Emploi. Tandem-Hub du mentorat: mise à feu du deuxième étage de la fusée

Publié le 24 octobre 2019 à  21h37 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h23

C’est au Salon de l’entrepreneur à Marseille que Fabrice Alimi, vice-président de la CCI Marseille Provence, délégué à l’emploi et à la formation, Gérard Gazay, vice-président du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône délégué à l’Emploi et Martial Alvarez, vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence délégué à l’Emploi, l’Insertion et l’Economie Sociale et Solidaire, ont présenté le 22 octobre la deuxième étape de Tandem-Le Hub du Mentorat qui s’élargit désormais à l’entrepreneuriat. L’objectif avancé est simple: accélérer l’usage du mentorat pour sécuriser les porteurs de projet et créateurs d’entreprises dans leur aventure entrepreneuriale.

De gauche à droite Martial Alvarez, Gérard Gazay, Fabrice Alimi et les partenaires du Hub: Franck Aranjo, Jean-Marc Rouquerol, Céline Manca, Muriel  Bernard-Reymond (Photo Robert Poulain)
De gauche à droite Martial Alvarez, Gérard Gazay, Fabrice Alimi et les partenaires du Hub: Franck Aranjo, Jean-Marc Rouquerol, Céline Manca, Muriel Bernard-Reymond (Photo Robert Poulain)
«Ni coaching ni tutorat, la relation mentorale est une relation égalitaire basée sur le désintéressement financier. Le mentoré peut attendre de cette relation une zone bienveillante d’échanges et de partage d’expériences, une aide à la décision, une relation de confiance», explique Fabrice Alimi qui précise: «Et cela fonctionne. Le mentorat a fait ses preuves pour faciliter l’accès à l’emploi, que ce soit par le salariat ou l’entrepreneuriat. Son utilisation permet d’atteindre un taux de retour à l’emploi de plus de 70% contre 30% classiquement. Dans d’autres pays francophones, le taux de survie d’entreprises créées est amélioré dans les mêmes proportions- 75% avec mentorat contre 35% sans-».

260 mentors et 150 tandems constitués

Fabrice Alimi rappelle que cette aventure, lancée par la CCI Marseille Provence (CCIMP) en juin 2018, avec le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et la Métropole Aix-Marseille-Provence, permet de rendre les actions de mentorat plus lisibles et visibles afin de démocratiser et faciliter son usage auprès des entreprises et des demandeurs d’emploi ou porteurs de projet. La CCIMP, reconnue «tiers de confiance», anime le hub constitué d’acteurs économiques, d’acteurs de l’emploi et de l’entrepreneuriat, engagés pour opérer le mentorat, sourcer les mentorés et les mentors et en faire la promotion. «Nous comptons aujourd’hui 260 mentors et 150 tandems sont constitués, un certain nombre de mentors étant dans l’attente de créateurs d’entreprise à accompagner». Gérard Gazay rappelle que le Département a lancé ce principe du tutorat pour les bénéficiaires du RSA avec là encore des résultats : «70% des tutorés trouvent un emploi contre seulement 30% pour ceux qui n’en n’ont pas bénéficié». Rappelle que 20 000 emplois ne sont pas pourvus sur le Département. «Une explication à cet état de fait réside dans le manque d’accompagnants. C’est dire si cette initiative est importante». Martial Alvarez insiste à son tour sur l’importance du travailler ensemble. Il note à ce propos: «La relation du politique à l’entrepreneur a changé. L’entreprise est le lieu de création de l’emploi et nous devons lui offrir en tant que politique les meilleures conditions pour réussir». Salue le monde de l’entreprise «pour son évolution, son engagement, l’aide qu’il apporte à des personnes pour trouver un emploi, pour créer son entreprise». Puis c’est au tour des partenaires du Hub du Mentorat et de l’écosystème de l’entrepreneuriat de témoigner. Céline Manca, responsable Pôle Développement et Formation, BGE Accès Conseil explique: «Nous sommes là depuis le début de l’aventure. Le Hub est un vrai plus, une offre complémentaire indispensable qui permet de proposer un double accompagnement ». Jean-Marc Rouquerol, directeur, Initiative Marseille Métropole enchaîne: «Nous nous inscrivons dans la continuité de l’action de BGE. Nous accompagnons et soutenons les porteurs de projet de création et de reprise de Très Petites Entreprises (TPE). Nous aidons à la réalisation du business plan, facilitons la relation avec la banque, accompagnons avec un réseau de parrainage. Le Hub du mentorat s’inscrit dans la continuité de notre action. Il dispose d’un grand nombre de parrains et ces derniers, contrairement aux nôtres qui sont retraités, sont dans la vie active».

«Les mentors sont très importants, ils permettent de structurer la pensée du créateur d’entreprise»

Murielle Bernard Reymond, directrice, Le Carburateur explique: «Nous hébergeons 44 résidents. Nous effectuons au préalable un diagnostic qui nous permet de comprendre le profil, l’entreprise, ses points forts et ses points faibles, ses besoins et contraintes. Et les mentors sont très importants, ils permettent de structurer la pensée du créateur d’entreprise, de le raccorder à la réalité et, en l’accompagnant, lui ouvre son carnet d’adresse et permet parfois de trouver des contrats». Frank Araujo, directeur de l’Accélérateur M qui fête sa première année d’existence indique pour sa part : «Nous sommes là pour accélérer des start-up, offrir un bouquet de services pour des entreprises plus importantes, nous arrivons après « Le Carburateur ». Nous accueillons des entreprises qui se situent dans l’économie bleue ou verte ou dans l’industrie culturelle et créative qui ont au minimum deux clients et qui disposent d’un potentiel de développement. Nous avons actuellement 14 entreprises avec lesquelles nous travaillons sur plusieurs leviers, nous avons un coach, des experts métiers et arrive le mentor qui a un rôle fondamental, il est bénévole, il propose son relationnel, il est inspirant pour le mentoré et, parfois, offre des moments de respiration, un apéro, un café, un repas. Et, si dans son parcours professionnel le mentor a connu un échec c’est encore mieux». Fabrice Alimi conclut la rencontre: «Notre territoire a besoin de l’ensemble de ces dispositifs pour se développer. Et il importe de chiffrer les créations d’emplois car on crée de l’emploi, en nombre, mais on ne peut pas dire exactement combien».
Michel CAIRE

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