Conseil municipal de Marseille : les Rythmes de la colère

Publié le 16 février 2015 à  23h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h41

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Rien ne va plus, le rapport sur la nouvelle organisation des activités périscolaires dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires a été adopté malgré les votes contre du groupe socialiste et du Front national. Une association qui a largement fait sourire le maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin.
Le rapport présenté par Danièle Casanova apporte son lot de nouveautés sur ce fameux temps d’activités périscolaires. Après être largement revenu sur l’historique de sa mise en place, l’élue est entrée dans le vif du sujet à savoir à quelle sauce allait être animée les plus jeunes.
Outre les scoubidous cher au maire de Marseille, elle confirme que le regroupement des activités sur 3 heures «permet des activités approfondies: théâtre, peintures, sorties…». En revanche le vendredi -choix de 259 conseils d’école contre 39 en juin dernier- passe à l’as. En effet, explique-t-elle: «L’expérience, nous démontre et les pédopsychiatres l’affirment, la césure du vendredi 11h30 au lundi 8h30 ne contribue pas au bon équilibre de l’enfant.» Et surtout, ajoute-t-elle:«contraint les associations à proposer des contrats de travail de 3 heures en infraction au code du travail qui interdit les contrats de moins de 24 heures.» Ainsi, à partir de ces constats à la prochaine rentrée les activités périscolaires se dérouleront «le mardi après-midi pour les écoles A et le jeudi après-midi pour les écoles B». Précisant: «Chaque secteur municipal aura un arrondissement en A et B».
Et au lieu des 3 000 animateurs nécessaires actuellement, «1 500 seront suffisants». Ces derniers accompagneront les enfants dès la garderie le matin, pendant le temps récréatif de restauration à midi; puis, pendant les activités périscolaires et pour la garderie du soir. «Mettant fin ainsi à un turn over déstabilisant pour les jeunes enfants. Leur présence fréquente dans l’école permettra également aux animateurs d’être mieux intégrés», précise l’élue aux écoles. Et d’annoncer dans le même temps l’arrivée dans chaque groupe scolaire d’un directeur d’Accueil de loisirs sans hébergement (ALSH) «qui contrôlera la qualité et la pertinence des activités».
Et avant d’annoncer le montant de la contribution des parents, Danièle Casanova de citer: «Nice qui demande 15€ par mois à toutes les familles. Lyon dont la contribution va de 2 à 19€ selon le quotient familial et Marseille 2€ par séance pour un coût réel de 18,50€ pour la Ville». Ainsi dès la rentrés de septembre, les parents devront débourser 2€ par enfant et par semaine, soit 8 euros par mois.
Le groupe socialiste s’élève contre ce principe de faire payer les parents. Et Annie Levy-Mozziconacci de se réjouir tout d’abord: «Une partie de nos propositions semblent être reprises par votre municipalité dans cet appel d’offre et nous ne pouvons que nous en féliciter». Mais, quoiqu’il en soit, poursuit-elle: «Nous sommes résolument contre la tarification des activités périscolaires. Je sais bien qu’à Lyon votre collègue fait la même chose mais 80% des maires de France font le contraire et vous avez toujours montré votre attachement à la gratuité au cours des précédents conseils.» et d’insister: «Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui vous souhaitez continuer la querelle idéologique en faisant payer les parents alors que vous allez aussi augmenter leurs impôts. La double peine.»
Valérie Diamanti (PC) pour sa part de lancer : «Nous sommes opposés à ce choix. Un choix contraire à l’école de la République».
Dans la droite lignée du toujours contre, le FN par la voix de Sandrine D’Angio de dénoncer: «Le fiasco de la rentrée 2014» avec une remise en question «de la sécurité et des grèves à répétition». Malgré les éléments donnés auparavant de s’interroger «sur le pourquoi du mardi et du jeudi». Et une fois n’est pas coutume de s’inquiéter «pour les associations culturelles qui ont organisé des activités en fonction du vendredi après-midi.»
Jean-Claude Gaudin avant de retracer, à son tour, le parcours effectué jusqu’à cette nouvelle formule des activités périscolaires de saluer le travail «de Romain» de Danièle Casanova «qui a établi un dialogue permanent avec les autorités académiques et la préfecture». Rappelant: «Nous avons eu un mal fou a recruté 3 000 personnes et elles ont été mal accueillies. Et puis avec 3 heures par semaine payées au lance-pierre, les animateurs venaient 3 jours après on ne les voyait plus».
«Quant à la participation, poursuit-il, elle est modeste : 2€ . Les gens font d’ailleurs plus attention quand ils paient. Mais, on tient compte de la mosaïque de la ville.Tout comme on le fait pour les cantines.»
Patricia MAILLE-CAIRE

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