Emmanuel Macron veut panser les plaies de Marseille

Publié le 31 août 2021 à  14h54 - Dernière mise à  jour le 1 novembre 2022 à  14h54

La visite est qualifiée d’exceptionnelle. Par sa durée déjà, 3 jours dans une seule ville, à partir de ce 1er septembre, c’est du jamais vu. Par ses ambitions aussi. Au cours de ces journées Emmanuel Macron, qui sera accompagné de plusieurs ministre (Blanquer, Darmanin, Dupond-Moretti, Gouraut, Pompili, Girardin, Abba…), doit effectuer une série d’annonces pour faire face aux urgences sécuritaire, sociale, éducative et sanitaire de la ville.

Emmanuel Macron sera à Marseille à partir de demain et pour 3 jours ©Capture d'écran
Emmanuel Macron sera à Marseille à partir de demain et pour 3 jours ©Capture d’écran

« Du jamais vu »

De source élyséenne c’est «un plan d’investissement jamais vu » pour faire face à l’ensemble des urgences mais aussi pour «proposer un projet d’avenir». Mais, avant tout, il s’agit d’avoir un impact rapide sur la vie des Marseillais. Demain après-midi séquence sécurité avec la confirmation de l’arrivée de 300 fonctionnaires supplémentaires « nets » sur 3 ans et un parc de nouveaux véhicules. La poursuite des opérations de démantèlement des plans drogue (807 opérations depuis le début de l’année) et de la répression des clients (9 000 amendes).

Jeudi matin, jour de rentrée scolaire, Emmanuel Macron se rendra dans une école du 13e arrondissement pour parler de reconquête républicaine avec son plan d’investissement destiné à réduire la vétusté des écoles marseillaises. Il rencontrera les équipes pédagogiques, les personnels, les élèves et les parents d’élèves. Le Président évoquera également le dédoublement des classes.

Réduire les fractures marseillaises

Dans son volet territorial, le Président compte aussi investir le champ des transports. Désenclavement des quartiers Nord, plan de déplacement au sein de la métropole seront au menu des discussions lors d’un déjeuner avec les élus métropolitains. L’autre axe concerne la suppression de l’habitat indigne. 10 000 logements sont concernés dans la cité phocéenne. Cinq cents ont été réhabilités. Le Président trouve que « cela ne va pas assez vite» et il va inciter les acteurs à passer la surmultipliée. Il est également annoncé un effort supplémentaire en faveur de l’AP-HM.

Prospective

Au-delà des urgences une partie prospective est également annoncée. Les conseillers de l’Élysée précisent que cette partie s’appuie sur plusieurs axes: «L’insertion scolaire pour la jeunesse qui doit aussi bénéficier d’une insertion sociale et économique ce qui passe par une dynamisation de la vie des quartier». Autre dossier avancé, le Grand port maritime de Marseille. «Il importe de connecter le port avec son hinterland, des actions sont déjà entreprises avec la LGV et les travaux à la Gare Saint-Charles. Le Port va être soutenu pour renforcer son attractivité». Enfin la volonté est affichée de rendre encore plus attractive la ville de Marseille pour l’accueil de tournages de film.

« Mettre fin à l’incurie »

L’État va mettre la main à la poche mais ces investissements ne se feront pas sans contrôle. Des structures ad hoc vont être mises en place dans chaque domaine (école, transport, logement…) pour éviter que « l’incurie marseillaise », citée à plusieurs reprises par les conseillers élyséens, n’entraîne des accompagnements financiers à fonds perdus comme par le passé. Le message à Marseille pourrait se résumer ainsi: «Aide-toi et l’État t’aidera».

Séquence en mer

Dans ces journées bien remplies, Emmanuel Macron aura un volet plus international avec l’ouverture du Congrès mondial de la nature de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) vendredi au parc Chanot. Auparavant, il se rendra le matin en bateau dans le Parc national des calanques pour parler biodiversité et restauration des écosystèmes dégradés. Au cours de ces 3 jours Emmanuel Macron souhaite montrer sa relation particulière avec Marseille, son «affection et son attachement» à cette ville selon ses conseillers. Dans sa besace une sorte de plan Marshall avec ses financements et ses contraintes.
Joël BARCY
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