Décarbonation du maritime : lancement d’un fonds d’investissement Impact Ocean Capital porté par Go Capital

Publié le 27 janvier 2023 à  9h50 - Dernière mise à  jour le 8 juin 2023 à  15h23

Afin de favoriser la décarbonation du secteur maritime Hervé Berville, le secrétaire d’État à la mer, a lancé le fonds d’investissement Impact Ocean Capital porté par Go Capital et soutenu par la Banque des Territoires et l’Ademe lors des « Jeudis de l’innovation maritime ».

Jeudis de l'innovation maritime: lancement par le secrétaire d’État à la mer, Hervé Berville, du fonds d'investiment Impact Ocean Capital porté par Go Capital en présence de son directeur général, Jérôme Guéret et les partenaires  (Photo C.M.)
Jeudis de l’innovation maritime: lancement par le secrétaire d’État à la mer, Hervé Berville, du fonds d’investiment Impact Ocean Capital porté par Go Capital en présence de son directeur général, Jérôme Guéret et les partenaires (Photo C.M.)

L’urgence climatique et la dégradation accélérée des écosystèmes marins imposent une réponse forte des acteurs de la filière et des pouvoirs publics pour protéger la ressource et garantir la bonne santé écologique de nos mers et océans. Appuyé notamment par la Banque des Territoires, en son nom propre et pour le compte de l’État dans le cadre de France 2030, par l’Ademe, la Banque Populaire Grand Ouest, Crédit Mutuel Arkéa et de nombreux entrepreneurs, GO Capital ouvre un fonds d’investissement à impact de plus de 30 M€ (visant à terme 70 M€), dédié au financement des entreprises innovantes de l’économie maritime en France.

Jérôme Guéret, directeur général de Go Capital, précise: «Depuis deux ans nous travaillons sur la création de ce fonds d’investissement dédié au secteur maritime pour couvrir une partie des besoins des sociétés innovantes du secteur maritime».

«Une filière sous-capitalisée en France»

Jérôme Guéret explique: «Aujourd’hui nous avons tous les atouts pour avoir une filière de premier plan sur la décarbonation du secteur maritime: nous avons, notamment grâce à l’État, une formation et une recherche performante, nous avons de grands groupes privés. Mais, nous avons pris du retard en matière de financement des entreprises innovantes. Nous sommes loin derrière la Corée, Israël, les États-Unis, le Canada… Nous avons donc travaillé sur cette question sachant que de tels fonds existent dans la santé, le spatial, l’automobile… Les fonds dédiés ne manquent pas sauf dans ce secteur».

«En accompagnant la structuration financière et industrielle d’une filière sous-capitalisée en France, poursuit-il, le fonds soutiendra les entreprises porteuses de technologiques innovantes, qui œuvrent pour la protection des océans; la décarbonation des activités maritimes et la durabilité de l’industrie maritime. Nous pensons aux nouveaux navires à voile, à l’hydrogène, au traitement des eaux, à la lutte contre la pollution plastique, à la production aquacole… Tout ce qui permet d’arrêter de massacrer la mer mais au contraire d’en faire une alliée».

Alors, convaincu, avec l’ensemble de ses partenaires investisseurs, de la nécessité de soutenir l’émergence d’entreprises durables dans le secteur maritime, Impact Océan Capital vise à devenir «l’acteur de référence du financement de l’innovation en capital risque maritime en France».

«Un exemple réussi de coopération entre investisseurs privés et opérateurs de l’État»

Le fonds interviendra également en collaboration avec deux lauréats du programme France 2030 Territoires d’innovation à forte sensibilité maritime, que sont «Le Havre, Ville Portuaire Intelligente» et «La Rochelle, Territoire Zéro Carbone».

Hervé Berville, Secrétaire d’État chargé de la Mer au cours des premiers «jeudi de l’innovation maritime», une manifestation réunissant 400 participants représentant les entreprises de l’économie de la mer -armateurs, chantiers navals, équipementiers, centres de recherche…- devait déclarer: «Je me félicite du lancement du fonds Impact Océan Capital. C’est un exemple réussi de coopération entre investisseurs privés et opérateurs de l’État au service de la transition des activités maritimes. Il contribuera notamment à renforcer la mobilisation autour de la décarbonation de l’économie maritime dans l’esprit de la démarche de coopération entre acteurs publics et privés « France Mer 2030 » que j’ai lancée».

Pour sa part, Jérôme Guéret met en exergue le soutien de la Banque des Territoires, la Banque Populaire Ouest ou encore Arkéa: «Beaucoup d’entrepreneurs ont compris l’importance de mettre en place cette filière.»

«Un investisseur long terme au service de l’intérêt général»

Gabriel Giabicani, directeur des opérations et de l’innovation au sein de la Direction de l’investissement de la Banque des Territoires rappelle que «la Banque des Territoires est un investisseur long terme au service de l’intérêt général et de l’aménagement des territoires. Développer les territoires, c’est aussi financer l’économie bleue et son innovation dans les territoires littoraux. En rejoignant le fonds Impact Océan Capital, à la fois pour son compte propre et à travers le programme Territoires d’innovation de France 2030, la Banque des Territoires vise à répondre à plusieurs de ses enjeux prioritaires : transformation écologique et énergétique et protection de la biodiversité, tout en mettant l’accent sur la mesure des impacts des projets financés».

«Un des tous premiers investisseurs privés»

Bruno Pain, Directeur général adjoint de Banque Populaire Grand Ouest, ajoute : «Fort d’un territoire bordé de 2 700 km de côtes, historiquement et résolument tournés vers la mer, nous accompagnons depuis plus d’un siècle les professionnels et entreprises de la filière maritime. Nous sommes, à travers notre marque Crédit Maritime, un des acteurs de référence de l’accompagnement financier des activités maritimes du Grand Ouest, et au-delà de notre activité traditionnelle de banquier, nous sommes à l’initiative de différents fonds d’investissement pour le maritime. C’est donc tout naturellement, que nous avons rejoint l’initiative portée par « GO Capital » pour ce nouveau fonds Impact Océan Capital, en étant un des tous premiers investisseurs privés».

Pays de Loire Participations

Philippe Maestripieri, Président de Pays de Loire Participations, poursuit : «La SCR Litto Invest, créée en 2015 à l’initiative de la Région des Pays de la Loire, de la Banque Populaire Grand Ouest et d’EDF, a été pionnière de l’investissement régional en faveur de l’économie maritime. Afin de doter le territoire d’un véhicule structurant, la Région des Pays de la Loire a décidé de soutenir la création d’Impact Océan Capital en y affectant les capacités d’investissement de Litto Invest».

Un enjeu primordial

Pour Cédric Malengreau, directeur du Secrétariat Général et de la Communication Institutionnelle du Crédit Mutuel Arkéa : «L’économie maritime doit aujourd’hui relever de nombreux défis tels que la décarbonation à terre comme sur mer ou la régénération des océans. Financer et investir sur nos territoires, aux côtés de ceux qui contribueront à accélérer les transitions du maritime, notamment via l’innovation, constitue un enjeu primordial. C’est pourquoi, en cohérence avec la structuration récente de notre filière maritime, le Crédit Mutuel Arkéa est fier d’accompagner GO Capital dans le lancement du fonds Impact Océan Capital. L’exploitation raisonnée des ressources de l’océan, combinée à une préservation de ce patrimoine mondial exceptionnel, place l’économie bleue au cœur des principaux enjeux du siècle».

«L’Ademe est engagée dans l’innovation verte»

Noam Leandri, Secrétaire Général de l’Ademe rappelle que l’organisme «est engagée dans l’innovation verte et la décarbonation du secteur maritime depuis plus de 10 ans. En plus des aides de l’Ademe, l’apport de capitaux aux entreprises du secteur est nécessaire pour accélérer la transition de l’économie bleue et les besoins à couvrir sont énormes. Par sa souscription au fonds Impact Ocean Capital, l’Ademe souhaite soutenir le développement de la « finance bleue » afin d’orienter les financements vers la réduction des impacts environnementaux des activités maritimes et contribuer ainsi à la préservation des écosystèmes marins».

«GO Capital contribue au financement de l’innovation responsable»

Jérôme Guéret ne manque pas de présenter «GO Capital», société de gestion indépendante, acteur majeur du capital amorçage et du capital risque en région. «Implantée en Bretagne, Pays de la Loire, Normandie, Centre Val de Loire et Région Sud, GO Capital contribue au financement de l’innovation responsable sur les territoires. Composée d’investisseurs aux expériences sectorielles complémentaires, l’équipe dispose d’un solide track-record dans la deeptech. Totalisant plus de 120 investissements à son actif, GO Capital gère plus de 200 millions d’euros et finance principalement des leaders technologiques dans le secteur du digital, de la santé et de l’industrie du futur (transition énergétique, économie maritime, agri-agro…)».

Rappelle que ce fonds est un produit financier «avec un retour sur investissement dans les 5 à 7 ans. Nous sommes persuadés que le changement est là. Soit on pleure, soit on construit, on innove et nous sommes alors persuadés que les opportunités sont nombreuses».

Jérôme Guéret en vient à la Méditerranée en signalant : «Nous travaillons avec la région Sud nous aimerions qu’elle souscrive au fonds». Et il considère: «Il y a des compétences particulières sur ce territoire et je compte beaucoup sur le Sud pour des questions telles les transports, la rénovation des ports…».
Michel CAIRE

Articles similaires

Aller au contenu principal