Entretien. Guillaume-Jean Lefebvre artiste-peintre, comédien et photographe : « Jouer la comédie est plus qu’une passion, c’est une part de ce que je suis »

Publié le 25 juin 2020 à  10h57 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  11h51

Artiste-peintre, comédien et photographe, Guillaume-Jean Lefebvre, ce Vosgien, originaire de Remiremont, expatrié à New York est un touche-à-tout qui a bel et bien trouvé sa voie et s’inscrit dans nombre d’univers. Rencontre avec un artiste atypique, autodidacte et engagé dans les causes humanitaires.

Acteur et artiste complet qui vit désormais aux États-Unis le Français Guillaume-Jean Lefebvre mêle les arts graphiques et les arts du jeu. (Photo D.R.)
Acteur et artiste complet qui vit désormais aux États-Unis le Français Guillaume-Jean Lefebvre mêle les arts graphiques et les arts du jeu. (Photo D.R.)

Comment est née cette envie de devenir comédien?
J’ai toujours était fasciné par l’acting. J’adorais jouer lors de spectacles d’école pour célébrer la fin de l’année quand j’avais seulement 6 ans. Cela s’est confirmé quelques années plus tard lors d’un spectacle de fin d’année à l’âge de 13 ans. Jouer la comédie est plus qu’une passion : c’est une part de ce que je suis. J’ai commencé à réaliser très tôt -avec la caméra de mon père puis avec celle que j’ai eu à 14 ans – des films avec ma sœur et mes ami(es). Ma première intervention à New-York à été pour la chaîne The Fox dans la célèbre émission Dr Oz, qui sera prochainement diffusée.

Pourquoi avoir choisi les États-Unis?
Les États-Unis se sont proposés à moi à un moment où je souhaitais quitter Paris pour Londres. J’étais à un tournant de ma vie où j’avais besoins de changements aussi bien dans ma vie personnelle que professionnelle. J’avais l’impression que j’avais fait le tour de la question en France. Je suis né à Remiremont le 24 juin 1990, je suis arrivé à Paris à l’âge de 17 ans, loin des miens dans une ville que je ne connaissais pas, et à la suite de divers événements personnels et de mauvaises rencontres, j’ai fait une grave dépression qui m’a conduit à 18 ans à la pire erreur de ma vie…. Ce qui m’a plongé dans le coma. J’étais en fauteuil roulant et dans un centre de rééducation pour réapprendre à marcher. Cela m’a laissé encore aujourd’hui des séquelles importantes. Je n’ai jamais raconté cela publiquement. C’est la première fois. Sûrement en raison de la maturité et surtout parce que je n’ai plus honte de le dire. En 2017 ce fut en quelque sorte l’année du changement, j’avais la sensation que je ne pouvais pas évoluer davantage à Paris dans ce domaine que j’aime tant. Les États-Unis furent un nouveau challenge un nouveau chapitre, et de nouvelles opportunités se sont offertes à moi ici à New-York. Cela n’a pas été facile de s’adapter, cependant je suis ravi d’avoir pris cette décision et de plus j’y ai trouvé l’amour donc que demander de plus ? Je suis heureux ici.

Quels sont vos autres passions?
Je suis passionné par l’art en général. J’adore peindre et je participe d’ailleurs depuis 2 ans au grand Gala Ali Forney Center afin de soutenir la communauté LGBTQ et les sans-abri. Ce gala est porté par des célébrités telles que Lady Gaga, Jussie Smolett, Lindsay Lohan, Todrick, ou encore Billy Porter… j’ai eu l’immense plaisir que ce dernier dédicace ma peinture à son image, lors du gala 2019. Mes toiles ont également permis en 2019 de récolter pour l’association la somme de 7 000 $ sur les plus de 1 Million de dollars récoltés durant la soirée. Dernièrement j’ai réalisé au sein du Sofitel une peinture géante à l’image du Broadway show Jagged little Pill. Je remercie d’ailleurs le directeur de l’hôtel pour cette superbe opportunité mais également Darian James et Danny Harpez pour leur confiance. Je suis également photographe graphiste, cela m’a permis en France de réaliser plusieurs affiches pour promouvoir divers artistes, pièces de théâtre ou encore séries TV. À New-York j’ai eu la chance de photographier la cérémonie Watch party des Tony Awards entre autres. Je suis également créatif directeur d’un nouveau magazine de mode, cela me prend énormément de temps. Le magazine met en lumière chaque mois une célébrité française ou américaine. Et du contenu éditorial mode. Je suis fier de ce projet… et je suis fier de pouvoir déjà compter nombre de personnalités aussi bien françaises qu’américaines à mon actif. Ce magazine qui a six mois a déjà publié des photos et/ou interviews de Mike Ruiz, Rose McGowan, Veronica Webb, Angelica Ross, Madisin Rian, Lorie Pester, Alex Vinash, David Dickens, Jermaine Jackson et bien d’autres… J’espère que cela n’est que le début. Je croise les doigts.

Quelle est votre conception du métier d’acteur?
Je pense que c’est un métier qui réclame une réelle passion et une grande motivation. Beaucoup veulent devenir acteur pour la seule et unique raison d’être célèbre. Cela n’est jamais une bonne raison. Nous avons malheureusement aussi une mauvaise étiquette. On juge malheureusement les artistes qui souhaitent percer, comme des personnes superficielles, extraverties, toujours à la recherche de célébrité ou de reconnaissance. En ce qui me concerne, je suis quelqu’un de réservé. Je suis également très critique à l’égard de moi-même, et j’ai pris du temps pour accepter mon corps, surtout après mon passé funeste. La photo a été une bonne thérapie et l’acting également, j’aime le fait de pouvoir interpréter avec mes photos ou autres quelqu’un que je ne suis pas. Je ne joue pas, je suis cette personne le temps d’un shooting. Souvent on ne comprend pas que cela est de l’acting et que nous devons sans cesse nous promouvoir avec des photos et autres afin de pouvoir toucher les casteurs. Mais, c’est un métier magnifique mais, j’ai souvent l’impression que les réalisateurs ne recherchent plus forcément des acteurs, du moins en France. Si par exemple ils ont besoin d’une personne pour un rôle de banquier, il est fréquent de voir dans l’annonce qu’ils recherchent de vrais banquiers, de même pour les agents de sécurité, avocats, jeunes de banlieue etc. Je trouve cela dommage. Un bon acteur peut tout faire.

Qu’est-ce que pour vous un grand film?
J’aime plusieurs styles de films. Cependant je pense qu’un grand film te porte par l’émotion que transmettent les acteurs, tous mêlés à une histoire passionnante ou bouleversante. C’est pourquoi j’insiste sur le fait que l’acteur ne doit pas « jouer » la comédie, mais doit être la personne qu’il incarne afin que le spectateur puisse être transporté. Et, un film n’est rien sans un bon réalisateur une bonne équipe de cadreurs, et une équipe de montage performante.

Le corps a une grande place dans votre travail. Pourquoi?
Le corps est important plus en tant que modèle qu’en tant qu’acteur. Cependant on ne va pas se mentir : tout cela reste commercial et parfois les casteurs préfèrent pour les publicités ou autres prendre des acteurs plutôt agréables à regarder. Je ne pense pas faire partie de cette catégorie, il y a beaucoup mieux que moi et c’est pourquoi j’essaye de ne pas trop me laisser aller. De toute façon, rester authentique voilà un de mes credo.
Propos recueillis par Jean-Rémi BARLAND

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