend ajouter d’autres filières «à fort potentiel» aux côtés de celles, stratégiques, déjà identifiées. Laurent Lhardit cite : «L’économie maritime, les industries culturelles et créatives, le numérique…». Laurent Lhardit précise notamment que le plan de relance de l’État «nous permet de travailler également au développement de la filière cinématographique et audiovisuelle et ouvrir un large champ collaboratif entre les acteurs qui travaillent au croisement des acteurs de ces activités culturelle, numérique et cinématographique». Et annonce: «Nous voulons faire en sorte que Marseille ait un rôle moteur, au plan national, dans la relance économique».

14 000 emplois pérennes avec le Plan de rénovation des écoles

Laurent Lhardit évoque d’autres secteurs en développement comme l’aide à la personne, et indique-t-il: «Il y a aussi une forte croissance à venir dans la construction et les travaux publics, un développement soutenu par la demande publique avec le plan de rénovation des écoles qui, à lui seul, devrait selon les premières estimations générer 14 000 emplois pérennes durant toute la durée de mise en œuvre de ce plan».

«Mise en place d’une monnaie locale»

L’adjoint au maire poursuit: «Nous souhaitons également faciliter l’expérimentation de nouveaux moyens de soutenir l’économie locale et sa résilience face aux crises». Dans ce cadre, il annonce que le médiateur des entreprises, «pour la première fois dans une ville, va mettre en place des médiateurs dans une dizaine d’espaces pour apporter, au plus près, des conseils aux entrepreneurs confrontés à des difficultés». Autre expérimentation, la mise en place d’une monnaie locale visant à soutenir l’économie locale, avec le soutien des mairies de secteur qui le souhaiteront.

Conférence territoriale pour l’emploi

Concernant l’emploi, Laurent Lhardit signale qu’après avoir étudié les potentialités et les freins à l’emploi, la ville de Marseille va mettre en œuvre un certain nombre de mesures: «Nous sommes face à un paradoxe, des secteurs entiers de l’économie n’arrivent pas à recruter quand le taux de chômage reste particulièrement élevé. Nous allons interroger les acteurs aussi bien public que les associations qui interviennent dans l’aide au retour à l’emploi pour voir comment améliorer le système et préfigurer, ensemble, des solutions pour le rendre plus efficace». Dans le même temps une Conférence territoriale pour l’emploi va se mettre en place.

«Une évaluation sera effectuée tous les ans»

Eric Semerdjian (Printemps Marseillais) qui présidera la conférence précise: «Le chômage à Marseille est supérieur à celui du département, de la région et au niveau national. La communication est insuffisante entre les acteurs et on peut également déplorer un manque de coordination entre eux sans ignorer que la répartition des compétences est complexe. Pour toutes ces raisons nous avons décidé de mettre en place cette Conférence permanente qui se poursuivra pendant toute la mandature et qui réunira l’ensemble des acteurs concernés: les réseaux d’entreprises, les représentants des métiers, les acteurs de l’insertion, de l’innovation mais aussi l’État, l’université, les collectivités territoriales. L’objet est d’apporter des réponses nouvelles et une évaluation sera effectuée tous les ans pour mesurer les résultats obtenus».

«Il importe d’accélérer»

Sur les bancs de l’opposition, Alain Gargani, considère : «Les rapports vont dans le bon sens mais il faudra du concret sur l’emploi». Il ajoute: «il faut résoudre aussi le frein que représente le logement et ne pas oublier la filière du tourisme, surtout hors période estivale. Enfin les commerçants ne doivent pas être oubliés alors qu’ils ont à faire face à la Covid et que leurs samedis sont tronqués par les manifestations des gilets jaunes et maintenant des anti vaccinations. Alors, si les mesures vont dans le bon sens, il importe d’accélérer». Sylvain Souvestre «Une Volonté pour Marseille», dira pour sa part son opposition la plus ferme à la monnaie locale il ne voit là qu’«un gadget pour bobos» ce à quoi Perrine Prigent, Printemps marseillais, répond: «La monnaie locale n’est pas un gadget, c’est un moyen de soutenir le commerce local, d’offrir des choix de consommation».

Une plénière lors de laquelle il a notamment été question des nouveaux critères d’attributions des places en crèches, d’une série de travaux dans plusieurs écoles des 7e, 15e et 16e arrondissements, de la mise en place de formations au code de la route pour des jeunes issus de quartiers prioritaires ou encore de la déclaration d’utilité publique pour les travaux liés à l’accueil des épreuves de voile lors des Jeux olympiques 2024…
Michel CAIRE
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