Économie – Le gouvernement invite les entreprises impactées par la crise des gilets jaunes à se faire connaître pour être aidées

Publié le 31 janvier 2019 à  19h42 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h23

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(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
La secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et de Finances, Agnès Pannier-Runacher, a appelé les entreprises mises en difficultés par les blocages à se manifester auprès de Bercy pour être soutenues, lors d’une conférence de presse, ce jeudi 31 janvier en fin d’après-midi. Après avoir rappelé que le gouvernement avait activé sa «cellule de continuité économique» dès le 23 novembre, à la veille de l’acte II du mouvement, Agnès Pannier-Runacher a fait le point des quatre mesures prises depuis par le gouvernement pour aider les entreprises touchées. C’est-à-dire le report des échéances fiscales et sociales, le financement par l’État des mesures de chômage partiel rendues nécessaires par les blocages, l’autorisation d’ouvrir le dimanche pour les commerces avant les fêtes et pour les soldes ainsi que la bienveillance réclamée aux banques et aux compagnies d’assurances à l’égard des entreprises les plus touchées. Concernant le report des échéances en matière d’impôts et de cotisations, la ministre a annoncé leur prolongation pour 3 mois au-delà de fin janvier, terme initialement prévu. Selon les chiffres qu’elle a communiqués, 66 000 personnes sur tout le territoire bénéficieraient déjà d’indemnités de chômage partiel payées par l’État. Plus du quart (28%) des montants versés dans ce cadre ont bénéficié à des salariés en Occitanie, 13% dans les Hauts-de-France et 6% en Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur. Quant à la mansuétude réclamée aux établissements financiers et autres organismes de gestion, Bercy s’est assuré que la recommandation ne resterait pas lettre-morte. «Nous avons demandé à ce que chaque banque ait un médiateur pour traiter les remontées du terrain», a ainsi assuré Agnès Pannier-Runacher, précisant que la même attitude avait été suggérée aux compagnies d’assurances, en leur demandant d’avoir «une lecture plus englobante des contrats» au moment d’indemniser les commerçants et les entreprises les plus touchées. « Pour les plus en difficultés, a ajouté la ministre, nous avons donné instruction pour que le ré-étalement des dettes fiscales ou sociales puisse se faire sur 20 mois, voire pour qu’il y ait abandon de créance sociale ou fiscale. La décision sera prise au cas par cas», a-t-elle précisé, regrettant que ces dispositifs soient «très peu employés à ce stade» par les entreprises impactées. «Pour les aider, il faut qu’elles se manifestent», a insisté la ministre, indiquant qu’il n’y avait «pas de budget fermé» pour cet arsenal anti-crise, dont le coût est encore mal évalué. Tout comme celui des dégradations et des violences. «Nous avons 6 000 dossiers d’assurance, a ainsi indiqué Agnès Pannier-Runacher, mais nous pensons que cela ne correspond pas à la réalité de l’ensemble.» Sur le PIB, en revanche, l’impact a été chiffré à 0,1%, soit 2 à 2,5 milliards d’euros de richesses non créées. Alors que la suite du mouvement gilets jaunes reste incertaine, la ministre invite tous les commerçants, artisans ou transporteurs qui s’estiment économiquement fragilisés à se faire connaître. Soit auprès de leur fédération, soit auprès du ministère. Toutes les infos nécessaires à leurs démarches sont sur le site entreprises.gouv.fr
Hervé VAUDOIT

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