Élections régionales en Paca: Christian Estrosi présente son programme à Marseille

Publié le 10 octobre 2015 à  2h10 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  20h08

Christian Estrosi (LR) a lancé ce vendredi 9 octobre sa campagne des régionales lors d’un meeting à Marseille au cours duquel il a présenté son programme. Occasion pour lui, comme pour Renaud Muselier, d’exprimer avec force et gravité leur opposition au Front National sans oublier pour autant de critiquer la majorité sortante: «Je ne veux plus de cette région à la gestion méprisante, passive, technocratique et centralisée», assène la tête de liste Les Républicains

Christian Estrosi, tête de liste LR aux régionales a présenté son programme ce vendredi à Marseille (Photo Robert Poulain)
Christian Estrosi, tête de liste LR aux régionales a présenté son programme ce vendredi à Marseille (Photo Robert Poulain)

Mais, l’ennemi est clairement défini, c’est le FN. Sans citer son nom, Christian Estrosi évoque Marion Maréchal Le Pen : «Elle a dit avant-hier que le programme que vous découvrez ce soir, « serait fait de propositions semblables aux siennes »». D’ironiser : «Elle n’est pas seulement loin, elle est donc aussi extra-lucide». Puis, avec gravité, il lance : «Rien, vous entendez, rien, ne nous rapproche, et ne rapproche nos visions de l’avenir de cette région, ni dans l’esprit, ni dans les actes». Un propos qui vient en appui de celui de Renaud Muselier qui, évoquera la visite du Camp des Milles organisée par Caroline Pozmentier. «Cela m’a bouleversé, on voit là les mécanismes qui conduisent au pire. Nous sommes ici des élus qui voulons servir la France, pas se servir des souffrances des autres. Le FN ne sera jamais à la tête de cette région».

«Nous voulons une région qui réaffirme son soutien à l’innovation, la créativité et la diffusion»

Dans ce même cadre Christian Estrosi évoque la culture : « Là où certains prétendent encore en 2015 que l’art contemporain est un art dégénéré, nous voulons une région qui réaffirme son soutien à l’innovation, la créativité et la diffusion». Puis de poursuivre sur la présentation de son projet : « Il est la démonstration que la Région peut changer votre quotidien, créer de l’emploi, faire renaître la fierté de vivre ici». «Il est temps, affirme-t-il, d’en finir avec les gaspillages, les dérives et les abus. Nous réduirons les frais de fonctionnement de 25%. Les départs en retraite ne seront pas remplacés». L’instruction des demandes de subvention sera, s’il est élu, simplifiée et à l’attention des associations« qui ne respectent pas les valeurs de la République», il prévient: «Nous supprimerons vos subventions et vous ne pourrez plus jamais compter sur l’aide de la Région». Symbole de l’ambition méditerranéenne du Président Vauzelle, traduction de sa vision d’une communauté de destin en Méditerranée, la Villa du même nom «sera vendue». Le produit de la vente «sera intégralement consacré au désendettement», précise-t-il. Il entend également attirer des entreprises «à fort potentiel», pour cela, explique-t-il: «Nous mènerons une politique d’attractivité offensive». Et de fustiger : «Savez-vous qu’aujourd’hui notre région perçoit 4 fois moins de subventions européennes que les autres grandes régions et ne consomme que la moitié de ce petit total ? Avec une équipe de spécialistes nous irons chercher cet argent ».

«Le pastoralisme doit passer avant le loup»

En matière d’emplois, le maire de Nice insiste sur l’importance du tourisme «qui doit monter en gamme». L’agriculture est aussi mise en avant : «Le pastoralisme doit passer avant le loup. Les circuits courts passent avant les intermédiaires. Le foncier agricole passe avant la spéculation immobilière. Et nos lycées qui s’approvisionnent aujourd’hui comme ils le souhaitent, auront demain l’obligation de s’approvisionner chez nos producteurs et nos artisans».
Il entend également soutenir le développement industriel : «La région Provence-Alpes-Côte d’Azur sera en 2022 la première Smart Région d’Europe. Une Smart Région, c’est une région qui fait des économies, qui apporte un service innovant et une région qui crée des emplois très qualifiés pour nos enfants». Un discours qui est ponctué de «ça va changer». «Ça va changer, parce que je veux créer 12 opérations d’intérêt régional, organisées autour de filières d’excellence que sont la santé, les biotechnologies, l’énergie, l’aéronautique, l’économie, maritime, le tourisme, la défense, l’agriculture». Il s’en prend aux pôles régionaux d’innovation et de développement de l’économie solidaire : «Ils croient en l’économie solidaire ? Moi je crois en l’économie productive. Alors, oui, ça va changer». Il annonce la création d’un Fonds d’investissement des entreprises régionales et d’une Agence régionale du marketing et la mise en place d’un guichet régional unique.

«Nous mettrons fin au monopole de la SNCF»

Il en vient au transport: «Nous mettrons fin au monopole de la SNCF. La convention ne sera plus que de trois ans et non de dix et l’ouverture à la concurrence se fera dès 2019. Si, les trains sont en retard, au-delà de 5 retards et d’une annulation 20% de l’abonnement mensuel seront remboursés». Il confirme qu’il entend mettre en place une police régionale des transports et, en matière de sécurité développer la vidéoprotection et équiper de bracelet électronique des personnes identifiées comme «des terroristes en puissance».
«Pour désenclaver notre région, ajoute-t-il, nous accompagnerons la réalisation des grands projets routiers comme le tunnel de Tende, la déviation d’Orange, le pôle d’échange multimodal de Draguignan, l’A51 que le Contrat de Plan Etat-Région a négligé». Il annonce à ce propos vouloir renégocier ce document. En matière de santé, il considère: «Il y a aujourd’hui des territoires entiers où l’on ne trouve plus un seul médecin libéral. Nous relèverons ce défi majeur avec un objectif : 0 désert médical en 2022, parce que nous prendrons en charge une part des dernières années d’études de 100 futurs médecins, en échange de leur installation dans une zone dépourvue d’offre de soins». En ce qui concerne la formation il affiche l’ambition de passer d’ici 2022 «de 25 000 emplois non pourvus à 0 grâce aux formations adaptées et adaptables que nous soutiendrons ».
Michel CAIRE

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