Emmanuel Macron dans les starting-blocks: dose de rappel, pass sanitaire, chômage, retraites…

Publié le 10 novembre 2021 à  11h40 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h28

Pour la neuvième fois depuis la crise sanitaire Emmanuel Macron s’est adressé aux Français lors d’une allocution télévisée, ce mardi 9 novembre. «Je tenais, en cet automne 2021, à revenir vers vous pour répondre aux interrogations, parfois aux inquiétudes qui sont les vôtres sur notre situation sanitaire, économique, sociale et géopolitique.» Le président de la République a notamment évoqué la reprise épidémique et la dose de rappel du vaccin contre la Covid-19, qui sera obligatoire pour les plus de 65 ans à partir du 15 décembre «pour prolonger la durée de validité» du pass sanitaire. Outre l’épidémie, il a mis en exergue ses projets…

Emmanuel Macron est intervenu devant les Français lors d'une 9e allocution depuis la crise sanitaire (Photo capture d'écran)
Emmanuel Macron est intervenu devant les Français lors d’une 9e allocution depuis la crise sanitaire (Photo capture d’écran)

Le chef de l’État revient sur le contexte Covid: «Nous n’en n’avons pas terminé parce qu’à court terme, l’Organisation Mondiale de la Santé le dit, la cinquième vague a commencé en Europe. Au Royaume-Uni et en Allemagne, plus de 30 000 nouveaux cas supplémentaires sont enregistrés chaque jour. Et si, grâce à vos efforts, la situation en France est plus favorable, l’augmentation de 40% en une semaine de notre taux d’incidence et la remontée des hospitalisations sont des signaux d’alerte.»

Le pass sanitaire conditionné à la dose de rappel pour les plus de 65 ans

«Tout cela doit nous conduire à la plus grande vigilance et nous pousser à agir», insiste Emmanuel Macron. Il lance un appel «à l’esprit de responsabilité des six millions d’entre vous qui n’ont encore reçu aucune dose de vaccin. Vaccinez-vous pour vous protéger. La vaccination est ouverte à tous sauf aux enfants de moins de 12 ans. Je rappelle qu’une personne vaccinée a 11 fois moins de chances de se retrouver à l’hôpital en soins critiques. Je rappelle aussi que des milliards d’individus sur la planète ont déjà eu le vaccin et que nous avons maintenant déjà un certain recul.»

Le chef de l’État annonce donc l’une des mesures les plus attendues. «A partir du 15 décembre, il vous faudra justifier d’un rappel pour prolonger la validité de votre pass sanitaire». rappelle qu’une «campagne a été lancée depuis la fin de l’été pour tous les plus de 65 ans et les plus fragiles». De fait il souhaite désormais l’accélérer. Les Français actuellement éligibles pour recevoir une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 sont les plus de 65 ans, les soignants, les personnes qui souffrent d’obésité et les victimes de comorbidités qui ont été vaccinés il y a plus de six mois. Mais peu après l’allocution présidentielle, l’Élysée a précisé que cette obligation ne concernait, dans un premier temps, que les plus de 65 ans. Les plus fragiles, c’est-à-dire les personnes atteintes de comorbidités, sont quant à elles «incitées» à recevoir cette dose de rappel. Selon les dernières données gouvernementales au 7 novembre, 3,6 millions de personnes ont reçu une dose de rappel en France, sur les 7,7 millions de personnes répondant aux critères d’éligibilité actuels, soit 43% de cette population.

Une campagne de rappel pour les 50 à 64 ans

Le président de la République a également annoncé qu’une campagne de rappel visant spécifiquement les personnes âgées de 50 à 64 ans allait être lancée courant décembre car, précise-t-il: «83% des personnes en réanimation ont plus de 50 ans».

Des contrôles renforcés du pass sanitaire

Emmanuel Macron a également fait savoir que «les contrôles du pass sanitaire dans les établissements concernés et pour les entrées aux ports et aéroports seront encore renforcés». Il a ajouté que le gouvernement adapterait ses décisions territoire par territoire «en fonction de l’épidémie».

Redoubler de vigilance

Le chef de l’État incite les Français à «redoubler de vigilance» dans ce contexte de reprise épidémique et que «tous les assouplissements un moment envisagés seront reportés pour conserver les règles actuellement en vigueur». Emmanuel Macron souhaite que l’application des gestes barrières fassent «l’objet d’une attention accrue». Et le masque à l’école, à partir de 6 ans, «sera donc pour le moment maintenu».

Les prêts garantis par l’État prolongés jusqu’en juin 2022

Bruno Le Maire l’avait annoncé lundi, Emmanuel Macron l’a rappelé dans son allocution : les prêts garantis par l’État (PGE) «seront prolongés jusqu’en juin 2022». Pour être effective, cette prolongation doit encore être validée par la Commission européenne.

Les allocations chômage suspendues s’il n’y a pas de «recherche active d’emploi»

Emmanuel Macron aborde ensuite la situation des demandeurs d’emploi. Ceux qui «ne démontreront pas une recherche active d’emploi verront leurs allocations suspendues», prévient-il. Il n’a toutefois pas précisé sur quels critères cette «recherche active» serait jugée. Il annonce également qu’«à partir du 1er décembre de cette année, une nouvelle étape va s’engager : il faudra avoir travaillé au moins 6 mois dans les deux dernières années pour pouvoir être indemnisé, alors qu’aujourd’hui les droits au chômage sont ouverts au bout de quatre mois de travail.» Réaffirmant qu’il conduisait «en ce moment même une indispensable réforme de l’assurance chômage».

Un service public de l’autonomie pour nos aînés

Emmanuel Macron aborde également l’accompagnement des aînés «C’est par le travail aussi que nous permettrons à nos aînés de vivre plus longtemps chez eux ou d’être mieux accompagnés». Et annonce la création d’une cinquième branche de la Sécurité Sociale: «Elle sera pleinement mise en œuvre dans les mois qui viennent, et d’ici au 1er janvier, les professions du soin et de l’aide à domicile auront vu leurs salaires revalorisés. Nous sommes en train collectivement, en ce moment même, malgré la pandémie, de construire pas à pas un véritable service public de l’autonomie pour nos aînés. Nous le finançons et le financerons par davantage de travail.»

La réforme des retraites

Parmi les réformes prévues par le chef de l’État en 2017, et suspendues en raison du contexte de crise sanitaire, celle des retraites était sans doute la plus attendue. Emmanuel macron déclare : «La situation sanitaire que nous vivons et qui est en train de se dégrader partout en Europe, le souhait unanime exprimé par les organisations syndicales et professionnelles de concentrer les efforts sur la reprise, le besoin de concorde dans ce moment que vit notre Nation, font que les conditions ne sont pas réunies pour relancer aujourd’hui ce chantier.» Pour autant, assure-t-il: «Notre volonté de sauver notre modèle par répartition et d’en corriger les inégalités n’a pas changé.» Parmi les avancées, il indique que ce 1er novembre, «la retraite minimale pour les agriculteurs, qui est attendue depuis si longtemps, est entrée en vigueur.» Et dès 2022, explique-t-il :«Il faudra, pour préserver les pensions de nos retraités et la solidarité entre nos générations, prendre des décisions claires. Elles feront légitimement l’objet de débats démocratiques indispensables. Mais elles devront suivre à mes yeux des principes simples.» Il faudra «travailler plus longtemps en repoussant l’âge légal, aller vers un système plus juste en supprimant les régimes spéciaux, en harmonisant les règles entre public et privé et en faisant en sorte qu’au terme d’une carrière complète, aucune pension ne puisse être inférieure à 1 000 euros», a-t-il expliqué.

De nouveaux réacteurs nucléaires vont être construits

Emmanuel Macron a également annoncé que la France allait construire de nouveaux réacteurs nucléaires sur son sol. «Nous allons, pour la première fois depuis des décennies, relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays et continuer de développer les énergies renouvelables».Justifiant cette décision «pour garantir l’indépendance énergétique de la France, pour garantir l’approvisionnement électrique de notre pays et atteindre nos objectifs, en particulier la neutralité carbone en 2050».
Patricia MAILLÉ-CAIRE


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