[Édito]: politique et morale cocktail dangereux

Publié le 21 juin 2017 à  23h34 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h30

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

François Fillon est un drôle de pyromane avec ses attaques contre Nicolas Sarkozy sur la morale avant de lui-même se faire tailler un costume, une habitude semble-t-il le concernant, sur cette même question. Il a non seulement réussi à faire perdre sa famille politique, offert un espace à Emmanuel Macron que ce dernier a su occuper pour gagner la présidentielle puis, obtenir la majorité absolue aux législatives. Mais elle court toujours la morale. Elle a rattrapé Richard Ferrand puis l’ensemble des ministres Modem. Au premier rang desquels François Bayrou, un ministre de la Justice qui se pose en victime tout en appréhendant de vraies questions sur les réseaux sociaux, les médias, la mise à mort de la présomption d’innocence. Mais, Ministre de la Justice, François Bayrou ne pouvait faire autrement que de démissionner, nul n’aurait compris qu’il en aille autrement. D’autant que, lui aussi, a voulu surfer sur la morale en travaillant sur une loi de moralisation de la vie politique. Sauf que le problème est ailleurs… Nous avons en France des élus qui sont parmi les plus mal payés d’Europe. Alors que nos politiques gèrent des budgets conséquents, travaillent énormément pour la plupart d’entre eux et, pour être très clair, qu’ils soient de Droite, de Gauche ou du Centre et, tout cela avec un statut d’emplois précaires remis en question à chaque élection. Sans oublier une question qui reste en suspens depuis des années: celle du financement des partis politiques qui, là non plus, n’est en rien morale mais éminemment politique. Car, si le seul argument moral est avancé, les partis traditionnels seront condamnés à disparaître, le champ des personnes susceptibles d’entrer en politique se réduira comme peau de chagrin et c’est la Démocratie qui se trouvera affaiblie et cela c’est tout, sauf moral. Alors assez des effets de mode, des populismes, etc. Il faut des actes pour donner les moyens aux politiques de travailler et à ce moment seulement la plus extrême rigueur devra être de mise. Mais mettre la charrue avant les bœufs, même si cela répond à un effet de mode, n’a jamais fait avancer le labeur.
Michel CAIRE

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