Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur: « Confrontés au drame des migrants, nous sommes tous Méditerranéens »

Publié le 27 juin 2015 à  12h11 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h18

Michelle Vauzelle appelle à l'unité politique en Méditerranée (Photo Robert Poulain)
Michelle Vauzelle appelle à l’unité politique en Méditerranée (Photo Robert Poulain)

C’est par une motion, déposée par l’ensemble de la majorité, concernant les réfugiés de la frontière franco-italienne que la plénière du Conseil régional a débuté. Un débat qui prenait toute son ampleur avec l’annonce des attentats en France, en Tunisie et au Koweit. Un texte qui verra le FN faire du FN et la droite républicaine s’abstenir dénonçant «un nouveau coup de « com » des socialistes».
Le texte, présenté par le Président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, indique: «Depuis le début de l’année, les infrastructures d’accueil italienne sont surchargées. Le mot est faible. Ce pays n’est plus en capacité d’accueillir dignement les migrants dans l’attente, longue, de l’examen de leur situation. Ce scénario, qui se répète en boucle est à l’origine de la campagne de solidarité « Nous sommes tous méditerranéens », initiée par le Président Michel Vauzelle et plusieurs autres présidents responsables de régions méditerranéennes. Nous sommes tous bouleversés par la situation des réfugiés africains parqués à Vintimille. Comment admettre que l’on puisse traiter des femmes, des hommes, des enfants de cette façon, la pire des façons?». La motion d’interroger: «L’humanité ne serait elle plus une valeur morale en 2015 ?». Alors que la Charte des Droits fondamentaux de l’Union européenne, signée à Nice le 7 décembre 2000 stipule que «l’Union se fonde sur les valeurs indivisibles et universelles de dignité humaine, de liberté, d’égalité et de solidarité». La motion souligne: «L’Europe, et les États qui la composent, s’éloignent un peu plus chaque jour de ces principes. Parce que nous sommes humains, que nous sommes méditerranéens, que nous partageons cet espace, que notre Région se trouve en première ligne, nous refusons de détourner le regard ou de reporter sur d’autres notre responsabilité. Nous demandons qu’une réunion exceptionnelle associant les organismes humanitaires se tienne en urgence afin de déterminer les besoins immédiats des associations qui portent la solidarité dans des conditions très difficiles, et d’apporter en conséquence des moyens financiers et/ou matériels qui permettraient à la Croix Rouge et à Médecins du Monde ou à tout autres associations de maintenir un accompagnement de ces personnes. Nous demandons au président de la Région de saisir, au nom de notre Assemblée, le Président de la République afin qu’il mobilise ses services pour la mise à disposition rapide de centres d’accueil et de régulation, d’orientation et de soins, en utilisant par exemple l’ancienne base aérienne désaffectée 943 de Roquebrune Cap Martin».
Michel Vauzelle rend à ce propos hommage au travail effectué par l’Italie, et notamment la Sicile et la Calabre, il appelle à l’unité politique en Méditerranée, rappelle, une nouvelle fois: «On ne réglera pas les le problème de l’immigration si on ne s’attaque pas à la guerre, les tensions, la misère, la faim, la rareté de l’eau. Il faut entrer dans une logique de cogestion avec les pays où se posent les problèmes afin de trouver, ensemble, des solutions».
Gérard Piel, Front de gauche, intervient en apportant son soutien «au Président du Conseil italien qui a condamné le comportement des participants au Sommet européen». Il dénonce des responsables politiques «qui ne respectent pas la Charte européenne». En revanche, Il rend hommage au travail des associations et ne manque pas de critiquer l’attitude des autorités françaises dans ce dossier.
Tout autre ton avec le FN qui s’essaie à l’humour: «Nous sommes d’accord pour voter cette motion à condition d’ajouter un paragraphe avec vos noms et vos adresses afin que vous receviez ces personnes…». Sophie Camard, EELV s’insurge: «Les autorités françaises ont mis en place un blocus. La France ne joue pas son rôle d’accueil et l’Europe se discrédite». Ajoutant que cette politique de protection des frontières à un coût : 11 milliards en 15 ans: «Nous ne sommes donc pas là devant des choix économiques mais qui s’inscrivent sur le terrain des droits».
Patrick Allemand, PS, tient à rappeler que «lors du seul mois d’avril 2015, 1 300 migrants ont perdu la vie en Méditerranée».
Michel CAIRE

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