Écoles de Marseille – Bruno Gilles : « Oui à la réouverture, non à la précipitation »

Publié le 6 mai 2020 à  20h38 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  11h35

Le sénateur Bruno Gilles propose concernant la rentrée des classes prévue le 11 mai, que la première semaine soit consacrée à des réunions, dans chaque école «des seuls personnels éducatifs, municipaux en présence des représentants de parents d’élèves». Cela afin, indique-t-il, «de mettre en place et vérifier des protocoles adaptés à chaque situation». La semaine suivante devrait, selon lui, être consacrée aux aménagements et inventaires nécessaires «à une reprise normée permettant d’accueillir sereinement les enfants. Tous auront besoin de ces deux semaines pour établir les besoins et adapter les dispositifs».

Bruno Gilles sénateur des Bouches-du-Rhône  (Photo Robert Poulain)
Bruno Gilles sénateur des Bouches-du-Rhône (Photo Robert Poulain)

«Après 56 jours de confinement, le 11 mai va marquer une nouvelle étape dans la lutte contre le Covid-19. Le pays va entamer une période de déconfinement avec une nécessaire prise de conscience que la vie ne pourra pas reprendre comme avant le 16 mars, du moins pendant de longues semaines. Ne nous voilons pas la face : les conditions ne sont pas, au regard des informations que nous connaissons, établies. Et la prorogation de l’état d’urgence, au moins jusqu’au 10 juillet, peut-être jusqu’au 23 juillet comme le demande le Premier ministre, montre que les incertitudes demeurent et ne pose pas les conditions nécessaires pour une rentrée scolaire précipitée», considère Bruno Gilles dans un communiqué. Outre les enjeux sociétaux, sanitaires et économiques, poursuit-il: «Ce lundi 11 mai devrait donc sonner le retour à l’école pour des milliers de professeurs d’école. Beaucoup parlent de reprise mais à tort, car la continuité pédagogique n’a pas cessé depuis le 16 mars. Bien au contraire, elle a été menée avec force, passion et compétence par des enseignants et autres personnels qui ont su répondre au nécessaire besoin de notre pays. Ces hommes et ces femmes, ces professionnels de l’école, ont su relever le défi et notre société peut être fière d’eux ; qu’ils reçoivent toute ma reconnaissance. Je n’oublie pas celles et ceux qui contribuent à faire de l’école primaire un lieu accueillant, sécurisant et propre : les personnels municipaux qui sont eux aussi au contact du public, sans ménager leurs efforts et parfois même au détriment de leur santé. Ils doivent être entendus car eux aussi ont droit à un protocole clair et rassurant. Sans vouloir donner de leçons à celles et ceux qui sont en responsabilité, je leur dis : prenons le temps dont nous avons besoin, ne nous précipitons pas au risque de mettre en difficulté nos écoliers et leur famille. Attendons d’avoir la certitude que toutes les conditions matérielles, sanitaires et humaines soient réunies.» Mesure encore la difficulté des parents sur le point de reprendre leur activité «mais la santé et le bien-être de nos enfants, cœur de notre société, priment sur tout.»

«Les véritables enjeux pédagogiques interviendront à la rentrée de septembre»

Bruno Gilles tient à rappeler que «le gouvernement demande aux maires, aux directeurs, chefs d’établissement, aux chefs d’entreprises et finalement aux parents de prendre leurs responsabilités. Mais sait-on qu’aujourd’hui que plus de 70% des familles ne souhaitent pas un retour dans ces conditions ? À Marseille, j’ai reçu de nombreux messages de parents, d’agents municipaux et de personnels enseignants : ils me font part de leur inquiétude.» Le sénateur explique avoir pourtant demandé au Préfet, la semaine dernière, «de réunir au sein d’une cellule de coordination, tous les responsables politiques de notre territoire, présidents de Région, du Département, de la Métropole, et les parlementaires, et ce pour une seule raison : travailler de manière concertée et consensuelle à une sortie de confinement. Je n’ai reçu aucune réponse, je le regrette. Pour être rassurés, les parents et les Marseillais dans leur ensemble ont besoin d’avoir des réponses claires et des assurances, gage d’une reprise d’activité sereine.» Pour lui, il est évident que «les scolaires ont besoin de l’école comme l’école a besoin d’eux. L’accès au savoir reste essentiel. Cependant, les véritables enjeux pédagogiques interviendront à la rentrée de septembre. Je fais confiance à nos enseignants pour la préparer au mieux.» Bruno Gilles propose que «cette première semaine soit l’occasion de réunir dans chaque école les seuls personnels éducatifs, municipaux en présence des représentants de parents d’élèves, pour mettre en place et vérifier des protocoles adaptés à chaque situation. Que la semaine suivante soit consacrée aux aménagements et inventaires nécessaires à une reprise normée permettant d’accueillir sereinement les enfants. Tous auront besoin de ces deux semaines pour établir les besoins et adapter les dispositifs. Faisons une sorte de répétition générale de ce mois de mai, pour une rentrée sereine avec les enfants début juin. Rouvrons nos écoles marseillaises, sans nous précipiter mais en anticipant».
La rédaction

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