Experts-comptables Paca – Lionel Canesi : des ambitions à présent nationales

Publié le 2 janvier 2018 à  19h45 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h46

Le dernier baromètre de l’année 2017, rendez-vous initié par le Conseil régional de l’ordre des experts-comptables (Croec) Marseille-Paca s’est tenu sous le signe de l’optimisme et du volontarisme, entre annonce de la candidature de Lionel Canesi au poste de Président du conseil national de l’ordre, retour sur les propositions relatives à la loi de simplification de la vie des entreprises et, une conjoncture très favorable au 3e trimestre 2017.

Lionel Canesi entre officiellement dans la course à la présidence du Conseil national de l’ordre des experts-comptables (Photo Robert Poulain)
Lionel Canesi entre officiellement dans la course à la présidence du Conseil national de l’ordre des experts-comptables (Photo Robert Poulain)
l'ensemble des membres du Croec Paca (Photo Robert Poulain)
l’ensemble des membres du Croec Paca (Photo Robert Poulain)
Candidature validée. Lionel Canesi entre officiellement dans la course à la présidence du Conseil national de l’ordre des experts-comptables, puisque investi à l’unanimité par les membres de son syndicat, Experts-comptables et commissaires aux comptes de France (ECF). Il faut dire que pour porter des idées innovantes et plus concrètement, avancer celles qui vont permettre à la profession de se rénover, d’entrer de plain-pied dans l’avenir, mieux vaut s’adresser au bon Dieu qu’à ses saints… et donc, c’est à Paris que cela se passe. Lionel Canesi a déjà montré à la tête du territoire de Marseille-Paca que le Croec pouvait être force de proposition, notamment tout dernièrement, dans ses prises de positions dans la loi de simplification de la vie des entreprises et le droit à l’erreur. Un investissement déjà perceptible par la mise en place d’une commission simplification au sein du Croec, « le seul ordre à en avoir constitué une », précise Mohamed Laqhila, présent le jour du baromètre Eco-Experts. Mais il faut dire que le sujet est cher au cœur de Lionel Canesi. Il a pu le démontrer au cours de son audition, le 14 novembre dernier, à l’assemblée nationale où il a exposé, en compagnie de Dominique Carmignani et de Vincent Koukoyan, le fruit des travaux de la fameuse commission simplification, ainsi que les retours des quelque 1 600 experts-comptables du territoire sur la question.

Vote de la loi fin janvier

«L’expert-comptable, c’est le conseiller privilégié des TPE-PME, de la sorte nous sommes perçus comme la vigie de l’activité des entreprises que nous suivons», reprend le président régional. Quoi de plus naturel alors de considérer sa parole comme légitime, c’est donc à ce titre que cinq des propositions du Croec Marseille-Paca ont été retenues, d’autres devant faire l’objet d’amendements. «Nous avons envoyé le document détaillant nos travaux à l’ensemble des députés de la république, nous seront à présent attentifs à la suite qu’ils leur donneront», poursuit Lionel Canesi. La suite, elle ne surviendra pas plus tard que les 8 et 9 janvier 2018, «avec une réunion pour évoquer et étudier tout ce que l’on a recensé comme dispositifs de simplification. La loi, elle, sera votée fin janvier. Elle ne visera pas seulement l’entreprise, mais aussi le citoyen, l’environnement… des expériences seront menées dans diverses villes, l’objectif final étant de changer la façon d’agir dans les administrations», annonce de son côté le député Mohamed Laqhila. Cela pourrait notamment affecter les attributions et les formations spécifiques des agents, avec des mises au point nécessaires : «Par exemple, cumuler à la fois les fonctions de conseil et de contrôle, cela s’appelle tout simplement le mélange des genres ». Si donc l’ordre des experts-comptables a été moteur dans les prémices propres à bâtir ces nouveaux textes, «il va continuer, il ne s’arrêtera pas là», conclut Lionel Canesi.

Vers une reprise ?

Il faut dire que cette loi représente un enjeu pour les chefs d’entreprise, comme l’illustre le président régional. «Pour poursuivre dans la croissance, ils ont besoin de deux choses : sécurité juridique et visibilité économique». Les initiatives des appareils exécutif et législatif propres à restaurer la confiance des dirigeants sont donc les bienvenues, c’est une évidence. Elle est déjà là, cette confiance, elle résulte de la portée au pouvoir d’Emmanuel Macron, qui a vu, selon les termes de Lionel Canesi, «un climat de béatitude s’installer». Encore faut-il que cela ne retombe pas comme un soufflet, cela dépendra des pas opérés vers les décideurs économiques du territoire. Il n’en reste pas moins que les signaux positifs sont là, puisque l’activité des TPE-PME régionales enregistre une hausse pour le 5e trimestre consécutif. «A ce stade, on peut commencer à parler de reprise», observe le président, dans son examen de la conjoncture du troisième trimestre 2017. Et celle-ci est uniforme, puisque cette embellie se croise au carrefour de tous les départements : le Vaucluse signe ainsi la plus «basse» performance avec une croissance de 2%, les Bouches-du-Rhône et le Var, quant à eux, affichent un taux de 3%, les plus hauts à l’échelle de la région Paca, qui dévoile ainsi une moyenne à 2,8%, occupant ainsi le 6e rang national, forte d’un résultat supérieur à celui de la France, elle à 2,5%. Et les indicateurs continuent d’être au vert si l’on opte pour une analyse par secteur : les cinq suivis par le baromètre Eco-Experts affichent des croissances positives, de la construction (1,5%) à l’hébergement restauration (3,5%). Secteur qui enregistre la plus nette hausse, démontrant ainsi que les attentats de Nice sont désormais derrière et que la clientèle touristique a de nouveau investi le territoire. L’industrie manufacturière est quant à elle à 2,8%, le commerce à 3,4% et les Transports et l’entreposage à 2,9%.

Une politique d’investissements au beau fixe

Mais si l’on nuance plus encore le constat, on observera «une croissance supérieure chez les entreprises dépassant une certaine taille, qui parviennent, elles, à surperformer. Le résultat augmente de 3,2% pour celles qui réalisent entre 1 et 50 millions d’euros de CA, et de 2,8%, soit la moyenne régionale, pour celles qui enregistrent un chiffre entre 500 000 et 999 000 euros. Cela s’explique par des moyens humains plus conséquents, la possibilité d’économies d’échelle, une multiplication des équipes et des projets. Il est de fait plus facile de spécialiser les collaborateurs, notamment pour une politique export offensive », explique Lionel Canesi. Enfin, la restauration de la confiance des entreprises locales s’observe aussi dans la poursuite de la politique d’investissements. Parmi les cinq secteurs suivis par le baromètre éco-experts, celui du commerce (13,1%), de l’industrie manufacturière (6,3%) et de la construction (6,9%) ont été particulièrement dynamiques. C’est d’autant plus notable pour ce dernier secteur qui, on l’a vu, enregistrait une hausse de CA d’à peine 1,5%. «C’est donc la preuve qu’il anticipe la reprise à venir». En revanche, les TPE et PME du monde de l’hébergement et de la restauration, à -10,8%, et de celui des transports et de l’entreposage, à -21,2%, marquent donc le recul. Mais dans le dernier cas, cela peut s’expliquer «par un faible échantillon d’entreprises interrogées, d’où de possibles variations». Rappelons que le trimestre précédent, ce secteur avait connu une hausse de 20% de son investissement.
Carole PAYRAU

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