Européennes : Marie-Christine Vergiat, tête de liste du Front de gauche dans la circonscription Sud-Est en campagne avec ses colistiers à Marseille

Publié le 13 mai 2014 à  22h14 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h50

La candidate Front de gauche aux Européennes, Marie-Christine Vergiat, entouré de ses colistiers d'Eric Coquerel, Anne Mesliand, Jacques Lerichomme et Hélène Le Cacheux (Photo Philippe Maillé)
La candidate Front de gauche aux Européennes, Marie-Christine Vergiat, entouré de ses colistiers d’Eric Coquerel, Anne Mesliand, Jacques Lerichomme et Hélène Le Cacheux (Photo Philippe Maillé)
Marie-Christine Vergiat brandit un journal qui fait état de personnes qui périssent pour rejoindre l'Europe (Photo Philippe Maillé)
Marie-Christine Vergiat brandit un journal qui fait état de personnes qui périssent pour rejoindre l’Europe (Photo Philippe Maillé)
«On libéralise les capitaux et l’on ferme les frontières. Quand est-ce que l’on aura des politiques européennes humaines?», lance Marie-Christine Vergiat, députée européenne sortante et tête de liste du Front de gauche aux européennes dans la circonscription Sud-Est, en brandissant un journal qui à sa Une dévoile le nombre de personnes qui périssent en s’approchant des rives européennes. Elle veut ainsi rompre avec l’Europe forteresse et la politique agressive envers les pays du Sud qui «criminalise les migrants». Et «Où est leur Europe sociale ?», interroge Marie-Christine Vergiat qui se souvient que ce thème avait été porté par tous lors de la campagne de 2009. «Les marchés financiers n’ont pas été régulés et la commission se permet de faire des recommandations sur des champs de compétence sociaux qui ne sont pas les siens. Stop, ça suffit !»

«La Grèce est devenue le laboratoire des politiques d’austérités»

Elle revient alors sur la faillite de Lehman Brothers et des leçons qui n’ont pas été tirées. « Bien au contraire, indique-t-elle, des milliards ont été versés aux banques». Dénonçant toutes les mesures antisociales prises au nom du soi-disant respect des traités européens. «La Grèce est devenue le laboratoire des politiques d’austérités. On vient de l’autoriser à nouveau à emprunter à 5% d’intérêts sur les marchés alors que la Banque centrale européenne (BCE) prête aux banques à 0,5%», s’insurge-t-elle. Prônant un système à l’instar de la Réserve fédérale américaine ou encore de la Banque centrale japonaise qui ne sont pas indépendantes et prêtent directement à leur État».
Afin de démontrer que la ligne politique de l’Europe est sous l’emprise de la finance, la candidate met en exergue la taxation des transactions financières qui, selon elle, est devenue une coquille vide. «On a fait sortir de la taxation les produits financiers dérivés ceux-là même qui génèrent l’essentiel des profits.»
Et de s’en prendre aux agissements des députés du Front National. «Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch n’ont rien fait au Parlement à part venir toucher leurs indemnités», dévoile celle qui a été reconnue par le JDD comme étant l’euro-députée la plus assidue.

«Ce vote c’est un non de gauche à cette Europe-là»

Éric Coquerel, 2e de la liste et chef de file du PG de dénoncer: «Barroso et Marine le Pen sont pour la concurrence entre les peuples. L’un par le libre-échange l’autre parle de repli national ». Et selon lui, élire des députés «de résistance» c’est empêcher le PPE-PSE, qui s’attaque à la souveraineté populaire, de cogérer le Parlement européen. «Ce vote c’est un non de gauche à cette Europe-là ». Et aborde l’un des rares sujets qui montent dans cette campagne européenne : le partenariat de libre-échange transatlantique. Un accord, désigné sous une batterie d’acronymes – Tafta, TTIP, PTCI, GMT que Les États-Unis et l’Union européenne ont commencé à négocier à l’été 2013. L’enjeu du Traité est aussi crucial que complexe : la constitution d’un immense marché représentant 40% du PIB mondial et 800 millions de consommateurs, régi par des normes communes : sanitaires, environnementales, sociales, techniques, de sécurité. Mais lesquelles ? Et Eric Coquerel est convaincu: « nous pouvons empêcher Tafta». il explique vouloir profiter du 25 mai pour multiplier les «Non». «Le vote Front de Gauche va compter triple. Il enverra un non au gouvernement, à ses politiques de droite et à un PS qui sera sanctionné comme jamais. Il sera un non de gauche à une Europe libérale

«Passer de la colère à l’espoir, se réapproprier des solutions alternatives»

Pour Anne Mesliand, 3e de la liste, chef de file des communistes, les politiques libérales menées en France et en Europe ont des conséquences sur le département des Bouches-du-Rhône «où la crise frappe très fort». En effet, poursuit-elle: «D’abord sur l’emploi industriel avec des fermetures d’entreprises quasi-quotidiennes : LyondellBasell où une multinationale refuse un repreneur pour mieux fermer la raffinerie mais encore les Moulins Maurel, LFoundry, Fralib; la Commission européenne qui réclame à la SNCM le remboursement de 800 millions de subventions au nom de la libre-concurrence et au mépris de la continuité territoriale». Puis, elle évoque la règle des 3% des déficits publics «qui maltraite les fonctionnaires». Anne Mesliand d’affirmer: « Le vote Front de gauche, c’est un vote de colère pour passer de la colère à l’espoir, se réapproprier des solutions alternatives».

«La désobéissance comme autre solution à cette Europe»

Jacques Lerichomme, 4e de liste et chef de file d’Ensemble, constatant «une crise politique, économique et morale extrêmement grave» parle de «désobéissance» comme autre solution à cette Europe. «Il faut donc être en capacité d’affirmer une force politique qui engendrera cette autre solution».

Patricia MAILLE-CAIRE

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