Écoles à Marseille: Une -remise à plat d’un système- pour définir le projet éducatif de la Ville

Publié le 27 mars 2021 à  10h04 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  15h44

La ville de Marseille vient d’annoncer, lors d’une visioconférence, le lancement dans le même temps d’un audit interne à ses services et une grande concertation pour associer -dans une même démarche de «remise à plat du projet éducatif»- à la fois les agents municipaux, les enseignants, les parents, et même les enfants.

Écoles publiques à Marseille (Photo illustration Destimed/RP)
Écoles publiques à Marseille (Photo illustration Destimed/RP)

«Nous avons découvert une situation invraisemblable en arrivant à la tête de la ville de Marseille, a lancé Pierre Huguet, l’adjoint à l’éducation, et il n’y a pas que la question du bâti dans les écoles qui a été abandonnée, c’est le cas aussi du personnel qui travaille dans ces écoles, et les dysfonctionnements ont été encore plus mis en lumière avec la crise sanitaire.» Il résume la stratégie décidée par la nouvelle équipe municipale pour mettre en place sa politique : «L’idée principale est de remettre entièrement à plat un système qui dysfonctionne. Nous avons mené depuis le début de l’année un travail constructif dans ce sens, mais si on ne s’attaque pas aux causes du problème, en ne se focalisant que sur les symptômes, on ne résoudra rien à l’arrivée.»

Repenser l’organisation du fonctionnement des 472 écoles publiques de la ville

Fort de ce constat, la majorité municipale annonce vouloir entièrement repenser l’organisation du fonctionnement des 472 écoles publiques de la ville. Ces derniers mois, elle a ainsi instauré un dialogue avec les organisations syndicales des agents municipaux, avec les représentants des différents services présents dans les écoles afin qu’«ils fassent remonter leur quotidien.» Désormais, Pierre Huguet parle d’une «seconde étape qui vient d’être actée, en élargissant la concertation avec les acteurs du monde éducatif afin de trouver les solutions pour remettre un fonctionnement vertueux dans les écoles». Précise encore: «On est en train de s’adresser aux associations de parents d’élèves, aux syndicats d’enseignants, aux inspecteurs et services de l’Académie. Nous allons également solliciter les mairies de secteur de la ville, et même les enfants. La démarche est d’avoir toutes leurs retombées. » Pour l’avis des enfants, des «petits groupes de travail » seront mis en place pour faire parler les plus jeunes de leurs ressentis sur «les différents temps à l’école, de la garderie du matin à celle du soir.»

«Un diagnostic pour pouvoir faire des propositions»

Pierre Huguet explique: «Avec les enfants, comme avec les autres acteurs qui seront écoutés, le but est d’établir un diagnostic pour pouvoir faire des propositions et les mettre en place le plus rapidement possible. Je le redis : on peut mettre le paquet sur la question du bâti, mais sans s’intéresser aux causes des symptômes actuels dans nos écoles, on ne verra peut-être pas de différence à l’arrivée par rapport à l’ancienne majorité. Il faut s’attaquer aux vraies causes, des efforts que nos prédécesseurs n’ont pas voulus faire.»

Concernant le recrutement dans les écoles, il a été décidé d’attendre. « On a, là encore, choisi une méthode : celle de la concertation avec les acteurs de chaque champ concerné, indique Sophie Guérard, en charge de la place de l’enfant dans la cité, c’est un travail de fond et nous avons dû apporter d’abord en priorité des réponses à la crise sanitaire. Maintenant, l’objectif est d’arriver, par exemple, à ce que le travail de chaque agent corresponde à sa fiche de poste.»

Les deux adjoints ont annoncé que la Ville avait fait appel à un cabinet, CGI Business Consulting, pour « mener un accompagnement dans ce travail très technique, touchant les Ressources Humaines ». Pierre Huguet développe : « Nous avons découvert une ville où la gestion des Ressources Humaines n’avait vraiment jamais été traitée. Dans certains services territoriaux, vous n’avez qu’un seul cadre A pour gérer 900 agents. Nous avons mandaté un cabinet pour nous aider à y voir plus clair. Il nous fallait avoir un regard extérieur pour être plus précis. »

«Une réorganisation complète peut être envisagée… »

Le calendrier de cette concertation se fera « en plusieurs phases», annoncent les élus. Dans l’ordre : un diagnostic en interne avec les services municipaux, une ouverture aux acteurs du monde éducatif, puis une analyse comparative avec les autres grandes villes de France, enfin les préconisations «avec l’objectif d’en mettre le plus en vigueur pour la rentrée 2021».

Et Pierre Huguet souligne : «Tout sera décidé en fonction de ces préconisations. Une réorganisation complète peut être envisagée : sur les garderies du matin, du soir, sur la pause méridienne… Tout peut être remis en cause. Le tout est d’avoir à l’arrivée des conditions optimales pour les enfants sur les différents temps scolaires comme périscolaires. Et le recrutement sera directement lié à la réorganisation. Tout comme le budget qui sera décidé et qui devra, aussi, s’inscrire dans le temps, car ce budget pour les écoles sera pluriannuel. » L’adjoint à l’Éducation de conclure : «Recruter sans savoir pourquoi ? On pense que c’est une erreur. A la fin de la consultation, nous entendons avoir une vraie feuille de route à mener pour les cinq années qui arrivent. Je le répète : il est urgent pour nous de mettre à plat la situation dans les écoles.»
Bruno ANGELICA

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