Elections régionales: EELV fait le choix de l’union des écologistes tout court

Publié le 23 janvier 2021 à  23h10 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h34

Et bien finalement pour EELV il est temps… de prendre son temps pour construire un pôle écologique pour les prochaines élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Une assemblée générale de la mouvance écologique est annoncé pour ce mardi. Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe chez EELV précise pour sa part qu’Olivier Dubuquois, signataire de l’appel «Il est temps» «pour une Union de la gauche et des écologistes», a reçu un blâme, reste chef de file d’EELV, mais n’est plus habilité à mener les négociations…

L'hémicycle de l'Hôtel de région Provence-Alpes-Côte d'azur à Marseille (Photo archives Destimed/R.P.)
L’hémicycle de l’Hôtel de région Provence-Alpes-Côte d’azur à Marseille (Photo archives Destimed/R.P.)

Jean-Laurent Félizia, un des deux nouveaux co-secrétaires EELV Paca avec Brigitte Apothéloz déclare: «C’est bien d’avoir des convergences mais cela ne veut pas dire qu’il faut bafouer la démocratie interne» qui précise: «Nous allons rassembler le pôle écologique avant d’engager des discussions avec des partis politiques qui ont envie de participer à un attelage où l’écologie est première». Pour lui: «L’écologie est la seule solution pour changer de modèle économique». Sandra Regol insiste sur le fait que les militants ont voté à plus de 90% pour définir la stratégie à appliquer et que, majoritairement, «ils se sont prononcés en faveur du pôle écologiste». Pôle écologiste, rappelle-t-elle, qui a vu le jour au niveau national et qui regroupe, outre EELV, l’Alliance écologiste indépendante, Cap 21, Génération écologie, le Mouvement des progressistes et Génération.s (dont de nombreux responsables ont signé l’appel « Il est temps ».)

La Gauche se revivifie ainsi grâce à l’écologie

Sandra Regol assène: «Et si la Gauche est absente en Provence-Alpes-Côte d’Azur, elle l’est aussi dans d’autres hémicycles et, si elle en est là, c’est parce qu’il y a eu une scission entre les valeurs qu’elle affirme et les actes. Faut-il rappeler le discours du Bourget de François Hollande? Nous ne sommes en rien comptables de ces errements. Nous, nous devons de redonner de la noblesse à la politique et c’est ce que nous avons fait dans un certain nombre de grandes villes. La Gauche se revivifie ainsi grâce à l’écologie mais cela n’enlève rien au fait que nous avons des valeurs propres que nous comptons bien incarner. Il faut une voix écologiste, c’est ce sur quoi nous travaillons ». Quant à Jean-Laurent Félizia, il explique que «le mode de désignation de la tête de liste sera défini mardi prochain. On le veut démocratique, il sera choisi par un corps électoral si nécessaire». Des unions plutôt que l’union de la gauche et des écologistes, le pari paraît pour le moins risqué. A croire que pour certains mieux vaut perdre seul que mal accompagné.
Michel CAIRE

[(Appel national au rassemblement autour d’un projet écologiste

La transformation écologique et sociale de la France commence par les territoires. Elle concerne tou.tes les habitant.es. Les élections régionales et départementales de Juin 2021 dans ce contexte, doivent être une nouvelle étape décisive pour déployer l’écologie et les solidarités du quotidien dans l’action locale, engager la transition vers le mieux vivre et créer une dynamique à la hauteur des enjeux économiques, sociaux, démocratiques, sanitaires et climatiques.

Il y a urgence !

Les scientifiques font le constat implacable de l’accélération du changement climatique et de l’effondrement du vivant qui menacent l’ensemble de la vie sur Terre ; ils constatent aussi le creusement vertigineux des inégalités sociales et la dégradation des conditions de vie. Ce sont bien là les deux faces du libéralisme économique qui repose sur la prédation des ressources et l’exploitation du vivant.
Depuis l’automne 2018, la succession des mobilisations d’une ampleur inédite à travers le monde, la jeunesse pour le climat, les mobilisations sociales, les gilets jaunes, mais aussi les mobilisations féministes et contre le racisme, ont été le point de bascule d’une prise de conscience collective : Il est indispensable d’engager une transformation profonde du système économique et social, tant celui-ci détruit le climat, anéanti la biodiversité, produit des inégalités sociales et territoriales
et atrophie la puissance publique. Force est de constater que les forces politiques au pouvoir sont incapables de prendre la mesure du changement à opérer ; elles restent globalement adeptes du « en même temps » :
● Elles parlent de développer un peu plus les réseaux de train régionaux,
mais en même temps elles organisent les contournements autoroutiers des agglomérations ;
● Elles disent souhaiter plus de bio dans les cantines, mais en même temps elles soutiennent
une agriculture intensive et les filières agroindustrielles etc…
La pandémie de Covid-19 illustre dramatiquement toutes les vulnérabilités de ce modèle dévastateur. Elle provoque une crise économique et sociale sans précédent et accentue l’urgence d’agir pour organiser notre résilience, respecter le vivant, relocaliser l’économie, renforcer les services publics et tous les métiers du lien, transformer la fiscalité, renforcer la protection sociale, réinventer le travail, conquérir la souveraineté et la sobriété numérique…
L’aspiration à un nouveau mode de vie s’est traduite dans la rue et dans les urnes.
Des marches pour le climat aux succès municipaux des listes éco-citoyennes, l’écologie politique a commencé à transformer notre pays. Dans de nombreuses grandes villes comme Marseille, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Grenoble, Tours, Trappes, Besançon, Annecy, Poitiers, mais aussi dans des communes rurales, des maires écologistes ont été élu.es.

Ce n’est qu’un début.

Ces victoires inédites nous obligent et nous confient la responsabilité de réussir le changement écologique, social et démocratique. Lors des élections de ces deux prochaines années, chaque citoyen.nes sera face à un choix historique. Saisissons nous des échéances régionales et départementales pour engager une véritable transformation écologique :
● D’une part, en faisant des collectivités territoriales un rempart de protection écologique et sociale qui permette à chacun.e d’entre nous, grâce à des services et des incitations adaptées, de s’engager dans le changement de nos comportements au quotidien D’autre part, en repensant les politiques publiques des collectivités.
○ Elles doivent assurer une économie sociale et solidaire indissociable de la protection du vivant et des conditions du bien être de tout.es, humains et non-humains.
○ Elles doivent cesser de soutenir des forces économiques prédatrices, des ressources qui s’accaparent les richesses produites, mais au contraire favoriser une économie de la sobriété relocalisée au service de nos besoins et du vivant, de l’éducation et de la culture.
● Plus généralement elles doivent s’opposer aux politiques néolibérales qui déstabilisent les Etats, renforcent les inégalités territoriales, abime la justice sociale et fragilise la confiance démocratique. Les Régions, par leurs compétences en matière de transports, d’économie et de formation, d’éducation, d’aménagement du territoire, de gestionnaire des fonds européens, constituent un levier majeur pour agir concrètement.
Les signataires de cet appel, s’engagent à mettre en œuvre :
● des politiques régionales cohérentes, ambitieuses dans leurs objectifs et réalistes.
● des politiques qui permettent à toutes et tous d’être accompagné-es autant que de besoin pour bien vivre la transformation écologique ;
● des politiques qui accompagnent les entreprises,les agricultrices et les agriculteurs et l’ensemble des activités sociales et économiques leur permettant de rompre avec les logiques qui détruisent le vivant et qui produisent les inégalités plutôt que de les réduire.
C’est à partir de cette dynamique dans les territoires que nous contribuerons à faire émerger une alternative écologiste et solidaire pour la France, seule à même d’offrir un projet fédérateur et positif pour le pays à l’occasion de l’élection présidentielle et des élections législatives de 2022.
Nous appelons toutes les citoyen.nes, toutes les organisations associatives, syndicales, toutes les forces vives à se rassembler pour construire, à l’occasion de ces élections régionales et départementales de Juin 2021, une offre politique franchement écologiste, citoyenne et sociale et élaborer un programme précisant les mesures à court moyen et long terme qui transformeront profondément nos
territoires, grâce à des équipes solides de candidat.es déterminé-es à conduire ce changement.
Julien Bayou – Corinne Lepage – Jean-Marc Governatori – Delphine Batho – François Bechiau)]

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