États généraux de l’éco : 200 spécialistes pour réfléchir à la future monnaie ouest-africaine

Publié le 26 mai 2021 à  13h22 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  18h00

Depuis ce mercredi 26 mai, plus de 200 personnalités de l’économie sont réunies à Lomé pour travailler sur la nouvelle monnaie, l’éco. Décidée le 21 décembre 2019, à Abidjan, par les présidents français et ivoirien, Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, il est prévu qu’elle remplace à terme le franc CFA, dans les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.

Ouverture aujourd'hui du colloque international sur la future monnaie ouest-africaine
Ouverture aujourd’hui du colloque international sur la future monnaie ouest-africaine

Ceci ne devrait être qu’une première étape, puisqu’il est déjà planifié de l’étendre, comme monnaie unique, aux 15 pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Pour parvenir à une telle transition, entre le CFA et l’éco, un grand brainstorming des universitaires, des personnalités politiques et de la société civile a donc commencé. Le but : proposer une feuille de route aux chefs d’État et de gouvernement pour les aider dans leur prise de décision.

Définir les contours de la nouvelle monnaie africaine

Cette initiative est à mettre au crédit de la faculté des sciences économiques et de gestion de l’université de Lomé. La réflexion commune doit ainsi circonscrire les contours de la nouvelle monnaie et voir dans quelle mesure elle crée ou non une séparation avec le franc CFA, dans quelle mesure elle embrasse les 15 États de la Cédéao et comment va se faire la transition.

Pour proposer des solutions applicables rapidement, la conférence va s’articuler autour de deux groupes de travail distincts :

• Un premier réunissant les économistes avec un modèle économétrique
• Un second sous forme de panel avec les sociétés civiles, les politiques et les faiseurs d’opinion.

Une discussion animée entre des courants de pensée opposés

Dans la liste des invités, on retrouve aussi bien les anti-CFA, à l’image de Kako Nubukpo, qui depuis 20 ans estime que le franc CFA n’est pas une bonne alternative, tout simplement parce qu’il est considéré comme une monnaie trop fort, arrimée à l’euro. Cette constatation fait qu’il fonctionne alors comme une taxe sur les exportations, une subvention sur les importations entrainant une balance commerciale structurellement déficitaire.

En face de lui, se trouve de nombreux soutiens du CFA parmi lesquels Lionel Zinsou du Bénin, Michel Khalif du Togo. Tous ensemble, ils vont donc débattre de ces états généraux de l’éco. Tous les deux ans se tiendront désormais les « Conversations monétaires de Lomé » pour faire le point notamment sur l’évolution.
Mathieu SELLER

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