Édito – Coupe du Monde de football: douce France

D’abord le soulagement, une libération après un match dur face à une Croatie qui, tout au long de la Coupe du Monde a su conjuguer talent et générosité. En face, la France- qui a avancé la force d’un collectif forgé de main de maître par Didier Deschamps- a su pleinement se révéler à partir du match contre l’Argentine. Puis vient la joie, un peuple qui descend dans la rue fêter ses heureux. Marseille, la multiculturelle, la multicultuelle, la multiethnique n’a pas fait autrement, elle a chanté, dansé pour célébrer cette victoire qui permet à la France de tutoyer, pour la deuxième fois, les étoiles. En 1998, on célébrait la France « Black, blanc, beur ». Après bien des frustrations, des rejets, des drames, des populismes à l’œuvre, la France, toute condition sociale, âge, ethnie, croyance se retrouve dans la rue comme une grande claque au choc des cultures. Une équipe entraînée par un Didier Deschamps et, sur le terrain des Hugo Lloris, Pavard, Hernandez, Umtiti, Varane, Kanté, Matuidi, Pogba, Mbappé, Griezmann, Giroud, sans oublier les Fékir, Dembele, Rami… C’est beau une France qui assume la multiplicité de ses racines, riche, fière de ses différences; différences qui ne sont pas là pour rejeter l’Autre mais pour construire, ensemble, unissant ses forces et ses faiblesses. Les « milliardaires » en culotte courte tancés par certains bien-pensants avant le début de l’aventure, mettent en partage La Marseillaise, donnent une nouvelle chance à la République à ses valeurs qui sans humanité, sans affect, ne sont que des mots qui rendent encore plus cruel les maux, les sentiments d’exclusion.
Michel CAIRE

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