Covid-19: le Bataillon de marins-pompiers de Marseille a toujours un œil sur les eaux usées

Publié le 16 août 2021 à  12h11 - Dernière mise à  jour le 1 novembre 2022 à  14h53

Toujours totalement engagé dans la crise sanitaire, le Bataillon de marins-pompiers de Marseille poursuit ses efforts dans la gestion de cette épidémie. Depuis le début de cette crise sanitaire majeure, le BMPM met tout en œuvre, avec le soutien de la ville de Marseille, pour gérer et anticiper l’évolution de la situation épidémiologique…

Le Bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM), depuis plus d’un an, prélève analyse et interprète les eaux usées de Marseille pour mesurer le taux de portage du virus Covid-19. Ces dernières semaines, il observe une montée très rapide du variant Delta…
Le contre-amiral Patrick Augier, commandant du BMPM observe une montée très rapide du variant Delta ©Mireille Bianciotto
Le contre-amiral Patrick Augier, commandant du BMPM observe une montée très rapide du variant Delta ©Mireille Bianciotto
Le contre-amiral Patrick Augier souligne l’intérêt de ce dispositif: «Sa précision permet de cibler en un temps record, les zones à surveiller et ainsi d’intensifier les moyens engagés des acteurs de la crise, comme des évaluations sanitaires ou des dépistages, en fonction des besoins exprimés. On voit, dans les eaux usées, à la fois, les gens asymptomatiques et les gens malades, en fait, on voit tout le monde.» Explique encore: «Avec l’ARS, nous travaillons sur la surveillance des établissements sensibles. Avec les laboratoires, qui eux font des séquençages sur les personnes, pour voir le type de mutation, on échange pour localiser ces personnes et aller au plus vite, parce que l’intérêt de l’analyse des eaux usées réside dans cette opportunité qu’elle offre d’intervenir très rapidement dans les zones où le virus se répand, pour circonscrire la menace. C’est une guerre de mouvement». Face à cette nouvelle vague, il fait le point sur la vaccination au Bataillon: «Nous sommes toujours les premiers à faire face au virus parce que, forcément, on est très près de la population. les pompiers sont quasiment vaccinés à 100% en tout cas au Bataillon des Marins Pompiers de Marseille, et, effectivement, il n’y a pas de malades à l’heure actuelle alors qu’on est en pic épidémique, alors, après, faut pas en tirer des conclusions, mais je peux vous dire ce que je vois».
© Mireille Bianciotto
© Mireille Bianciotto
Entretien avec Alexandre Lacoste, ingénieur chimiste au Bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM) qui dirige la cellule Comete (Covid Marseille environnemental testing expertise) son_copie_petit-492.jpgComment le Bataillon a-t-il eu l’idée d’analyser les eaux usées pour trouver le portage de la Covid 19 ? On a commencé l’été dernier à la suite d’une publication qui montrait qu’il y avait une relation, jusqu’alors pas vraiment établie, entre certains virus respiratoires, en concentration, dans les eaux usées, et le nombre de gens qui étaient infectés. Par exemple, il y a des applications qui peuvent être faites pour la dengue, en Thaïlande, il y a des gens qui sont en train de chercher là-dessus. On a commencé comme cela, au mois de juillet 2020 et on a obtenu des résultats. On a découvert énormément de choses. Aujourd’hui, on peut dire que l’on a une expertise. [(210728-000_alexandre_lacoste_partie_3_idee_de_depart.mp3)] son_copie_petit-492.jpgCombien de fois par semaine effectuez-vous des tests? Les prélèvements, c’est tous les jours. On les récupère sur les 2 collecteurs qui sont au-dessous du Stade Vélodrome, Géolide. On nous fournit ainsi 2 prélèvements de 24 heures du RS (Réseau Séparatif) qui fait tout le tour de la ville et du RU qui comprend le Vieux Port, le vieux Marseille et tout cela arrive à Géolide. La Seramm (Service d’assainissement Marseille Métropole), a passé une convention avec nous et nous donne ces 2 prélèvements, en 24 heures. Le séquençage, c’est vous qui l’effectuez ? Le Bataillon maîtrise toute la chaîne, du prélèvement, au traitement, au transport, extraction, analyse et interprétation. Après, pour le séquençage, il faut des séquenceurs, des gens qui sont très spécialisés. Là, on fait confiance à nos partenaires du CHU et en plus il faut concentrer l’échantillon, beaucoup plus que ce que nous, nous faisons . [(210728-000_alexandre_lacoste_partie_4_les_bouches_d_egout.mp3)] Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTO Signaler un contenu ou un message illicite sur le site

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