Covid-19. Jean Castex: Pas de reconfinement mais -le combat n’est pas terminé

Publié le 4 février 2021 à  23h00 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h29

«La situation ne justifie pas à ce jour» un nouveau confinement généralisé, a déclaré ce jeudi 4 février Jean Castex, tout en affirmant que l’exécutif n’hésiterait pas « à prendre ses responsabilités» en cas de «dégradation forte et rapide» des indicateurs sanitaires en raison de l’épidémie de Covid-19. Seule Mayotte connaîtra un confinement d’au moins trois semaines. Six jours après son intervention surprise, le Premier ministre Jean Castex a tenu une nouvelle conférence de presse sur les mesures de lutte contre le Covid-19. Il était accompagné de plusieurs ministres : le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, la ministre du Travail Élisabeth Borne, le ministre de la Santé Olivier Véran et la ministre en charge de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher. Peu d’annonces par rapport aux dispositions déjà en place, mais un appel à la vigilance de tous pour éviter un nouveau confinement…

Jean Castex (Photo capture d'écran)
Jean Castex (Photo capture d’écran)

«Un nouveau confinement ne peut s’envisager qu’en tout dernier recours», a insisté le Premier ministre. «L’objectif que nous devons nous fixer, ce n’est pas de retarder cette échéance, c’est de tout mettre en œuvre pour l’éviter», a-t-il martelé, notant que la situation reste «fragile». «Chaque jour, la France enregistre un moyenne de 20 000 nouvelles contaminations et 1 600 nouvelles hospitalisations» avec un passage, en l’espace d’un mois, de 3,3 % à 14 % de la part des malades atteints par les variants plus contagieux. Et, lance-t-il: «J’en appelle à la mobilisation des Françaises et des Français : nous devons tenir ensemble, nous devons agir ensemble, plus que jamais (…) nous devons nous battre pied à pied». Les vacances d’hiver débutent, pour certaines zones, demain soir. «Nous avons choisi de ne pas limiter les déplacements entre régions. Une telle mesure aurait été justifiée si la circulation du virus était très inégale selon les régions. Ce n’est pas le cas», déclare Jean Castex.

Pas de perspectives de réouverture à court terme pour les restaurants, les lieux culturels ou les stations de ski

Jean Castex annonce qu’il n’y a «pas de perspectives à court terme» pour la réouverture des restaurants ou des lieux culturels. Pour les stations de ski, le mois de février est «définitivement compromis» également. «On va essayer de donner de la visibilité» concernant les réouvertures, «mais il ne serait pas raisonnable de parler» de cela pour le moment, a ajouté le Premier ministre. Il précise que Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, travaille avec les professionnels du secteur pour faire une distinction entre les établissements : pour ceux recevant du public «circulant», comme les musées, une ouverture plus anticipée pourrait être imaginée. Mais là non plus, aucune date de réouverture n’a été avancée.

Le télétravail devient « impératif »

«Télétravailler partout où c’est possible devient impératif», a annoncé Jean Castex regrettant que, depuis la fin de l’année, le recours se soit réduit. «Il y a encore trop d’entreprises où le télétravail serait possible mais n’existe pas du tout ou à des niveaux très faibles», a-t-il déploré. Ce qu’a confirmé la ministre du travail, Élisabeth Borne qui parle d’un recours au télétravail qui «s’érode progressivement depuis fin novembre». Elle précise : «Aujourd’hui, près d’un tiers des actifs en France peuvent télétravailler facilement et donc participer à la lutte contre le virus». Elle considère que «les salariés qui télétravaillent aujourd’hui 1, 2 ou 3 jours par semaine fassent au moins un jour de télétravail en plus chaque semaine», et demande à chaque entreprise de se mobiliser en réduisant «la part des salariés qui ne télétravaillent pas du tout». Élisabeth Borne évoque une étude réalisée par son ministère qui «montre également un relâchement plus prononcé du télétravail dans certains secteurs. C’est le cas notamment de la banque et de l’assurance, de la communication, de l’informatique, des activités immobilières et juridiques». C’est pourquoi, déclare Élisabeth Borne: «J’appelle tous les chefs d’entreprise et les représentants des salariés à organiser des concertations au sein de chaque entreprise dans les meilleurs délais.» La ministre a rappelé qu’«une ligne d’écoute pour les salariés qui souffrent d’isolement» a été lancée par le gouvernement.
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Vaccins : 1,7 million de rendez-vous supplémentaires

Quelque 1,7 million de rendez-vous supplémentaires pour des premières injections de vaccins contre la Covid-19 seront ouverts « dans les prochains jours » -500 000 rendez-vous pour fin février seront proposés à partir de vendredi, puis 1,2 million sur le mois de mars-, a par ailleurs annoncé Jean Castex. L’accélération du rythme de vaccination va être rendue possible par l’arrivée du vaccin d’AstraZeneca, qui sera utilisé en France à partir de samedi, a-t-il précisé. Le Premier ministre a ajouté que la première livraison de ces vaccins «sera affectée aux établissements de santé, pour protéger les professionnels de santé, hospitaliers et de ville».

Le chef du gouvernement assure que «la campagne de vaccination suit désormais un rythme soutenu : nous avons hier vacciné plus de 100 000 personnes, dont près de 70 000 en première injection » et dit garder pour objectif «de proposer la vaccination à toutes les personnes de plus de 65 ans d’ici le mois de mai et d’avoir couvert tous les Français adultes d’ici la fin de l’été», a-t-il ajouté. Et Jean castex affirme: «Nous assumons de respecter le délai de 3 à 4 semaines entre les deux injections des vaccins Pfizer et Moderna, contrairement à d’autres pays, certes peu nombreux, qui ont cherché à vacciner un maximum de personnes en décalant à plus tard le rappel dont dépend pourtant l’efficacité finale de la protection vaccinale».

Nous allons désormais plus loin dans la campagne de tests, annonce Olivier Véran

Olivier Véran, ministre de la santé  (Photo capture d'écran)
Olivier Véran, ministre de la santé (Photo capture d’écran)

Olivier Véran a introduit son intervention en se félicitant des résultats de «l’application « Tous-anti Covid » (qui) a déjà permis d’alerter 67 000 cas contacts potentiels». «Nous allons multiplier les opérations collectives de dépistage, notamment dans les milieux scolaires», explique le ministre de la Santé. Au retour des vacances scolaires, l’objectif sera de réaliser d’avantage de tests de dépistages salivaires sur les enfants, pour plus d’acceptabilité. Il indique que des «médiateurs» de lutte anti-Covid vont être déployés. Ils auront trois fonctions : ils feront les tests, aideront au «contact-tracing» puis à la mise à l’abri des personnes.

«Depuis le 20 janvier, la visite d’une infirmière libérale» peut avoir lieu chez les personnes qui en ont besoin pour «vérifier que vous ne manquez de rien, tester si besoin (…). Dès la première semaine, plus de 16 000 visites ont été réalisées par des soignants au domicile des personnes en isolement», précise Olivier Véran. En ce qui concerne les variants, il rappelle : «Notre objectif est clair : nous voulons limiter au maximum la diffusion de ces variants parce qu’ils sont plus contagieux, sont amenés à remplacer progressivement le Covid-19 dans la forme que nous connaissons». Indique: «Nous avons objectivé des cas de variants : ce sont essentiellement des cas de variants d’origine anglaise mais 4 cas de variants d’origine brésilienne ont été identifiés, dans le Var, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et à la Réunion. Les variants sud-africains et brésiliens inquiètent les autorités, notamment en raison des cas de réinfection qui semblent plus nombreux.».

30 000 arrêts Covid délivrés en janvier par l’Assurance maladie

Le ministre de la Santé Olivier Véran indique que 30 000 arrêts de travail immédiats, indemnisés et sans jour de carence ont été automatiquement délivrés depuis le 10 janvier aux personnes déclarant avoir des symptômes ou être cas contact via le site de l’Assurance maladie. Plus de 10 000 personnes ont déclaré la positivité de leur test dans les 48 heures, ajoute le ministre de la Santé.

Le nombre de contrôles a augmenté de 39%

Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur (Photo capture d'écran)
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur (Photo capture d’écran)

Le ministre de l’Intérieur annonce: «Le nombre de des contrôles a augmenté de 39% le week-end dernier par rapport au week-end précédent. Les verbalisations ont augmenté de 53%» Depuis la mise en place du couvre-feu, «177 000 amendes ont été notifiées», ajoute Gérald Darmanin qui précise encore: «Quelque 587 restaurants et débits de boissons ont été contrôlés hier : ces contrôles seront encore renforcés et ils ont fait naître une réponse ferme de justice». Des contrôles se tiendront encore ce week-end, avertit Gérald Darmanin, rappelant que le fonds de solidarité est suspendu pour les établissements fermés administrativement et qui ne respectent pas cette mesure.

La France contribuera à produire dès les prochains mois quatre vaccins

Agnès Pannier-Runacher,  la ministre déléguée chargée de l'Industrie (Photo capture d'écran)
Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée chargée de l’Industrie (Photo capture d’écran)

«L’Union européenne a à ce jour commandé plus de 2,6 milliards de doses de vaccins. Ces commandes sont fermes», assure la ministre déléguée chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher. Pour sa part «la France contribuera à produire dès les prochains mois quatre vaccins», déclare la ministre. Il s’agit du «Moderna, à partir du mois de mars, le BioNTech, à partir du mois d’avril, le Curevac, si ce vaccin reçoit une autorisation de mise sur le marché à partir du mois de mai, et le Sanofi à partir du mois de juin».

«Le combat n’est pas terminé»

La protection de la santé reste le critère numéro un du gouvernement pour décider des mesures de lutte contre le Covid-19, rappelle le Premier ministre. Jean Castex assure une nouvelle fois qu’il n’hésitera pas à prendre ses responsabilités et des décisions impopulaires en cas de besoin. Les mesures de restriction ont vocation à se poursuivre, assure-t-il. «Le combat n’est pas terminé».
Patricia MAILLÉ-CAIRE

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