Elections à la CCIMP 2016 – Jean-Luc Chauvin: « Je souhaite que la Chambre devienne une agora »

Publié le 12 juillet 2016 à  11h38 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h45

Jean-Luc Chauvin ancien président de l’Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE13), candidat à la présidence de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Marseille-Provence affiche ses ambitions pour le territoire, son tissu économique, fait le pari de l’avenir et se prononce pour une CCI tout autant fédératrice que participative pour répondre aux enjeux. La plateforme « 13 Engagés » est le 1er étage de cette construction. Entretien.

Jean-Luc Chauvin candidat à la présidence de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Marseille-Provence (Photo Philippe Maillé)
Jean-Luc Chauvin candidat à la présidence de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Marseille-Provence (Photo Philippe Maillé)

Destimed: Quelles sont les raisons qui ont conduit à la création de la plateforme « 13 Engagés » ?
Jean-Luc Chauvin: Le monde de l’entreprise possède un grand nombre de solutions pour résoudre les problèmes auxquels notre société est confrontée. Il crée, en effet, des emplois, de la richesse, procède à de la répartition. Mais, chacun travaille, réfléchit encore trop dans son coin. Et, la Chambre de Commerce et d’Industrie reste trop peu connue des entrepreneurs. Alors, il faut développer une chambre coopérative pour faire face à deux questions: la diminution de moyens des Chambres et l’apparition de nouveaux thèmes au rang desquels: le numérique, les enjeux sociétaux, l’écologie. Et puis sont arrivées deux nouveautés la métropole Aix-Marseille-Provence et, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui devient le leader dans le domaine économique. Tout nous invite à ne pas subir mais à innover. Et la CCI peut être un bon outil. Mais, pour cela, il faut se demander comment mobiliser le tissu économique afin de mieux percevoir les questions des entreprises et apporter des réponses. C’est ainsi que nous avons eu l’idée de donner la parole aux entrepreneurs, qu’ils dirigent une start-up, une TPE/PME ou une société plus importante, mais aussi aux artisans, aux professions libérales et aux salariés. Encore une fois les enjeux ne manquent pas, au plus nous sommes nombreux à réfléchir, à partager, au plus les réponses seront pertinentes. En plus de la Plateforme, nous organisons des réunions thématiques entre juillet et septembre. En octobre, nous présenterons le programme que nous mettrons en œuvre si nous sommes élus. Les enjeux sont clairs, nous avons 60 000 emplois de retard par rapport à Lyon, dont 20 000 de cadres, si nous voulons être, selon la formule de Michel Montana, « le New York de la Méditerranée », nous devons surmonter nos difficultés et développer nos potentialités. Le challenge est beau, pour le relever je souhaite construire une démarche participative, que la CCI Marseille-Provence devienne une agora. Et cette démarche est, bien sûr, ouverte à tous ceux qui le souhaitent : salariés, artisans, professions libérales, agriculteurs…

Mais qu’attendez-vous exactement des interventions sur « 13 engagés » ?
Des questions, des idées, parfois les plus simples peuvent créer des liens entre les entreprises et la CCI de Marseille, mais aussi du pays d’Arles. C’est cela que nous attendons, nous ouvrons une porte, créons un appel d’air persuadés que c’est ensemble que nous trouverons les clés du développement. Pour moi, il faut aller encore plus loin. Nous sommes face à une révolution écologique, numérique, sociétale, il faut pousser plus loin l’ambition de travailler ensemble; il faut œuvrer avec d’autres chambres, françaises mais aussi étrangères. Concernant le Port, pourquoi ne pas travailler avec d’autres ports, européens, nord-américains, mais aussi de la rive Sud de la Méditerranée. Je me félicite à ce propos de l’action entreprise par la préfecture qui a réuni le 10 juin dernier, les membres du comité de pilotage de la charte Ville-Port. D’abord parce qu’il est essentiel de fédérer pour être plus forts, ensuite parce qu’il convient de concrétiser des «projets d’intérêt commun» ayant pour ambition de renforcer le développement économique du Port, de la ville et de la métropole AMP. Je suis donc très attentif aux initiatives permettant d’unir les forces et les énergies et je me félicite d’autant plus que des projets concrets ont été adoptés pour faire d’AMP, un champion. Un champion de l’innovation, notamment avec le projet «Estaque Maritime» – futur pôle d’excellence d’activités off-shore et sous-marines. Un champion et une vitrine des talents et de la performance, avec la relance de chantiers navals qui nous permettra d’avancer et de travailler, en amont, sur l’employabilité et la formation. Car ne l’oublions pas, notre port avec les nombreuses activités qu’il génère constitue un formidable levier de développement, de croissance et d’emploi. Et notre positionnement géographique doit nous permettre d’être pleinement le Hub entre l’Europe et l’Afrique.

Les premières interventions sur la Plateforme répondent-elles à vos attentes ?
Tout à fait, je ne prendrais que deux exemples, une personne nous a écrit pour nous dire que les 360 délégués consulaires ne sont pas utilisés alors qu’ils auraient pu travailler dans des commissions, remonter des messages du terrain. Non seulement, je suis favorable à cela mais, en plus, chaque élu aura pour mission de rencontrer une dizaine d’entreprises tous les mois afin de les connaître, de savoir qu’elles sont leurs difficultés pour les aider à franchir les caps difficiles et grandir. Avec cela, pas moins de 60 000 entreprises auront été vues à la fin du mandat. Et je pense que l’on pourrait, sur les territoires, organiser des rencontres avec des entreprises qui viennent de naître pour les aider, et, pourquoi pas, les mettre en réseau. Une autre contribution met en avant le fait que tous les chefs d’entreprise n’ont pas le temps de s’impliquer dans la Chambre, en revanche, ils peuvent être experts sur un sujet et avoir envie de contribuer sur ce point précis. Dans les deux cas, ces actions sont faciles à mettre en œuvre et la plus-value est très grande. Nous avons aussi de nombreuses interventions sur l’attractivité du territoire pour attirer de nouvelles entreprises, notamment des grandes qui permettent à un tissu de TPE/PME de vivre. Sachant qu’au plus nous avons de salariés, au plus ils dépensent dans nos commerces, chez nos artisans.
Propos recueillis par Michel CAIRE

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