Environnement : l’air devient l’affaire de tous avec la plateforme « air-Marseille.eu »

Publié le 9 juin 2015 à  23h37 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Le nouveau dispositif de gouvernance numérique air-Marseille.eu rend public et visible les engagements de tous les acteurs concernés par la lutte contre la pollution atmosphérique et ses effets. Il permet de lancer une dynamique collective et d’y associer les habitants, offrant ainsi aux Marseillais la possibilité de connaître la qualité de l’air dans leur quartier, de savoir quelles sont les actions mises en place pour lutter contre la pollution et d’être informé sur les bons gestes face à la pollution. L’air à Marseille, quels enjeux ? Quel air je respire ? Qui fait quoi ? Que puis-je faire ?

Présentation de la plateforme numérique air-marseille.eu (Photo P.M-C.)
Présentation de la plateforme numérique air-marseille.eu (Photo P.M-C.)

La réduction de la pollution atmosphérique est un enjeu fondamental pour la santé et la qualité de vie des citoyens. Sous lʼégide de «Marseille Durable», la Municipalité, en collaboration avec Air Paca, vient de lancer la plateforme Internet air-marseille.eu , créée dans le cadre du projet Gouvʼairnance soutenu par lʼEurope, pour manifester lʼengagement des acteurs du territoire en faveur de la qualité de lʼair. «Air-marseille.eu » propose aux acteurs publics et privés, concernés par la lutte contre la pollution atmosphérique, de partager leurs initiatives afin de faciliter la coordination de lʼaction publique et de lancer une dynamique collective associant lʼensemble de la société civile. Ce site permettra ainsi dʼaccéder non seulement aux diagnostics et aux informations sur la qualité de lʼair délivrées par Air Paca (notamment la cartographie détaillée de la pollution en temps réel) mais aussi aux engagements et actions des collectivités, des entreprises, des associations. Il sʼagit, in fine dʼimpliquer les habitants en leur conseillant les bons gestes pour contribuer à lutter contre la pollution de lʼair et sʼen protéger. Cela les amènera naturellement à sʼimpliquer plus largement dans la lutte contre le changement climatique qui constitue un objectif politique majeur pour la France en 2015 avec la COP 21 qui se tiendra en décembre à Paris. «En soutenant la mise en place de ce dispositif en faveur de la protection de lʼenvironnement, Marseille se positionne incontestablement comme ville durable, métropole exemplaire en Méditerranée», est-il souligné.
«Le développement durable, il faut le penser globalement et agir localement », indique Robert Assante, adjoint au maire de Marseille, délégué à lʼEnvironnement, au Développement durable, au Plan climat, au Cadre de vie, à la Qualité de ville. Rappelant que la pollution de l’air «vient non seulement des véhicules mais également des retombées de l’aéroport, des industries, du Grand port maritime de Marseille -qui travaille depuis plusieurs années sur l’environnement notamment avec une innovation les bateaux branchés» . Et d’insister sur les aménagements réalisés sur Marseille, avec la piétonnisation du Vieux-Port, citant notamment le Quai des Belges «dont l’air s’est amélioré à hauteur de 50% et les endroits un peu plus éloignés 20%». Et de lancer un slogan: «Respirons le meilleur air de France dans la meilleure ville de France».
Pour le représentant de la DREAL (Direction Régionale Environnement Aménagement Logement), «l’air est une problématique qui nous impacte. 60% de la population, en souffre.» Incite à «agir collectivement, l’État, les institutions, les industries… et le faire de manière coordonnée et concertée». Évoque les contentieux européens «avec 4 grosses agglomérations en Paca pointées du doigt» mais, constate-t-il: «Tous les acteurs se sont pris par la main et ont soit des actions en cours d’élaboration ou déjà en action pour faire bouger le plan de protection de l’atmosphère.»
Muriel Andrieu-Semmel de l’Agence régionale de la santé (ARS) insiste sur les conséquences d’un air pollué sur la santé et la nécessaire amélioration de la qualité de l’air. «Respirer est un des besoins fondamentaux, par personne c’est 15m3 d’air par jour. Il s’agit d’un enjeu majeur de santé publique, le soin ne répondant qu’à 30% des besoins.» Dominique Robin, le directeur d’ Air Paca de se réjouir: «Il y a encore 5 ans on n’aurait pas entendu un tel message». Constate d’importantes avancées «pour notre air». Et se félicite de la mobilisation des territoires du Sud au rang desquels l’Espagne, La Jordanie, le Liban. «L’enjeu d’Air Paca, poursuit-il est d’informer, surveiller, mettre en évidence les problèmes et quels sont les bons réflexes pour l’air.» Il regrette cependant que dans les collèges, les écoles «il y a des visites pour l’eau, les déchets, les forêts et très peu pour l’air. Il existe un déficit sur ce sujet». Aborde la question de l’attractivité du territoire: «Les investisseurs avant de venir regarde la qualité de l’environnement».
Le représentant d’Avitem (Agence des villes et territoires méditerranéens durables) de confirmer: «La qualité de l’air est un enjeu à travers l’impact sanitaire et économique». Point de pessimisme puisque, rappelle-t-il, la pollution est« une nuisance réversible». Citant la Ruhr ou encore Mexico «qui connaissent une amélioration notable». quant à Mickaël Parra, il avance que le Grand Port maritime de Marseille «tiendra sa place dans cette plateforme». «En 2008, signale-t-il, nous avons eu des discussions avec Air Paca à propos de qualité de l’air au Port. Nous avons aujourd’hui une très bonne connaissance de nos émissions. Et fin 2013 nous avons signé une convention avec Air Paca»
Patricia MAILLE-CAIRE

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