Covid-19: Édouard Philippe annonce un plan de 18 milliards d’aide publique pour la filière touristique, une possible réouverture des cafés-restaurants le 2 juin et des départs en vacances en juillet et août

Publié le 15 mai 2020 à  8h01 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h29

Edouard Philippe, le Premier ministre, a évoqué ce 14 mai, à l’occasion de la réunion du Comité interministériel du tourisme- instance, qui réunit tous les acteurs du tourisme en France- un plan de soutien exceptionnel autour de deux grands axes. «Le premier, c’est de permettre au secteur de tenir bon, face à la crise actuelle, en limitant les faillites et les licenciements, afin de lui permettre de se reconstruire. Le deuxième axe c’est de tracer des perspectives et préparer sa réouverture à court terme». Il a ainsi annoncé un engagement «de plus de 18 milliards d’euros pour les finances publiques», ajoutant: «C’est sans précédent, c’est massif, c’est nécessaire». Pour les cafés-restaurants, la date de réouverture sera fixée au cours de la semaine du 25 mai précisant: «pour ceux qui sont dans des départements verts, une réouverture le 2 juin pourra être envisagée si l’évolution de l’épidémie ne se dégrade pas et sous réserve que les mesures sanitaires recommandées par le Haut conseil de santé publique soient parfaitement respectées».

Edouard Philippe annonce que
Edouard Philippe annonce que

Édouard Philippe tient à préciser au cours de son allocution : «En attendant, le Gouvernement ne veut pas prendre le risque de laisser sinistré un secteur si important pour le pays». Et de rappeler que le tourisme, l’événementiel culturel et sportif, ce sont près de 2 millions d’emplois directs et indirects en France, près de 8% de la richesse nationale. «C’est une place de leader mondial incontesté, avec près de 90 millions de touristes étrangers venus nous voir l’an dernier». Or, aujourd’hui, poursuit-il : «95% des hôtels français sont fermés». Tandis que la quasi-totalité du secteur a recours aujourd’hui au chômage partiel, et que 6,2 milliards d’euros de prêts garantis par l’État (PGE) ont déjà été préaccordés à 50 000 entreprises du secteur, soit près de 10% du total des PGE. Puis de présenter les mesures qui vont être mises en œuvre: Le fonds de solidarité restera ouvert pour les entreprises du secteur hôtellerie-restauration-tourisme jusqu’à la fin de l’année 2020. «Son accès sera élargi à des entreprises de plus grande taille, celles qui ont jusqu’à 20 salariés et jusqu’à 2 millions d’euros de chiffre d’affaires, ce qui n’était pas le cas dans le fonds de solidarité tel qu’il existait jusqu’à présent». L’aide qui sera versée «pourra aller jusqu’à 10 000 euros». Les dispositifs de prêts au secteur hôtellerie-restauration-tourisme seront renforcés. Un «Prêt garantis État Saison» sera mis en place. «Ses conditions seront plus favorables que celles du PGE classique avec notamment un plafond pouvant atteindre le chiffre d’affaires des trois meilleurs mois de l’année précédente», annonce le chef du Gouvernement qui précise que «dans le PGE normal, le plafond est de 25% du chiffre d’affaires.» Compte tenu de la très forte saisonnalité des activités touristiques, c’est pour un très grand nombre d’entreprises la possibilité d’avoir recours de façon bien plus importante à ces PGE. L’enveloppe des «prêts Tourisme» de Bpifrance sera portée de 250 millions à 1 milliard d’euros. Enfin, les banques se sont engagées à systématiquement proposer aux PME du secteur un report des mensualités de tous leurs prêts sur 12 mois et non plus simplement sur 6 mois comme aujourd’hui.

Les cotisations sociales patronales dues entre mars et juin seront exonérées pour les entreprises du secteur hôtellerie-restauration-tourisme

Autre mesure, annoncée par Édouard Philippe: «Les cotisations sociales patronales dues entre mars et juin seront exonérées pour les entreprises du secteur hôtellerie-restauration-tourisme, et l’exonération sera prolongée tant que la fermeture durera.» Pour aller plus loin, poursuit-il: «Un crédit de cotisations de 20% des salaires versés depuis février sera accordé aux entreprises pour accompagner la reprise d’activité.» Ce crédit de cotisation, «qui est une forme d’aide sans précédent», sera imputable sur l’ensemble des cotisations dues. Au total, ces allègements de cotisation représentent plus de 2 milliards d’euros d’aide directe au secteur. Sur le chômage partiel, souligne le Premier ministre: «Les entreprises du secteur pourront continuer d’y recourir dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui au moins jusqu’à la fin du mois de septembre 2020. Au-delà, le chômage partiel leur restera ouvert si les activités reprennent trop lentement, dans des conditions qui seront le cas échéant revues.» Un plan d’investissements en fonds propres de 1,3 milliard d’euros sera porté par la Caisse des dépôts et par Bpifrance . «Ces 1,3Md€ vont en générer 6,7Md€, en attirant d’autres capitaux, privés, sur le secteur», affirme le Premier ministre. Une offre d’accompagnement sera proposée : elle permettra à plus de 2 000 entreprises d’en bénéficier, ainsi qu’à des collectivités locales, avec le renforcement du dispositif France Tourisme Ingénierie. A l’occasion de la prochaine loi de finance rectificative, annonce-t-il encore: «Un dispositif sera mis en place qui permettra aux collectivités locales, si elles le souhaitent, de prévoir, pour l’année 2020, des allègements de taxe de séjour ainsi qu’un dégrèvement des deux tiers de la cotisation foncière des entreprises du secteur, que l’État financera alors pour moitié.» Et, pour soutenir la demande dévoile-t-il: «Nous allons doubler le plafond d’utilisation des tickets-restaurants à compter de la réouverture des restaurants et faire en sorte que les tickets restaurants soient utilisables le week-end. Cela peut paraître trivial, accessoire : cela ne l’est pas du tout. Cela va permettre là aussi d’accompagner la reprise pour les restaurateurs, dans de bien meilleures conditions, et cela va permettre à tous les tickets restaurants qui n’ont pas été utilisés pendant les mois de confinement d’être réinjectés dans l’économie de la restauration». S’agissant des vacances, explique le chef du Gouvernement, «et sous réserve de l’évolution de l’épidémie et de possibles restrictions localisées en fonction de son évolution, nous privilégions une hypothèse raisonnable : les Français pourront partir en vacances en France au mois de juillet et au mois d’août. Quand je dis en France, c’est évidemment en métropole, dans l’hexagone et dans les outre-mer». Enfin le Gouvernement va mettre en œuvre dans les jours qui viennent un plan plus particulièrement consacré au tourisme social pour faire en sorte que tous ceux qui ont vécu, dans les conditions parfois les plus dures, le confinement, puissent avoir un accès plus facile à des déplacements, des voyages, des opérations de tourisme social.
Michel CAIRE

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