Covid 19. Marseille: Pour éviter l’abandon des masques ou des gants sur la voie publique « A4 Recyclage » développe une solution innovante qui permet de les collecter et de les décontaminer.

Publié le 4 juin 2020 à  17h53 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  11h37

Appelée «Améthyste 300», cette borne de désinfection pour déchets EPI (Équipements de protection individuelle) a été installée en démonstration au Palais de la Bourse, siège de la CCI Aix Marseille Provence. Elle a été conçue par la société A4 recyclage, basée à Rognes, dans les Bouches-du-Rhône. Entreprise spécialisée dans la récupération, le tri et la valorisation des déchets.

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Cette borne, explique Eric Di Mercurio, dirigeant de A4 recyclage a été développée dans un premier temps pour faire face à l’importante baisse d’activité de la société pendant la crise du Covid-19. «Mais c’est une double ambition qui a conduit à cette innovation: la volonté de diversifier l’activité d’une part au vu du contexte et celle de lutter à la fois contre la propagation du virus mais aussi de rassurer les personnels de nettoyage.» En effet, pour la genèse, Eric Di Mercurio déplore les masques et gants jetés sur la voie publique et cherche une solution. Il répond à un appel à projets de solutions innovantes du ministère des Armées et, dans ce cadre, met au point une borne de désinfection et stérilisation ultraviolet pour masques faciaux, gants, bonnets, sur-chaussures…«L’armoire est équipée d’une lampe à rayons ultra-violets. Lorsqu’un masque est jeté, cela déclenche un cycle de désinfection de 15 minutes. Il est ainsi transformé en déchets inertes et part dans le circuit déchets ménagers. Cela a pour avantage de limiter les risques de contagion par contact -car les masques ne sont pas accessibles versus les poubelles de bureaux et permet de rassurer les équipes de nettoyage en intervention sur site -pas de manipulation avec risque de contacts-», explique Eric Di Mercurio. Rappelons qu’il a été préconisé en début de la crise du Covid-19 de collecter et d’enfermer «dans un sac plastique dédié» les déchets de type masques, gants mouchoirs pouvant être «porteurs de risques pathogènes» et de les conserver 24 heures avant d’être jetés aux ordures ménagères. Mais force est de constater que les centres de tri de collecte sélective ont reçu de nombreux déchets mélangés aux déchets ménagers sans savoir s’ils étaient ou non contaminés. Pour les seuls masques, le marché est estimé entre 1 et 3 milliards de pièces à traiter. En ce qui concerne A4 Recyclage, l’entreprise souhaite également œuvrer pleinement pour l’accès à l’emploi des personnes en difficultés (chômeurs, travailleurs handicapés, bénéficiaires du RMI et public mixte), en les formant aux métiers du recyclage. À ce jour, 6 personnes occupent un contrat au sein des ateliers. Catherine Gineste, élue à la CCIAMP précise: «Nous avons voulu organiser cette opération pour d’une part alerter sur le fait que des masques et des gants usagers se trouvent jeter sans aucune précaution, avec les risques sanitaires que cela présente. Et, d’autre part, expliquer qu’une solution existe et qu’elle est le fait d’une entreprise de notre territoire. C’est cela le jour d’après: allier économie et enjeux environnementaux et sanitaires, le tout s’inscrivant dans une démarche de circuit-court». Avec son prototype de collecteur, le chef d’entreprise espère toucher les entreprises du tertiaire, en passant par les transports, les services aux entreprises et tous les établissement accueillant du public. Une armoire coûterait environ 490 euros, ou 40 euros par mois à la location. Chacune d’entre elle, peut traiter jusqu’à 300 masques et gants.
Michel CAIRE

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