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< >Emmanuel Macron. ’On doit garder notre cap : avoir une France plus forte et plus juste’
jeudi 27 octobre 2022
Une seconde participation à l’émission politique "L’Evénement" de France 2 pour Emmanuel Macron. Après les affaires internationales le 12 octobre, le président de la République était interrogé ce mercredi soir sur les questions de politique intérieure. Un second volet qui a porté une heure durant sur les crises que traversent le pays, l’augmentation du coût de la vie, la réforme des retraites, la crise énergétique, le 49.3....
- (Photo capture d’écran France 2)
Avoir une France plus forte et plus juste
« Nous sommes en train de traverser une crise, des crises même », indique Emmanuel Macron interrogé par Caroline Roux sur les « urgences françaises ». Il plante le décor : « La guerre qui revient en Europe a des conséquences multiples, sur l’énergie, on a eu peur de ne pas en avoir assez cet hiver ». Rappelle que des mesures ont été prises : « Sur les prix, ça touche la vie de beaucoup de compatriotes qui ont du mal, les petites entreprises, les industries. Nous devons passer cette tempête. Nous allons la traverser pour cela on doit protéger les plus faibles, nos étudiants, les familles les plus modestes, nos entreprises les plus fragiles, mais aussi notre industrie ». Dans le même temps il lance : « On doit pousser ceux qui ont plus de force à encore faire mieux. Et on doit garder notre cap : avoir une France plus forte et plus juste ».
« Mais qui est ce on ? »
Le ton de l’entretien est donné, Emmanuel Macron se veut grave tout autant que pédagogue. Il ne s’emportera qu’une fois, lorsqu’il évoquera la motion de censure votée en commun par la NUPES et le RN. « J’ai entendu les déclarations triomphalistes de Monsieur Mélenchon : "A 50 voix près on y était. Mais qui est ce on ? L’alliance de socialistes, écologistes, communistes, LFI avec ceux du RN ? ». Emmanuel Macron interroge encore : « Vous pensez que nos compatriotes qui ont voté socialiste, écologiste ont demandé de déposer une motion de censure qui, à dessein, été changée par cette coalition baroque de la NUPES ? ». Et de lancer : « Ils ont prouvé qu’ils étaient prêts à se mettre main dans la main avec le RN, alors qu’il y a la guerre en Europe. Ils ne sont pas du côté de l’ordre du mérite et du travail, ils sont du côté du désordre et du cynisme ».
« L’inflation est la conséquence de nos dépendances »
Le président de la République estime que la forte inflation actuelle est « la conséquence de nos dépendances, nous l’avons mieux maîtrisé que nombre de nos voisins ». Concernant la crise actuelle, il la chiffre à « 85 milliards d’euros de revenus en moins pour la nation ». Il ajoute immédiatement : « Un peu plus de la moitié de ce choc a été pris par l’État, avec les boucliers, les hausses de revenus, les indexations, 40% par les entreprises, 5 ou 6% par les ménages ». Il met en exergue : « L’inflation est environ à 6,5% là où elle est à 10% chez nos voisins ».
« Un mécanisme pour amortir les augmentations »
Emmanuel Macron poursuit : « Pour les ménages, on va continuer d’aider mais en adaptant les choses. Il y aura une hausse de 15% dans les premiers mois de 2023 sur l’électricité et le gaz. Mais ce devrait être des hausses de plus de 100%, comme c’est le cas chez certains de nos voisins, si nous n’intervenions pas ». Puis d’annoncer que les entreprises vont bénéficier de la même aide que les ménages, un plan qui sera présenté ce vendredi : « Pour les PME, comme les boulangers, nos allons mettre en place un mécanisme pour amortir les augmentations. Pour les grands groupes il y aura un guichet d’aides avec des acomptes ». Un mécanisme est également annoncé pour les gros rouleurs par le biais de remboursements . Les aides vont être ciblées en direction « de ceux qui en ont le plus besoin et on protège notre industrie ». Ces mécanismes doivent être financés par la taxation des surprofits « que nous avons mis en place en Europe ». Emmanuel Macron en vient aux étudiants annonçant un élargissement du dispositif des repas à un euros.
Pas d’indexation des salaires sur l’inflation
Interrogé sur les salaires le président affirme : « Si tous les salaires bénéficient d’une indexation automatique on entretient la hausse des prix ». Il met en revanche en avant l’importance de réduire le chômage : « On a baissé le chômage, on est passé de 9% à 7% malgré la crise. Ensuite, je veux qu’on gagne mieux avec son travail, le pouvoir d’achat se stabilise en 2022, avec des aides ». Et de plaider en faveur du dividende salarié. Le président considère que les Français doivent vivre mieux de leur travail. Il mentionne à ce propos la défiscalisation des heures supplémentaires : « on l’a porté à 6 000 euros ». Il ajoute être favorable à une négociation sociale dans les entreprises « pour permettre des hausses de salaire quand c’est possible ». Et d’insister : « Le dialogue dans une entreprise sur le partage de la valeur créée est nécessaire ».
« On n’a pas d’autres choix que de travailler davantage »
Il annonce : « Nous allons avoir une grande conférence sur le partage de la valeur ». Il insiste, graphique à l’appui, sur le fait que la France est le pays qui dépense publiquement le plus et prélève le plus. « Et nous sommes en-dessous en termes de nombre d’heures travaillées tout au long d’une vie ». Et de considérer : « Si on veut avancer, on n’a pas d’autres choix que de travailler davantage. Et, nous devons permettre aux jeunes de s’insérer professionnellement ».
Réforme des retraites
Emmanuel Macron est désormais interrogé sur sa future réforme des retraites. « Elle est essentielle si on veut préserver notre modèle social alors même qu’on ne veut plus augmenter les impôts ». Et il affirme qu’« il n’y a pas un expert sérieux qui vous dit que vos retraites sont financées ». La réforme devrait être mise en œuvre dès l’été 2023, l’âge légal de départ sera décalé de quatre mois par an. Selon Emmanuel Macron si l’on ne faisait pas la réforme des retraites, « en 2027, il faudra payer 400 euros de cotisations retraites par an en plus ». Mais, sous certaines conditions, le Président accepterait 64 ans plutôt que 65. Il signale toutefois que pour les fonctionnaires les méthodes de calcul ne changeront pas. Concernant les carrières longues un mécanisme sera maintenu. Mais pourquoi repousser l’âge de la retraite alors que tant de séniors sont au chômage ? interroge Caroline Roux : « A chaque fois qu’on a fait une réforme des retraites, on a amélioré l’emploi des seniors », répond le chef de l’État .
Une Europe qui protège son industrie
Concernant les véhicules électriques, dont nombre sont produits en Chine le Président avance : « On doit maintenant réconcilier le climat, l’industrie et la souveraineté énergétique ». Et de juger : « En tant qu’Européens, on doit réserver nos aides aux producteurs européens ». Et de déplorer : « Les Européens sont encore trop naïfs. La France et l’Allemagne doivent se mettre ensemble ». Avant d’asséner : « La Chine protège son industrie, les États-Unis aussi et l’Europe est ouverte à tout ». Il ajoute : « Plus on va produire de véhicules électriques, plus leur prix va baisser »
Réformer en profondeur les lois sur l’OQTF
Et enfin sur les obligations de quitter le territoire français (OQTF), le président de la République insiste à ce propos : « Nous devons réformer en profondeur nos lois ». Toutefois assure-t-il : « Je ne ferai jamais un lien existentiel entre l’immigration et l’insécurité ». Le chef de l’État a néanmoins promis de « durcir les choses avec les pays d’origine pour aller vers un taux de raccompagnement à la frontière de 100% pour ceux qui sont le plus dangereux. » Indiquant notamment dans ce cadre : « On va durcir les choses avec les pays d’origine... »
Michel CAIRE
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