Elle est «Boulotte» dans «Barbe Bleue» à l’Odéon de Marseille, Emmanuelle Zoldan : « Offenbach est d’une modernité étonnante. »

Publié le 13 janvier 2015 à  18h04 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h35

Le talent et l’espièglerie d’Emmanuelle Zoldan au service de cette production de « Barbe Bleue » de Jacques Offenbach (Photo M.E.)
Le talent et l’espièglerie d’Emmanuelle Zoldan au service de cette production de « Barbe Bleue » de Jacques Offenbach (Photo M.E.)

«D’habitude, c’est Marc Larcher que les journalistes interviewent… J’ai été étonnée lorsque l’attachée de presse m’a dit que vous vouliez me rencontrer !». Derrière un sourire coquin, la charmante et piquante brune Emmanuelle Zoldan joue-t-elle la fausse candide ? Et oui, c’est elle que j’ai voulu rencontrer pour présenter les deux représentations de «Barbe Bleue» de Jacques Offenbach données le prochain week-end à l’Odéon, en haut de la Canebière à Marseille. Elle y incarne «Boulotte», qu’elle décrit elle-même comme « une paysanne brut de décoffrage…» Et, d’ajouter: «J’adore !». Ses yeux pétillent de bonheur lorsqu’elle en parle.
Emmanuelle Zoldan a grandi à Éguilles, dans le pays d’Aix-en-Provence.
Et c’est dans la cité du Roi René qu’elle a suivi en parallèle des cours d’arts plastiques (elle est titulaire du Capes en la matière) et de chant, au conservatoire Darius Milhaud. «J’ai étudié avec Tibère Raffalli puis avec Laure Florentin, se souvient elle. En fait je voulais faire du jazz vocal, mais la classe était saturée. Alors on m’a proposé d’aller poser ma voix en compagnie de Tibère Raffalli et quelques vocalises plus tard je tombais amoureuse… De l’opéra.» Doublement diplômée, il lui faut faire un choix «cornélien» entre arts plastiques et art lyrique; «Mais, l’idée d’aller faire des remplacements dans les collèges et les lycées a facilité ma décision…» Ce sera le chant.

En 2004 et 2006 elle intègre le Centre national d’insertion professionnelle des artistes lyriques (CNIPAL) à Marseille. «Une excellente formation, mais un peu prématurée pour moi, reconnaît-elle. Il m’a fallu trois bonnes années de travail de plus pour trouver ma voix au sens propre du terme.» En 2010, elle se révèle à l’Odéon, dans «La Grande Duchesse de Gerolstein». Une mezzo qui n’hésite pas à aborder des rôles de soprano pour servir Offenbach. «Cette musique est merveilleusement bien écrite et elle me touche. Puis, l’humour des livrets n’a pas pris une ride. Offenbach est d’une modernité étonnante. On pourrait transposer tout cela à notre époque. Ce qui me séduit, aussi, c’est que ces œuvres sont très lyriques. Dans Barbe Bleue, par exemple, le duo que je chante avec Marc Larcher est un grand moment d’opéra. Incarner Boulotte n’est pas de tout repos ; c’est un peu aigu pour moi. Puis c’est un plaisir de pratiquer à la fois le théâtre comique et le chant…».
Consciente d’être étiquetée spécialiste d’Offenbach, Emmanuelle Zoldan ne regrette rien. «Je m’éclate dans ce répertoire». Mais, ajoute-t-elle dans la foulée: «Je pense que dans quatre ou cinq ans ma voix sera celle d’une mezzo dramatique et me permettra d’aborder ces rôles psychologiquement complexes, torturés et riches qui sont ceux dévolus à cette tessiture.»
Pour l’heure, en compagnie d’une joyeuse troupe réunissant Marc Larcher, dans le rôle-titre, Caroline Gea, Christine Bonnard, Perrine Cabassud, Jacques Lemaire, Dominique Desmons, Jean-Marie Delpas, Bertrand di Bettino, et Antoine Bonelli, elle incarne Boulotte dans une mise en scène de Jean-Jacques Chazalet. C’est la reprise, par la même distribution, d’une production créée à l’Odéon il y a deux ans. A la baguette : Jean-Pierre Burtin.
Au fait, ne le répétez pas : Emmanuelle Zoldan a une double vie ! Lorsqu’elle ne chante pas, elle peint… Avec autant de bonheur.
Michel EGEA

Pratique : «Barbe Bleue» de Jacques Offenbach les samedi 17 janvier (14h30) et dimanche 18 janvier (14h30) à l’Odéon, 162, la Canebière – 13001 Marseille. Réservations : 04 96 12 52 70 du mardi au samedi de 10h00 à
12h30 et de 13h30 à 17h30.

L’Odéon et l’Opéra ont fusionné

La ville de Marseille a souhaité le rapprochement de deux de ses institutions culturelles municipales, chères aux marseillais, l’Opéra et l’Odéon. L’Odéon, Marseille Théâtre Municipal offre un vaste programme : des pièces grand public aux classiques de l’opérette, en passant par le théâtre de boulevard. C’est cette variété des genres qui a fait, en grande partie, sa renommée. Maurice Xiberras, directeur général de l’Opéra de Marseille, se voit donc confier la direction de cette salle dont il a confié le secrétariat général à Sophie Duffaut. Désormais vous pourrez consulter la programmation de l’Odéon sur le site Opéra.

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