Elections consulaires. Chambre de Métiers et de l’Artisanat: L’U2P veut faire entendre « la voix des artisans »

Publié le 21 septembre 2021 à  9h19 - Dernière mise à  jour le 1 novembre 2022 à  16h26

L’U2P et ses organisations membres (Capeb, CGAD, CNAMS, CNATP), l’une des trois organisations patronales représentatives au niveau national et interprofessionnel, entend bien voir sa liste « la voix des artisans » gagner les élections à la Chambre de métiers et de l’Artisanat (CMA) Provence-Alpes-Côte d’Azur qui vont se tenir du 1er au 14 octobre 2021.

André Bendano, Patricia Blanchet-Bhang,Rachid Boudjema, entourés des têtes de liste départementale © Mireille Bianciotto
André Bendano, Patricia Blanchet-Bhang,Rachid Boudjema, entourés des têtes de liste départementale © Mireille Bianciotto
son_copie_petit-496.jpgC’est André Bendano, président de l’U2P Sud, qui vient de présenter les candidats de la liste «La voix des artisans ». «Cette liste, explique-t-il, c’est la voix des artisans. C’est à dire que ce sont des artisans qui parlent à d’autres artisans, qui se font entendre et qui sont là pour les défendre. Parce que la très petite entreprise que nous représentons a certaines difficultés, elle a certains problèmes, et qui mieux qu’un autre artisan pour défendre les artisans. Nous sommes là pour porter cette voix importante auprès des pouvoirs publics». Entretien Quels sont les grandes lignes du programme de cette liste ? Se faire beaucoup plus entendre que par le passé; faire comprendre ce que représente ces toutes petites entreprises dans le quotidien. Imaginez pendant 2 secondes qu’il n’y a plus d’artisans dans un village, dans un quartier, plus de boulanger, de pâtissier, de plombier, de coiffeur… Qu’est-ce que ça devient ? On est là, on est une force économique et nous payons les impôts localement, donc nous demandons à être reconnus localement. Il y a quand même des points de friction notamment concernant la simplification des mesures administratives…? La simplification de l’administratif est une promesse qui sera tenue dans les 100 premiers jours. Il suffira qu’ils viennent une fois à la Chambre de métiers pour s’inscrire et c’est nous qui allons diffuser toutes les informations dont l’Urssaf. Ils auront juste une feuille à remplir et le travail sera fait, c’est cela la vraie simplification.

«Un autre monde est en train de s’ouvrir»

Des mesures ont été prises pendant la crise, que prévoyez-vous pour l’après-crise ? Pendant la crise nous avons été là, sur le terrain, nous avons aidé, accompagné, conseillé. Aujourd’hui, un monde est en train de s’écrouler mais ce n’est pas la fin du monde, c’est la fin de ce monde. Hier, c’était magnifique mais c’était hier. Aujourd’hui, un autre monde est en train de s’ouvrir, un monde avec lequel, j’ai toutes les ambitions et je sais que les artisans sauront répondre à ces ambitions. Et, vous verrez que la Chambre des métiers sera là pour les accompagner dans ce Plan de relance et les fera entrer dans ce nouveau monde avec le numérique.

«La petite entreprise a toujours su s’adapter»

Comment peut-on vivre, travailler, se divertir, alors qu’il y a eu cette crise sanitaire? je pense par exemple au monde de la nuit: est-ce qu’il va résister? Je pense aussi au tourisme: est-ce qu’il ne va pas changer ? La petite entreprise a toujours su s’adapter, toujours, c’est une question de vie ou de mort et la Chambre des métiers sera là pour réfléchir, avec l’entreprise, pour trouver les moyens de l’accompagner. La force de la Chambre, ce n’est pas de dire, on va vous aider, c’est d’avoir la compétence et l’expertise de chaque métier. C’est ce que nous représentons à l’U2P dans chaque métier nous avons l’expertise nécessaire.

«Au temps de Jésus-Christ, déjà, on faisait de l’apprentissage»

Que proposez-vous au niveau de la formation ? Comme vous le savez, on ne va pas le répéter mais, l’ADN de l’artisan c’est l’apprentissage. Nous avons toujours formé, nous sommes tous, issus de l’apprentissage. Nous les artisans, on a tous commencé comme ça , on en connaît les bienfaits. Aujourd’hui, comme, par hasard, les banques font de l’apprentissage, comme par hasard les grandes entreprises en font. Nous, cela fait des siècles. Au temps de Jésus Christ, déjà, on faisait de l’apprentissage. Donc nous allons amplifier la formation continue. Pourquoi ? Parce que, contrairement à ce que pourraient croire certains, il faut qu’ils comprennent que chez nous, notre centre de Formation pour les Apprentis, CFA, c’est l’école des talents et ce n’est pas les cancres qui viennent chez nous. Il est temps de dire, on n’est pas le ghetto des cancres, on est l’école des talents, c’est ça notre force, notre force c’est notre passion.

«Il est temps qu’on comprenne que nos professions peuvent évoluer»

Vous étiez acteur de ce projet d’Université des métiers pour justement, permettre une carrière à ces métiers qui ne sont pas uniquement manuels. Ce projet a été abandonné, quelle est votre réaction ? On nous l’a volé. J’étais l’instigateur de cette première université régionale de France, il était temps de comprendre qu’on peut très bien commencer apprenti, avec un simple CAP, derrière il y a des Brevets, à côté de cela il y a des brevets de maîtrise… Après, on devait aller sur les licences, sur des maîtrises, il est temps qu’on comprenne que nos professions peuvent évoluer, que nous voulons aller vers les métiers de l’excellence . On a vu, aussi, pendant cette crise le numérique monter en puissance, avec le télé-travail, comment cela vous impacte vous les artisans ? Comme tous les autres métiers, il va falloir qu’on s’habitue à entrer dans ce nouveau monde, dans le numérique parce qu’il y a des bienfaits. Il y a des choses qu’on ne pourra pas faire, parce que nous travaillons toujours avec nos mains. Mais pour conclure des marchés, pour conquérir de nouvelles méthodes de travail, il va bien falloir que l’on s’adapte et que l’on travaille avec le numérique. Dernière question, comment attirer des artisans? Comment leur dire qu’il faut voter pour ces élections consulaires ? Un artisan est sur le terrain, il y a bien des jours où il n’a pas le temps. Malheureusement cela tombe, toujours, au moment des élections. Alors, pour inciter à prendre le temps de voter, on va faire du terrain et on va leur dire: «Attention, ne vous trompez pas, « La voix des artisans », c’est l’U2P». [(210914-002_andre_bendano_u2p_president_region_sud.mp3 )]

Rachid Boudjema, artisan taxi, tête de liste dans les Bouches-du-Rhône

son_copie_petit-496.jpgRachid Boudjema est l’une des 5 têtes de liste départementale de ces élections consulaires régionales, celle des Bouches du Rhône. Il est aussi artisan taxi, sur Marseille et président de l’Union nationale des taxis, une fédération de tous les syndicats professionnels de taxis de France et d’outre-mer. Il insiste sur l’importance de voter pour « La voix des artisans » parce que: «Nous sommes tous des artisans, notre objectif ce n’est pas de soumettre ces artisans à une pression de prix ou à une uberisation de la société comme on le voit mais renforcer leur indépendance, au quotidien». Il affiche son ambition de voir: «encadrer davantage les plateformes de commerce en ligne, les ventes directes et le travail détaché ». Il note que : «L’uberisation a, pendant un temps, déstabilisé notre marché mais on reste quand même les leaders du transport de personnes individualisé avec un tarif réglementé. C’est-à-dire qu’on ne fait pas fluctuer nos prix, nos tarifs sont réglementés par les pouvoirs publics, c’est un gage, encore une fois de garantie, de transparence pour le consommateur. Nous, on s’est vite adapté à cette concurrence même si elle reste déloyale». Il justifie son propos: «Elle reste déloyale, parce que les plateformes qui font travailler ces chauffeurs sont hébergées dans des paradis fiscaux, le Delaware, pour citer Uber, et ne contribuent pas aux amortisseurs sociaux, comme nos entreprises le font,. Nous on emploie de véritables salariés, on représente 60 000 entreprises, 35 000 salariés, pour lesquels on paie des charges, y compris des charges sociales, pendant que d’autres sont exonérés». [(Entretien210914-001_rachid_boudjema_tete_de_liste_13.mp3)]

Patricia Blanchet–Bhang, présidente de l’U2P des Bouches-du-Rhône

Patricia Blanchet-Bhang, présidente de l’U2P des Bouches-du-Rhône et présidente de la Capeb (syndicat patronal de l’artisanat du bâtiment), maître artisan serrurerie métallerie. Elle revient sur les actions entreprises pendant la crise, les actions conduites pour sa sortie, le soutien apporté par la profession aux soignants lors de la première vague. Elle évoque les nouvelles relations, plus horizontales, qui se mettent en place avec les architectes. Et Patricia Blanchet-Bhang ne cache pas son intérêt pour le Plan de relance: «On pense fortement que ce sont de nouveaux marchés, qui vont nous permettre de mettre encore plus en avant nos compétences et notre expérience». La présidente de l’U2P invitent enfin les jeunes à mesurer tout l’intérêt de ces métiers «qui sont très intéressants qui évoluent avec les technologies, qui sont très riches, qui se renouvellent en permanence et on a besoin, surtout, d’avoir des salariés qui sont capables de s’adapter à ce renouvellement, et qui ont du plaisir chaque fois à se dépasser». [(Entretien210914-000_patricia_blanchet-bhang_capeb.mp3)] Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTO [(Les têtes de liste en Paca : -Yannick Mazette, tête de liste Vaucluse et tête de liste région Provence-Alpes-Côte d’Azur. -Thierry Fréchon, tête de liste Haute-Alpes. -Gilles Dutto, tête de liste Alpes-Maritimes. -Rachid Boudjema, tête de liste Bouches-du-Rhône. -Stéphane Figuière, tête de liste Alpes-de-Haute-Provence. -Roland Rolfo, tête de liste Var.)] Signaler un contenu ou un message illicite sur le site

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