Euromaritime à Marseille : Les start-up de la nouvelle économie bleue surfent sur la vague numérique

Publié le 6 février 2020 à  22h53 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h46

Après trois éditions à Paris, le grand salon biennal « Euromaritime » dédié à toute l’économie maritime et organisé par le Groupement des industries de construction et activités navales (Gican) avec l’hebdomadaire «Le Marin » (Groupe Sud-Ouest), se délocalisait depuis le mardi 4 février et jusqu’à ce jeudi 6 février au soir au Parc Chanot de Marseille. Il a mis à l’honneur trois grands thèmes : la transition écologique, la numérisation des activités liées à la mer, les questions de sûreté et sécurité. Et surtout fait la part belle aux «pépites» de la nouvelle économie bleue, portée par la vague numérique de la transition énergétique.

Salon Euromaritime à Marseille  (Photo Robert poulain)
Salon Euromaritime à Marseille (Photo Robert poulain)
Le salon «Euromaritime» a rassemblé sur les 8 500 m² du Parc des expositions près de 300 exposants venus de 14 pays, issus de tous les secteurs des industries de l’économie de la mer. Il a regroupé à la fois des acteurs de «la grande économie bleue» : construction et réparation navales, transport maritime, transport fluvial, énergies marines renouvelables, ports, pêche, offshore, sûreté, environnement et «marétique» (navigation intelligente)… Les organisateurs du salon misaient sur la participation de 5 000 professionnels sur les 3 jours. L’objectif pourrait être atteint au regard des nombreux visiteurs présents ce jeudi dans les allées du salon. «Nous avons voulu mettre à l’honneur le plus grand nombre d’innovations présentes sur un même espace», explique Jean-Marie Biette, le directeur général du salon, «comme les 17 start-up qui avaient été sélectionnées pour présenter et apporter des techniques concrètes : du drone à des solutions de routage, comme pour l’optimisation de formes de carènes afin de permettre à l’avenir l’utilisation de moyens de propulsions plus doux.»

Une «grande plateforme d’échanges », avec la finalité d’être un tremplin pour les «pépites»

« Euromaritime» se présentait et se voulait ainsi comme une «grande plateforme d’échanges», avec la finalité déclarée d’être un tremplin pour les «pépites» afin de montrer leur savoir-faire aux yeux des tous les grands acteurs de l’économie maritime, en France comme à l’internationale. Les autres objectifs de la manifestation étaient de faire rencontrer à ces jeunes entreprises un maximum de financeurs potentiels, à l’image du réseau des « Business Angels » qui était de la partie à Marseille. «Le monde maritime a toujours voulu se tourner vers l’innovation, poursuit M. Biette, «la question de plus en plus centrale de la problématique environnementale a, qui plus est, conduit à d’innombrables pistes de recherches au sein de plusieurs entreprises du secteur.» Le salon avait pour mission de « proposer en direct des solutions applicables à l’ensemble de la planète bleue.» Cette économie maritime porte toujours plus en elle l’émergence d’une nouvelle filière numérique, avec les emplois et les exportations qui en découlent. Depuis les dernières années, en effet, des vagues successives de start-up ont prospéré dans et autour des plus grands ports du pays : Marseille et Le Havre, en premier lieu, pour commencer à doper les emplois. «Euromaritime» existe pour soutenir ces entreprises et impulser les échanges afin d’en créer, toujours plus.

« Nos ports sont de plus en plus le cœur de la transition énergétique »

Trois grands thèmes porteurs ont résumé l’esprit du grand salon sur l’économie maritime : la transition écologique, la numérisation des activités liées à la mer, les questions de sûreté et sécurité. Présent lors d’une conférence ce jeudi pour expliquer la démarche entreprise sur la région marseillaise avec le «French smart port», Hervé Martel, le président du directoire du Grand port maritime de Marseille, a clairement posé les nouvelles règles du jeu en matière d’économie portuaire. «Les solutions numériques ne cessent de se développer dans tous nos ports. Ils sont de plus en plus le cœur de la transition énergétique. Les différentes applications allant dans ce sens se développent énormément dans les ports, car elles s’impliquent toujours plus dans ses différents métiers.» Et pour hisser haut ces nouvelles pépites et leur faire prendre la bonne vague, le port de Marseille Fos, la CCI métropolitaine Aix Marseille Provence et Aix Marseille Université ont voulu s’associer à la Région Sud, la Ville de Marseille et l’État pour lancer l’opération : «French smart port». Elle consiste à accompagner 8 jeunes entreprises dans une «démarche collective» en s’association encore avec plusieurs grands groupes privés, comme CMA-CGM. «Les spécificités de la démarche est collective, ajoute M. Martel, il n’est pas facile de travailler ainsi en commun, de penser à l’innovation avec un esprit d’équipe. Cette opération est pour moi à la fois originale, performante, pragmatique.» L’autre grande idée de l’initiative est d’entendre mêler toujours plus à l’avenir les grands groupes aux start-up locales : «Il faut comprendre que certaines start-up rament pour s’en sortir» précise encore le patron du Grand port maritime de Marseille, «mais en les associant aux grands groupes, elles se développent, et on arrive tous de la sorte à être encore plus performants, et même davantage que des incubateurs».
Bruno ANGELICA

Le chiffre : 11 % – C’est le pourcentage de la richesse économique apportée sur la dernière année par le seul Grand port maritime de Marseille pour le département des Bouches-du-Rhône.

L’absence du secrétaire d’État aux transports
Annoncé en vedette de cette journée de jeudi pour participer au salon, après un crochet qui était programmé tôt dans la matinée dans le bureau du patron de la Région Sud, Renaud Muselier, le secrétaire d’État aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, a finalement annulé au tout dernier moment son déplacement marseillais. Son intervention sur le thème de la grande opération lancée par la Région : « escales zéro fumée » dans les grands ports de la région, Marseille, Toulon, Nice, était notamment attendue. Les thèmes de l’éolien flottant et de la filière drone étaient également au programme des ateliers et conférences auxquels il devait participer. L’annulation de son déplacement serait due à la nouvelle journée de manifestations de ce jeudi 6 février, notamment dans plusieurs ports du pays avec l’opération «port mort». Une mobilisation toujours liée à la réforme des retraites.
B.A.

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