Covid-19: point de situation dans les Hôpitaux Universitaires de Marseille (AP-HM) et en Région

Publié le 29 septembre 2020 à  19h57 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h13

Après une très courte pause en juillet, l’épidémie de Covid connaît un rebond depuis mi-août. Une nette accélération depuis début septembre est observée. Devant l’accroissement du nombre de personnes testées positives et des hospitalisations à Marseille et à la demande de l’ARS Paca, le niveau 2 du plan blanc a été déclenché le 14 août 2020 (sans rappel de personnels ni déprogrammation). A cette date le département des Bouches-du-Rhône a été placé en «zone de circulation active» du virus. L’AP-HM a alors pris toutes les mesures de renforcement de ses capacités de dépistage, d’hospitalisation, et de protection de ses équipes.

Plus de 1 000 personnes viennent physiquement se faire dépister chaque jour au sein du pôle des maladies infectieuses et tropicales des Hôpitaux Universitaires de Marseille (AP-HM) situé dans l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée Infection (Photo archives Destimed/R.P.)
Plus de 1 000 personnes viennent physiquement se faire dépister chaque jour au sein du pôle des maladies infectieuses et tropicales des Hôpitaux Universitaires de Marseille (AP-HM) situé dans l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée Infection (Photo archives Destimed/R.P.)

Une adaptation permanente de l’offre de soins et de l’organisation

Lors de la première phase de cette deuxième vague, l’AP-HM a augmenté considérablement ses capacités de tests PCR: plus de 3 000 tests par jour peuvent être réalisés aujourd’hui contre 1 000 au 14 août. Désormais, les Hôpitaux Universitaires de Marseille – AP-HM concentrent leurs efforts sur leur capacité en hospitalisation et en réanimation pour accueillir les patients Covid-19: actuellement 211 lits sont ouverts pour les patients atteints de la Covid-19 dont 52 lits de réanimation. Aujourd’hui,168 patients Covid sont hospitalisés à l’AP-HM dont 46 en réanimation. L’AP-HM a repris la même organisation de pilotage de crise qui avait fait ses preuves lors de la première vague -la direction générale, la CME, la coordination générale des soins-, les gouvernances de sites et les principaux acteurs se coordonnent autour des mêmes objectifs: prévoir les difficultés et trouver les solutions. Les cellules de crise stratégique et élargie ont été réactivées et se réunissent trois fois par semaine et plus si nécessaires. Dans l’intervalle, le Directeur médical de crise et la Directrice générale adjointe chargée de coordonner la crise sont en liens étroits avec l’ensemble des intervenants pour réaliser les ajustements nécessaires. Des cellules de crises stratégiques se tiennent également le week-end afin que les mesures et adaptations prises le soient en temps réel et toujours en adéquation avec la réalité du terrain. «Alors que les approvisionnements représentaient au début de la crise du printemps une des principales sources de tension, aujourd’hui, les stocks d’équipement de protection individuelle et de médicaments sont vérifiés quotidiennement et pour la grande majorité des approvisionnements aucune tension n’est à signaler.» L’acquisition de matériel de dépistage et de matériel médical permet également une amélioration de la prise en charge des patients pour exemple un POC (Point of care) équipé de machines réalisant les tests en 30 minutes sera installé la semaine prochaine dans les locaux des urgences adultes Timone pour fluidifier le fonctionnement des urgences adultes, des urgences pédiatriques et des urgences accueillies au centre d’accueil psychiatrique (CAP). Le POC d’hôpital Nord est déjà équipé de ce même matériel.

Une nouvelle vague: de nouveaux défis

Toutefois, cette nouvelle phase est très différente pour les hôpitaux. Contrairement à d’autres régions frappées soudainement par cette épidémie, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur n’avait pas été la première touchée en mars. L’AP-HM avait disposé d’un temps d’avance pour se préparer. «Aujourd’hui notre région figure parmi les régions où le virus SaRS-CoV 2 circule le plus activement. Dans le même temps, l’activité hospitalière non Covid connaît, elle aussi, un rebond; l’activité hospitalière non-urgente ayant été déprogrammée lors de la première vague, L’AP-HM prend en charge aujourd’hui les patients reportés. Cela entraîne une forte augmentation de l’activité.» Les hôpitaux «restent prêts et organisés face à ce rebond de l’épidémie» et doivent continuer d’«assurer simultanément les missions de continuité des soins de l’hôpital public et les missions de recours du CHU de la 2e ville de France». Tous les malades comptent et l’AP-HM se doit d’assurer «l’activité non-Covid dont les Marseillais ont besoin et maintenir ses missions de soins courants et de recours : Greffes, Réanimation pédiatrique, traumatologie, chirurgie cardiaque et assistance circulatoire, neurochirurgie et gamma knife, prise en charge des maladies rares, cancérologie notamment mais aussi les pneumonies virales de l’automne.» La coopération de l’ensemble des établissements publics et privés des Bouches-du-Rhône permet aujourd’hui une bonne répartition de la prise en charge des malades Covid sur l’ensemble du territoire. Devant une poussée épidémique qui se prolonge, l’AP-HM s’est organisée «en ralentissant les activités de soins courants non urgentes et en organisant un premier niveau de déprogrammations.» Ces déprogrammations sont certes moins massives qu’en mars, mais, «indispensables pour libérer des capacités en réanimation, en hospitalisation et des équipes formées médicales et soignantes, en réanimation et en médecine.» Elles font l’objet d’un plan de montée en charge. Par ailleurs, des transferts Inter-Région sous pilotage de l’ARS pourraient intervenir pour soulager les réanimations des Bouches-du-Rhône.

D’importants besoins en renfort de personnel

150 personnels ont été recrutés depuis le 1er août 2020 parmi lesquels figurent des infirmiers, aides-soignants, techniciens de laboratoire, manipulateurs radio et du personnel administratif notamment pour réaliser l’enregistrement des personnes se présentant pour un test Covid à l’IHU. Afin de réaliser l’adaptation progressive de son offre de soins, l’AP-HM a besoin de recruter 27 médecins et 257 personnels non médicaux : 115 infirmiers, 78 aides-soignants, 49 techniciens de laboratoires et 15 autres professionnels dont des manipulateurs radio. «Aujourd’hui, malgré les campagnes d’information l’AP-HM a de grandes à trouver de nouveaux candidats que ce soit au niveau paramédical ou médical: les renforts externes de la première vague ont retrouvé soit leur activité professionnelle après le déconfinement et ne sont plus disponibles.» Aussi, un appel à la réserve sanitaire a été fait par l’ARS au bénéfice de l’AP-HM, les premiers renforts sont arrivés lundi dernier. Depuis hier, l’AP-HM bénéficie de l’appui de 16 nouveaux renforts et va prochainement pouvoir s’appuyer sur les élèves Infirmier(e)s Anesthésistes Diplômés d’État (IADE) actuellement en formation (déjà IDE). L’AP-HM a également fait appel à la plateforme de renfort en ressources humaines en temps de crise mise en place au niveau national par la DGOS qui permet à des professionnels des autres régions de venir renforcer les équipes.

Quelques chiffres
Aujourd’hui, 168 patients Covid sont hospitalisés à l’AP-HM dont 46 en réanimation.
Pour mémoire, évolution des patients Covid19 à l’AP-HM
-14 août : 21 patients Covid dont 3 en réanimation
-31 août : 66 patients Covid dont 15 en réanimation
-15 septembre : 135 patients Covid dont 29 en réanimation
-26 septembre : 177 patients Covid dont 43 en réanimation
-27 septembre : 177 patients Covid dont 44 en réanimation
-28 septembre: 177 patients Covid dont 50 en réanimation
Hier, sur les 1 168 appels quotidiens au Samu 13, 88 en moyenne concernent la Covid. Le 14 août le Samu 13 recevait 40 appels en lien avec la Covid, une intervention SMUR par jour était enregistrée et très peu de patients étaient transportés à l’hôpital. Hier, sur les 600 passages par jour aux urgences, 20 sont liés au Covid. Le 14 août, sur les 600 passages par jour, 5 étaient liés au Covid. Hier, sur les 2 462 dépistages réalisés, 1 865 le sont sur des nouveaux patients et 139 sont positifs soit un taux de positivité de 7,5%.
Covid-19 : réduire le temps d’attente de la population pour les dépistages
Plus de 1 000 personnes viennent physiquement se faire dépister chaque jour au sein du pôle des maladies infectieuses et tropicales des Hôpitaux Universitaires de Marseille (AP-HM) situé dans l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée Infection. Afin de fluidifier le parcours patient et de réduire le temps d’attente pour la population souhaitant se faire dépister, l’AP-HM et l’IHU leur offrent la possibilité de prendre un rendez-vous via Doctolib. Depuis le lundi 28 septembre 2020, les personnes qui le souhaitent sont reçus sur rendez-vous du lundi au vendredi de 7 heures à 16 heures. Un créneau est disponible toutes les 5 minutes. Une file d’attente à l’extérieur de l’IHU est réservée aux personnes ayant pris un rendez-vous. Les résultats des tests sont alors délivrés par SMS sous 24 heures et un e-mail permettant de récupérer le compte-rendu officiel sur un site sécurisé est envoyé dans les 48 heures.

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