Dossier sur l’eau. Les résultats prometteurs et la diffusion de l’information privilégiée des tensiomètres connectés (7/10)

Publié le 29 mai 2021 à  8h00 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  18h01

Depuis 2019 la chambre d’agriculture des Alpes-de-Haute-Provence a équipé dans la vallée de l’Asse six parcelles de tensiomètres connectés pour piloter les irrigations, le réseau. Ces partenariats prennent de l’ampleur, boostés en 2021 par le Plan de Relance.

Le tensiomètre Monitor ©L'Espace Alpin
Le tensiomètre Monitor ©L’Espace Alpin

La tensiométrie est bien connue des agriculteurs car certains ont commencé à l’utiliser dès les années 80. Même si le matériel s’était amélioré au fil des ans on constate toujours une très mauvaise appropriation de cet outil par les agriculteurs irrigants, notamment sur les cultures annuelles. En effet, sur les vergers ou les cultures pluriannuelles, il est plus facile d’installer du matériel permettant d’enregistrer les tensions, ce matériel comportant des fils de connexions.

Une consultation en direct des réserves en eau du sol

Avec les tensiomètres connectés l’agriculteur peut consulter en direct l’évolution des réserves en eau du sol sur son smartphone, son ordinateur ou sa tablette. Il peut surtout visualiser les courbes d’évolution sur chacune de ses parcelles, vérifier que l’épisode pluvieux ou son irrigation a été efficace et décider d’avancer ou de reporter la date d’arrosage pour tenir compte du besoin des plantes. L’expérimentation des deux matériels de tensiomètre connecté : le Monitor RX de Challenge Agriculture commercialisé en Paca par la société Agroressources et les tensiomètres WEENAT de la société du même nom ; ont été renouvelé en 2020, et le sera également en 2021.

En 2020, les deux matériels et les deux applications ont donné entière satisfaction même si le Monitor utilise des liaisons filaires entre sondes et boitier central (à réserver donc plutôt aux cultures pérennes où le matériel peut être laissé l’hiver) alors que pour WEENAT aucun fil n’encombre la parcelle. Les sondes WEENAT sont plus chères et doivent être équipées de rallonges d’antenne sur Betteraves porte graine. Globalement le bilan des deux matériels est excellent. Quant à l’amélioration du pilotage, pour les trois exploitations de l’Asse, le résultat est évident ; le placement plus précis de la date et de la dose d’irrigation ont ainsi fait économiser en 2020 deux tours d’eau dans l’Asse soit environ 700 mètres cubes par hectare irrigué.

Le tensiomètre Weenat ©L'Espace Alpin
Le tensiomètre Weenat ©L’Espace Alpin

Et pour 2021… le réseau s’agrandit

En 2021, l’expérimentation dans la Vallée de l’Asse va être reconduite. De plus, le contexte climatique, la pression sur la ressource en eau et les attentes de plus en plus pressantes de l’administration et des démarches qualité, favorisé cette année par l’aide à l’investissement du Plan de relance « Aléas climatiques », ont permis à de nombreux agriculteurs de s’équiper et de « tester » le pilotage de l’irrigation. Ainsi, en 2021 la chambre des Alpes-de-Haute-Provence, en partenariat avec la nouvelle coopérative Duransia (ex GPS), propose d’accompagner des exploitants qui s’équiperont. Elle propose des conseils techniques en relation direct avec les mesures en temps réel du matériel mis en place : aide à la consultation des données, aide à la lecture et à la compréhension des courbes, conseils sur les tours d’eau et les doses à apporter en fonction des mesures et du stade de la culture, etc.

À noter que la chambre d’agriculture bénéficie du soutien financier de l’Agence de l’eau RMC et de la région Sud Paca pour ce volet d’expérimentation, de conseils et de développement du pilotage de l’irrigation. C’est pourquoi, cet accompagnement est gratuit.

L’Espace Alpin

[(Pour information
Le tensiomètre n’est pas le seul outil aujourd’hui connecté qui aide au pilotage des irrigations. Certains utilisent plutôt les sondes capacitives (stock d’eau dans le sol) ou le dendromètre (mesures sur végétal)…Mais nous avons préféré l’outil tensiométrique pour plusieurs raisons : pas besoin d’étalonnage, possibilité de répéter à moindre coût les mesures et facilité de compréhension de l’outil car la méthode est éprouvée depuis 30 ans et ce quel que soit la culture et le mode d’irrigation.)]

[(L’Espace Alpin est le journal agricole et rural des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes. Ce journal bimensuel est disponible sur abonnement sur lespace-alpinune_390_destimed-11.jpg)]

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