Environnement: Provence-Alpes-Côte d’Azur partenaire du Tour du Monde d’Energy Observer premier navire hydrogène autonome

Publié le 30 mars 2018 à  23h05 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h46

Energy Observer est le premier navire hydrogène autonome en énergie sans émission de gaz à effet de serre, ni particules fines (Photo Robert Poulain)
Energy Observer est le premier navire hydrogène autonome en énergie sans émission de gaz à effet de serre, ni particules fines (Photo Robert Poulain)
Le réchauffement climatique prouve chaque jour un peu plus la nécessité de sortir de la dépendance aux énergies fossiles, dont les ressources s’épuisent et mettent à mal environnement, santé et avenir. Tel est le grand défi auquel nous sommes confrontés. Pour y répondre les énergies renouvelables démontrent leur potentiel, tant sur le plan technologique qu’économique. Leur intermittence demeure un obstacle qui peut être surmonté en misant sur la mixité énergétique et le couplage des moyens de stockage. Telle est la preuve qu’entend porter Energy Observer qui vient de partir de Marseille, occasion d’une rencontre à la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur où Renaud Muselier, son président et le groupe Engie ont expliqué leur soutien à ce projet.

Renaud Muselier entouré de Thierry Lepercq, Laurence Monnoyer-Smith, Jérôme Delafosse, Victorien Erussard (Photo Robert Poulain)
Renaud Muselier entouré de Thierry Lepercq, Laurence Monnoyer-Smith, Jérôme Delafosse, Victorien Erussard (Photo Robert Poulain)
Energy Observer? C’est le premier navire hydrogène autonome en énergie sans émission de gaz à effet de serre, ni particules fines. Ce navire du futur à propulsion électrique fonctionne grâce à un mix d’énergies renouvelables et un système de production d’hydrogène décarbonée à partir de l’eau de mer. Ce défi technologique et scientifique a pour ambition de tester en condition extrêmes des technologies de pointe préfigurant les réseaux énergétiques de demain, applicables en milieu terrestre.«J’ai rencontré Victorien il y a quelques mois, sur son bateau amarré au quai du Mucem. Un bateau tout droit sorti de livres de Science-Fiction mais, avec un capitaine bien réel avec la tête sur les épaules. Un homme passionné, qui a su me décrire son projet avec une telle sympathie et m’expliquant en toute humilité, qu’il préparait le tour de la Méditerranée, puis le tour monde avec son équipage pour effectuer l’Odyssée du futur; Son engagement pour la cause environnementale est sans faille. Pour ma part, cet engagement est arrivé tardivement mais il relève d’une véritable prise de conscience», explique Renaud Muselier.

«La Méditerranée un véritable laboratoire du changement climatique»

Le bateau a entrepris une Odyssée pour le futur de six ans (2017-2022), de 50 pays, de 101 escales, afin de sensibiliser le grand public aux thèmes majeurs de la transition écologique. Ce tour du monde est mené par Victorien Erussard, fondateur et capitaine d’Energy Observer et Jérôme Delafosse, chef d’expédition et réalisateur de documentaires. Après un tour de France parcouru de Saint-Malo jusqu’à Monaco, Energy Observer vient d’entamer le deuxième chapitre de son Odyssée: la Méditerranée. «Un véritable laboratoire du changement climatique », avance Victorien Erussard qui précise que «le tour de France nous a permis de mettre à niveau nos équipements et de constater que l’autonomie énergétique est en théorie acquise». Jérôme Delafosse enchaîne: «Nous sommes très heureux de commencer notre périple en Méditerranée de Marseille. La Méditerranée est une mer de légende, un lieu de convergence entre trois continents et 23 pays dont les niveaux de développement sont très disparates. Elle concentre la plupart des défis majeurs du XXIe siècle: croissance démographique, urbanisation, trafic maritime intense, pollution pression touristique et menace sur la biodiversité. Il est d’urgent d’agir en Méditerranée, ce laboratoire où l’on mesure l’impact de l’Homme sur le changement climatique». Thierry Lepercq, directeur général adjoint d’Engie en charge de la recherche, la technologie et l’innovation considère: «Energy Observer a construit un système cohérent de fourniture, de stockage et d’utilisation d’énergie». Ajoute que le Groupe a des solutions en matière d’énergie renouvelable: «L’énergie décarbonée est à portée de main. Nous voulons entrer dans une très grande aventure industrielle et humaine». Michèle Azalbert, directrice générale business Unit Hydrogène d’Engie d’insister: «Nous croyons à l’hydrogène et nous voulons être présents, au niveau mondial, de la production jusqu’aux usagers».

«Energy Observer, premier ambassadeur des objectifs du développement durable»

Laurence Monnoyer-Smith, déléguée interministérielle et commissaire générale au développement durable, revient sur la COP21, l’importance de transformer les modes de production comme de consommation et invite «chacun à prendre sa part de responsabilité». «Energy Observer, poursuit-elle, est l’une des actions dont nous avons besoin car c’est un porteur d’espoir. C’est pourquoi le ministère de la Transition Écologique et Solidaire est heureux d’en faire le premier ambassadeur des objectifs du développement durable.» Renaud Muselier rappelle: «Le 21 novembre dernier, nous avons organisé un événement international à Marseille : Méditerranée du futur, un engagement commun en faveur du climat. J’ai voulu ouvrir la voie d’une coopération méditerranéenne nouvelle basée sur la croissance verte et la création d’emplois durables. Cet événement s’inscrit dans mon ambition : nous serons la première Région d’Europe à respecter les accords sur le climat de la COP 21. Avec les élus de ma majorité, nous avons voté un grand plan climat au mois de décembre, articulé autour de 5 axes et 100 initiatives. Un plan climat qui permettra à notre région d’avoir une COP d’avance».

«Nous travaillons en partenariat étroit avec le GPMM pour l’électrification des navires à quai»

Revient sur diverses mesures prises par la Région notamment en matière d’éco-mobilité: «Nous avons densifié l’offre de transport régional ferroviaire et routier afin de favoriser les transports en commun régionaux. Nous travaillons en partenariat étroit avec le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) pour l’électrification des navires à quai, réduisant drastiquement les émissions de polluants en journée sur la métropole marseillaise». Il annonce également:«Nous publierons dans les jours qui suivent notre baromètre du bien-être. A travers plusieurs critères factuels, ce baromètre permettra d’évaluer le bien-être dans notre région et sera renouvelé chaque année».
Michel CAIRE

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