Emmanuel Macron dévoile à Nice ses propositions sur la sécurité

Publié le 10 janvier 2022 à  21h27 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h28

Une hausse du budget, des effectifs supplémentaires sur le terrain, la généralisation des amendes forfaitaires… A quelques mois de la présidentielle, le président de la République, a multiplié, ce lundi 10 janvier, les annonces concernant la sécurité lors d’un déplacement à Nice (Alpes-Maritimes).

Emmanuel Macron dévoile son programme sécurité à Nice (©gouvernement)
Emmanuel Macron dévoile son programme sécurité à Nice (©gouvernement)

Devant des élus et des associations, le président de la République a renouvelé son intention de vouloir «doubler les policiers sur le terrain d’ici 2030». Il a expliqué lundi que pour parvenir à cet objectif au cours des cinq prochaines années, la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) mettrait «un terme aux tâches indues», comme la garde des bâtiments publics, le transfert des détenus, la police des audiences, etc. Emmanuel Macron a donc annoncé une accélération du dégagement des policiers et gendarmes des tâches administratives. «Il n’y aura plus à compter de 2023, précise-t-il, un seul de ces personnels actifs dans les fonctions de contrôle administratif à nos frontières ou de gestion des centres de rétention administrative (CRA)». «Cela nous permettra de remettre pas moins de 3 000 agents sur la voie publique», indique-t-il. Cette mesure viendra en complément de la création des 10 000 postes de forces de l’ordre depuis le début du quinquennat, a précisé le président. «Nous avons, ces cinq dernières années, conformément à l’engagement que j’avais pris, réinvesti dans notre sécurité », a également défendu Emmanuel Macron, sous forme de bilan.

Présence policière doublée dans les transports

«De plus en plus de femmes n’osent plus prendre les transports en commun par peur d’être agressées. Nous allons doubler la présence policière dans les transports, en particulier aux horaires où les agressions sont le plus constatées», indique le chef de l’État dans le cadre d’une future loi sur la sécurité (loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur). Cette nouvelle loi ne pourrait être votée qu’après l’élection présidentielle.

L’amende pour harcèlement de rue triplée

Le harcèlement de rue va être qualifié de « délit» dans la loi. Concrètement, il sera sanctionné par une amende forfaitaire au montant triplé, 300 euros, pour être dissuasif et efficace..

Quinze milliards d’euros en plus sur cinq ans

Emmanuel Macron a annoncé que le budget de la sécurité serait accru de 15 milliards d’euros sur cinq ans, dans le cadre d’un projet de loi qui sera présenté en Conseil des ministres en mars. Cette « Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur » (Lopmi) -qui ne pourrait être votée qu’après l’élection présidentielle- entérinera donc une hausse de 25% du budget actuel, a déclaré le Président.

Cet effort budgétaire, qui serait «historique», viendrait après celui du budget 2022 qui était déjà un record avec 1,5 milliard d’euros supplémentaires dédiés à la sécurité. Concrètement, le budget du ministère serait augmenté d’un milliard la première année, de deux la deuxième année et ainsi de suite jusqu’à cinq milliards de plus la cinquième année, de sorte que le total atteindrait 15 milliards à la fin de la Lopmi.

Les amendes forfaitaires généralisées pour les peines inférieures à un an de prison

Le président a annoncé une généralisation des amendes forfaitaires délictuelles (AFD) pour les délits sanctionnés par des peines inférieures à un an de prison. Il a expliqué que cette généralisation de l’AFD, utilisée notamment pour lutter contre la consommation de stupéfiants, était «un élément de simplification» qui permettra aux «magistrats de se concentrer sur les affaires plus importantes».

Formation cyber pour lutter contre les attaques numériques

Emmanuel Macron a annoncé la création de 1 500 cyber-patrouilleurs supplémentaires et d’une école de formation cyber pour lutter contre les attaques numériques, dans le cadre d’un plan d’investissement d’un milliard d’euros. «Il s’agit d’un effort spécifique qui peut être évalué à au moins 1 500 cyberpatrouilleurs supplémentaires -notamment réservistes- pour les prochaines années», a indiqué l’Elysée.

L’école de formation sera créée au sein du ministère de l’Intérieur pour former les policiers, les gendarmes et les agents des services de renseignement «sur cette thématique en constante évolution», selon l’Élysée. Par ailleurs, le chef de l’État a annoncé la mise en place d’un équivalent numérique de «l’appel 17» afin que chaque citoyen puisse signaler en direct une cyberattaque (virus, piratage, etc.) et être mis immédiatement en relation avec un opérateur spécialisé.

Une «force d’action républicaine pour les quartiers»

Emmanuel Macron évoque la création d’une «force d’action républicaine pour les quartiers». «Une force d’action qui, dans les quartiers qui connaissent des difficultés, va nous permettre de projeter pendant plusieurs mois des forces de sécurité dédiées qui vont venir sécuriser le quartier, aider à démanteler les principaux points de deal», .

Deux cents brigades de gendarmerie créées en milieu rural

«On va créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural qui pourront prendre la forme de nouveaux types d’implantations avec des expérimentations qui vont être lancées dans plusieurs départements», a annoncé le président, «pour remettre de la tranquillité dans les quartiers les plus ruraux».

«Les expérimentations conduites dans plusieurs départements ont prouvé l’efficacité du système, qui rapproche les forces de l’ordre de la population dans des territoires où l’empreinte des services publics est faible», a ajouté le chef de l’État.

Au cours de cette prise de parole à Nice, Emmanuel Macron a aussi déclaré avoir «réinvesti pour lutter contre l’immigration illégale» et contre la radicalisation. Il dit également avoir «mené une action nouvelle contre la drogue» avec la création d’un organisme central pour lutter contre les trafics et les points de deal. «C’est une priorité et le restera, a-t-il ajouté. Notre devoir et notre vocation c’est de continuer à améliorer inlassablement les choses.»

Création d’un site unique pour la DGSI en 2028

Emmanuel Macron a confirmé la construction d’un site unique accueillant l’ensemble des services de renseignement. Ce site unique de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sera situé à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), dans les anciens locaux du journal Le Parisien, qui ont été rachetés par l’État.

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La police-gendarmerie en 2030

La LOPMI devra permettre de garantir une meilleure sécurité aux Français via :
➜ Une transformation technologique : une agence du numérique des forces de sécurité intérieure sera créée.
➜ Une transformation RH : des policiers et gendarmes mieux formés et mieux encadrés pour rendre un meilleur service aux Français

Des forces de l’ordre mieux formés :
➜ À compter de mai 2022, le temps de formation initiale des gardiens de la paix et des sous-officiers sera augmenté de 50 %, c’est-à-dire allongé de 4 mois. La formation continue augmentera elle aussi progressivement de 50 %.
➜ Près de 1 500 formateurs devront être recrutés pour les deux forces.)]

Patricia MAILLÉ-CAIRE

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