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< >Économie. La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) tire le signal d’alarme
lundi 21 novembre 2022
« Nous sommes des entrepreneurs positifs mais aujourd’hui nous sommes inquiets », avance Alain Gargani, le président de la CPME Sud, en s’appuyant sur le résultat de l’enquête de la CPME au niveau national. A ses côtés Jean-Luc Gérard, qui devait témoigner de son quotidien, ses difficultés.
- Alain Gargani, président de la CPME Sud ©DR
Avant les annonces gouvernementales, 13% des TPE-PME interrogées avaient déclaré être dans l’impossibilité d’honorer les échéances de remboursement du Prêt garanti par l’État (PGE). « Une sur dix allant jusqu’à envisager un arrêt de son activité en raison de la hausse des prix de l’énergie ». Alain Gargani précise qu’ : « il importe de savoir qu’en 2021 l’énergie ne dépassait les 3% du chiffre d’affaires pour 21% des entreprises alors qu’elles seront 60% en 2023 ». « Pour 38% des PME-TPE, poursuit-il, la situation de trésorerie se dégrade en raison notamment d’un hausse des retards de paiement ». Puis de mettre en avant : « Les difficultés d’approvisionnement en matière première qui frappent plus de la moitié des entreprises (56%) contribuent à dégrader la situation ».
Dans ce contexte : « l’inflation qui touche la quasi-totalité des entreprises entraîne pour la moitié d’entre-elles, 53%, une augmentation du prix de revient de plus de 10%. Un tiers d’entre elles affirme ne pas avoir la capacité de reporter cette hausse sur leur prix de vente et encore plus de rogner sur leurs marges déjà faibles. Sans surprise, pour près de la moitié, 45%, des dirigeants interrogés l’inflation aura un impact significatif sur leurs résultats 2022 qui diminueront de plus de moitié ou basculeront dans le rouge ».
Étaler le remboursement de la PGE
Pour la CPME « il est important que toutes les TPE puissent bénéficier du tarif réglementé de l’électricité quelle que soit la puissance de leur compteur et rappelle qu’une solution devait être trouvée au niveau européen pour faire face à l’envolée des prix de l’énergie ». Elle réclame également, pour les entreprises, « sur un marché porteur, avec un modèle économique fiable mais dont le seul problème est de rembourser le PGE, qu’elles puissent étaler le remboursement, au-delà de la durée d’amortissement actuel qui est de 4 ou 5 ans, jusqu’à 10 ans s’il le faut sans que l’entreprise soit mise en défaut à la Banque de France ».
Une mise place difficile du dividende salarié
Alain Gargani en vient aux difficultés de recrutement. « Des pans d’activités sont en danger : la restauration, l’hôtellerie, la construction... Comment mettre les gens au travail ? C’est une vraie question qui implique de prendre en compte les salaires mais aussi les transports. Il faut aussi redonner l’envie d’aller au travail. Le gouvernement a l’idée de donner une prime pour le retour à l’emploi. Pourquoi pas, mais il faut que les partenaires sociaux se mettent autour de la table et voir qui paiera ».
En revanche la CPME est vent debout contre un dividende salarié qui serait rendu obligatoire dans les PME de moins de 50 salariés. « Alors nous sommes conscients qu’il faut des augmentations de salaire, mais pour cela il faut baisser les charges, ce que refuse l’État. Mais comment faire ? Un boulanger ne va pas mettre sa baguette à plus de deux euros pour payer l’énergie, les augmentations de salaire, les charges », détaille Alain Gargani qui rappelle : « Je parle ici de TPE-PME, pas de grands groupes. et il ne leur est pas possible de mettre en place ce dividende. Dés qu’elles font des bénéfices elles consolident leurs fonds pour des temps plus difficiles. En revanche, il y a un système qui marche, c’est la prime Macron, jusqu’à 6 000 euros, net d’impôt, c’est simple et efficace ». Et il insiste : « Le ministre de l’économie juge que les PME doivent augmenter les salaires mais dans bien des domaines elles ne le peuvent pas ».
Création d’un titre de séjour métiers en tension
Alain Gargani se dit favorable à la création d’un titre de séjour métiers en tension. « Des personnes viennent ici pour bosser, elles sont formées, des entreprises n’attendent qu’une chose, pouvoir les recruter. Il importe donc de mettre rapidement en œuvre ce titre de séjour », insiste-t-il.
Jean-Luc Gérard relate pour sa part les premières années difficiles d’un créateur de PME. Une entreprise qui se développe avant la Covid puis, arrive la crise de l’approvisionnement, l’augmentation du coût de l’énergie, des matières premières, La baisse du chiffre d’affaires et des marges... Et enfin les problèmes de recrutement. « Nous sommes notamment sur Plan de Campagne, les problèmes de transports et de logement font que nous avons des problèmes de recrutement et c’est le cas sur toute la zone », explique-t-il avant d’ajouter : « Que croyez-vous, c’est frustrant de ne pas payer plus nos salariés et il est impossible de faire plus. Les gens consomment différemment et moins ».
Michel CAIRE
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