Covid 19: rentrée scolaire, vaccination, déconfinement, passage des frontières, Jean Castex a planté le décor des jours à venir

Publié le 22 avril 2021 à  21h59 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h28

Le Premier ministre, Jean Castex, a précisé en conférence de presse, ce jeudi 22 avril, les modalités de la rentrée scolaire de ce lundi 26 avril. Il a également fait le point sur l’avancée de la vaccination contre la Covid-19 et les passages des frontières. Et a laissé entrevoir une réouverture de certains commerces et terrasses à la mi-mai. Il était accompagné des ministres de la Santé Olivier Véran, de l’Intérieur Gérald Darmanin et de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer.

Le chef du gouvernement ,Jean Castex est intervenu ce jeudi en conférence de presse pour évoquer la situation sanitaire (Photo capture d'écran)
Le chef du gouvernement ,Jean Castex est intervenu ce jeudi en conférence de presse pour évoquer la situation sanitaire (Photo capture d’écran)

La situation sanitaire s’améliore, se félicite le Premier ministre, avec une baisse de la circulation virale depuis 10 jours. Cette décrue concerne près de 80% des départements, précise le chef du gouvernement. Elle est plus marquée dans les départements où l’épidémie était repartie à la hausse plus vite et où des mesures avaient été prises dès le 20 mars dernier. «Le pic de la troisième vague semble donc dernière nous et la baisse de la pression épidémique semble engagée», poursuit-t-il, tout en soulignant que la prévalence du variant britannique, plus contagieux, rend la baisse «deux fois moins rapide» que lors des deux premières vagues.

Un «plateau» en réanimation

La pression sur le système hospitalier reste «très lourde et durable», constate le Premier ministre qui tient à saluer la mobilisation des soignants. «Le nombre de patients admis en service de réanimation semblent avoir atteint un plateau», ce qui pourrait amener à une baisse dans «les prochains jours», estime Jean Castex.

Objectifs maintenus pour la campagne de vaccination

Le Chef du gouvernement revient sur la campagne de vaccination, qui a atteint un rythme de 2,5 millions d’injections par semaine. Jean Castex insiste: «70 % de nos concitoyens âgés de plus de 75 ans, 70 % de nos personnels de santé» ont reçu une première dose, déclare-t-il en réitérant l’objectif de 20 millions de personnes primo-injectée à la mi-mai et 30 millions à la mi-juin. Il précise que poursuivre la vaccination à ce rythme impose «d’utiliser tous les vaccins à notre disposition». insiste ensuite en reprenant l’argumentaire du gouvernement pour défaire la défiance autour du vaccin AstraZeneca : validé par les autorités européennes et nationales, utilisées dans de nombreux pays avec des complications «rarissimes», déclare le premier ministre. «Je me suis vacciné avec le vaccin AstraZeneca», précise-t-il en encourageant les Français à faire de même.

Des réouvertures « par étapes, de manière forcément prudente et progressive. »

L’objectif d’une réouverture des commerces et de certains lieux culturels reste fixé à la mi-mai, déclare Jean Castex : «Nous souhaitons qu’elles (les réouvertures) puissent commencer autour de la mi-mai. Mais compte tenu du contexte sanitaire encore fragile que nous connaissons, nous devrons l’organiser de telle sorte qu’elles se fassent par étapes, de manière forcément prudente et progressive.» La liste des activités qui reprendront en premier n’est pas encore fixée et des précisions seront données «dans les tout prochains jours», a précisé Jean Castex.

Comme annoncé, l’échéance du 3 mai est elle aussi maintenue. Elle marquera la fin des «contraintes de déplacement en journée», à savoir l’obligation de remplir une attestation à motifs dérogatoires pour se déplacer au-delà de 10 kilomètres. Ce seuil reste toutefois conditionné à «l’évolution de la situation sanitaire».

Le couvre-feu maintenu «jusqu’à nouvel ordre»

Jean Castex a annoncé que «le couvre-feu est maintenu et le sera jusqu’à nouvel ordre». «Nous verrons à la mi-mai où en sera la situation épidémique», a-t-il expliqué, prévenant qu’il n’y avait pas «d’automaticité à sa levée». Le premier ministre a souligné qu’il ne pouvait pas, pour l’instant, «faire cette annonce», jugeant que «ce ne serait pas prudent».

500 000 personnes ont acheté des autotests en pharmacie

Le ministre de la santé et des solidarités, Olivier Véran revient pour sa part sur les autotests, en vente libre pour le grand public, pris en charge par l’Assurance maladie pour les aides à domicile et les aides familiaux. «500 000 personnes ont acheté de tels autotests en pharmacie», précise Olivier Véran, pour qui ils doivent servir à «aller chercher les populations les plus précaires». 500 000 tests vont être distribués, par exemple, dans les camps où vivent les gens du voyage ou les membres de la communauté Roms, notamment en Ile-de-France 700 000 autres dans les quartiers prioritaires de la ville.

«On parle trop des personnes qui ne veulent pas de ce vaccin»

Olivier Véran répond à des questions internautes sélectionnées par son équipe, notamment sur la campagne de vaccination. En commentant la défiance face au vaccin AstraZeneca, le ministre estime qu’«on parle beaucoup trop, à mon avis, des personnes qui ne veulent pas de ce vaccin et pas assez des millions qui sont déjà vaccinées en AstraZeneca». Il revient ensuite sur les risques détectés de complications : «Dans moins de 10 des cas, vous pouvez avoir de la fièvre, cela passe avec du paracétamol rapidement et sans complication. Dans de très rares cas, il peut provoquer des thromboses, c’est à dire la formation de petits caillots qui peuvent boucher des veines, qui peuvent aller boucher la circulation veineuse et provoquer des effets indésirables plus graves. Ils sont très rares, cinq cas environ pour 1 million de personnes vaccinées. Le risque, si vous traversez l’Atlantique en avion il est 50 fois plus élevé que si vous vous êtes fait vacciner par AstraZeneca».

Le vaccin de Johnson & Johnson administré « à compter de ce samedi » en pharmacie

Les Français de plus de 55 ans pourront, «à compter de ce samedi», être vaccinés contre la Covid-19 avec le vaccin de Johnson & Johnson, le quatrième disponible sur le territoire, a annoncé le ministre de la santé Olivier Véran. La France a reçu une première livraison de 200 000 doses de ce vaccin à la fin de la semaine dernière, mais elle attendait les conclusions de l’Agence européenne des médicaments (EMA), qui a estimé mercredi qu’il bénéficiait d’un rapport bénéfices/risques favorable, malgré un risque «très rare» de caillots sanguins.

Le retour à l’école avec un protocole strict

Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale annonce la réouverture des établissements scolaires. Elle se fera sous couvert d’un protocole sanitaire similaire à celui observé lors des semaines précédant les vacances : reprise à distance pour le secondaire pendant une semaine à compter du 26 avril, retour en présentiel pour le primaire, la maternelle et les crèches. Les cours resteront en régime « hybride », par la suite, pour les lycéens. Les collégiens de 4e et de 3e des quinze départements les plus touchés par l’épidémie seront eux aussi en demi-jauge (une moitié de classe en présentiel, l’autre à distance, avec une alternance hebdomadaire). Sont concernés les départements suivants : le Nord, l’Oise, l’Aisne, les Yvelines, la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine, le Val-d’Oise, le Val-de-Marne, l’Essonne, Paris, la Sarthe, la Loire, le Rhône et les Bouches-du-Rhône.

«Chaque fois que cela est pertinent, nous encourageons aussi les classes en plein air, de même que nous encourageons les activités sportives en plein air le plus possible», poursuit Jean-Michel Blanquer, qui évoque de nouveau la montée en puissance du dépistage : tenue de 300 000 à 600 000 tests salivaires hebdomadaires et arrivée des autotests dans les établissements, à destination du personnel adulte et des lycéens de plus de 15 ans dans un premier temps. «Chaque personne travaillant dans les établissements et dans les écoles recevra deux tests par semaine, qui pourront être faits à la maison. Ce sera gratuit, évidemment», précise-t-il.

Épreuves du brevet, du bac et des BTS maintenues en présentiel

Jean-Michel Blanquer poursuit sa prise de parole en abordant la question de l’enseignement supérieur et notamment des examens, à l’approche de la fin de l’année scolaire. «Nous voulons assurer des examens en présence en assurant des conditions sanitaires strictes», déclare le ministre de l’Éducation nationale.
«C’est ainsi que le brevet, qui se passe à la fin de la troisième, est maintenu en tant que tel. C’est ainsi aussi que le baccalauréat comporte une part de continue et une part de contrôle terminale. Nous maintenons donc les deux épreuves de terminale prévues, c’est à dire les écrits de philosophie et l’épreuve du grand oral qui auront lieu à la fin du mois de juin». «Il en va de même aussi pour les étudiants en BTS», précise-t-il. «J’ai bien compris qu’il y avait parfois un malaise pour certains d’entre eux, qui se sentent mal préparés du fait des circonstances (…) Les épreuves de BTS prévues au mois de mai auront lieu, mais pour ceux qui ne pourraient pas, parce qu’ils seraient malades ou qui échoueraient à cette épreuve, il y aura une session de rattrapage au début du mois de juillet», annonce Jean-Michel Blanquer. Enfin, le ministre a déclaré que l’ouverture des clubs sportifs de pratiques en extérieur, en vigueur pour les jeunes pendant les vacances, restera effective dans les prochaines semaines.

Un « sas sanitaire » renforcé pour les voyageurs en provenance de zone à risque

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, précise pour sa part les modalités des quarantaines imposées aux voyageurs arrivant en France de zones considérées à risque. Il parle d’un «sas sanitaire à l’arrivée sur notre territoire» pour tous les voyageurs en provenance du Brésil, du Chili, de l’Argentine, de l’Afrique du sud et de l’Inde pour tenter de limiter l’arrivée de variants en France. Il sera de dix jours, avec un contrôle renforcé par les forces de l’ordre. Ces derniers pourront procéder à des contraventions – entre 1 000 et 1 500 euros. Un test PCR de moins de 36 heures sera demandé au départ et complété par un test antigénique à l’arrivée en France. Ces mesures seront effectives dès samedi matin.

Ne rien lâcher trop tôt, au risque de tout compromettre

Jean Castex reprend la parole pour clore la conférence de presse. Il faut «rester vigilants et mobilisés. Tenir autant que faire. Ne rien lâcher trop tôt, au risque de tout compromettre. Adopter une stratégie prudente et progressive», insiste-t-il. «Nous avons de vrais motifs d’espoir. Nous progressons grâce à la solidarité collective et au déploiement massif de la vaccination», déclare le Premier ministre.

Un week-end de « tolérance » pour le retour des enfants

Le ministre de l’Intérieur précise enfin que, comme pour le début des vacances, un week-end de «tolérance» est prévu samedi et dimanche pour les déplacements de parents souhaitant aller chercher puis ramener leurs enfants en prévision de la reprise de l’école. Gérald Darmanin doit aborder la question lors d’une réunion avec les préfets vendredi.
Patricia MAILLÉ-CAIRE

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