Covid-19 : un centre de vaccination itinérant pour convaincre les habitants des quartiers de Marseille

Publié le 8 janvier 2022 à  12h15 - Dernière mise à  jour le 4 novembre 2022 à  11h36

C’est une goutte d’eau dans l’océan des non-vaccinés mais elle peut former une rivière. Des équipes de l’hôpital Européen vont à la rencontre des habitants des quartiers défavorisés depuis un mois. Sur une place ou un bout de trottoir, tente bleu roi, table pliante et deux chaises, barrières de sécurité et banderole forment le centre de vaccination. Infirmière, médiateurs de santé et agent de sécurité assure le bon déroulement de l’opération. Sans rendez-vous chacun peut avoir droit à sa dose de Pfizer. La place Cadenat dans le troisième arrondissement accueillait ce vendredi matin le barnum.

Sur une place, tente, table pliante et deux chaises, barrières de sécurité et banderole forment le centre de vaccination ©Joël Barcy
Sur une place, tente, table pliante et deux chaises, barrières de sécurité et banderole forment le centre de vaccination ©Joël Barcy

Discuter avec les gens et convaincre

L’objectif de ces équipes mobiles est de convaincre les non-vaccinés d’avoir une première dose ou de venir se faire tester. «On ne vaccine guère plus de 20 à 30 personnes chaque jour mais on discute au moins avec une centaine. Les premières seront des ambassadeurs et les autres sauteront peut-être le pas. C’est le but de ces équipes mobiles qui vont au contact de la population» assure Anne Dutrey-Kaiser, coordinatrice CorHESan.

Faire attention aux autres et à soi

La majorité des primo vaccinés ce matin répond d’abord à la contrainte. « On ne peut plus rien faire si on n’est pas vaccinés ». «On ne peut plus aller au resto, plus sortir». «Je m’occupe de personnes fragiles donc je n’ai pas le choix» entend-on ici et là. D’autres, comme Virginie Marty, ont fait de la résistance. Finalement la raison l’a emporté sur les doutes. Elle a reçu sa première dose de Pfizer ce matin. « Il faut penser aux autres, aux personnels des hôpitaux qui n’en peuvent plus. Et puis j’ai envie de voir mes petits-enfants, de reprendre des activités. Et puis apparemment les hôpitaux reçoivent surtout des non-vaccinés ».

Plus de la moitié ne sont pas vaccinés

Claudine Gostinicchi assure les vaccins sous le petit espace toilé. L’infirmière est surprise de recevoir nombre de personnes non-vaccinées. « C’est sans rendez-vous et à proximité, ça facilite les choses. Les gens sont en confiance, ils ont l’impression d’être chez eux, qu’on vient à leur rencontre. Cela doit jouer ».

Un ticket et on est pris en charge

Les acteurs de l’Hôpital européen ont mis tous les atouts de leur côté en instaurant cette opération. En plus de la proximité, ils ont des médiateurs de santé qui parlent en tout 7 langues. Cela permet de toucher les publics éloignés des ordinateurs pour les prises de rendez-vous ou qui n’osent pas franchir le seuil des pharmacies ou des centres de vaccinations en raison de la barrière de la langue. Pour Amir Cheurfa, médiateur de santé «tous ces leviers permettent de sensibiliser les populations réticentes à la vaccination». Actuellement 67 patients sont en réanimation à l’AP-HM (86% ne sont pas vaccinés). La cité phocéenne est l’une des zones les moins vaccinée de France. Seulement 60% de la population a reçu deux doses. 113 personnes sont décédées de la Covid-19 depuis le 15 novembre dans les hôpitaux marseillais. Ces équipes mobiles ont donc tout leur sens. Reportage Joël BARCY Plus d’info sur hopital-europeen-corhesan – sur facebook le planning Ou Tél – Corhesan: 04 13 42 78 05

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