Festival d’Aix-en Provence: C’est le temps de la Méditerranée…

Publié le 20 juillet 2015 à  23h34 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Un moment exceptionnel, samedi 18 juillet à Maynier d’Oppède, avec un spectacle donné par de jeunes musiciens méditerranéens qui ont travaillé une composition collective interculturelle sous la direction de Fabrizio Cassol (Photo M.E.)
Un moment exceptionnel, samedi 18 juillet à Maynier d’Oppède, avec un spectacle donné par de jeunes musiciens méditerranéens qui ont travaillé une composition collective interculturelle sous la direction de Fabrizio Cassol (Photo M.E.)

Mardi soir, 21 juillet, c’est l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée qui tire le rideau sur l’édition 2015 du Festival d’Aix-en-Provence. Tradition respectée avec un grand «plus» cette année puisque l’OJM se produira ensuite à Marseille, dans la cour d’honneur du Palais des Papes en Avignon, au festival d’Athènes et en Tunisie. Un premier pas dans la volonté du directeur du Festival, Bernard Foccroulle et de la directrice de l’OJM, Émilie Delorme de faire en sorte que cet ensemble puisse livrer une véritable tournée méditerranéenne à l’issue de sa résidence aixoise. En préambule, soulignons que le Festival d’Aix soutient depuis le départ la campagne de solidarité «Nous sommes tous Méditerranéens» qui se fonde sur les valeurs de solidarité, de dialogue interculturel et interreligieux, d’intégration socio-économique, de participation citoyenne active et de coopération, de lutte contre les racismes, les ethnocentrismes et la xénophobie.
Depuis son arrivée à la direction du Festival, Bernard Foccroulle n’a eu de cesse de mettre en place l’ouverture sur la Méditerranée. 2015, peut être considérée comme un point d’orgue dans la concrétisation de cette ouverture. Artistiquement, tout d’abord, avec plusieurs rendez-vous dont l’hommage au Festival de Baalbeck au Liban et ce récital de toute beauté donné à l’auditorium du conservatoire Darius Milhaud par Françoise Atlan, consacré à l’esprit d’Essaouira qui avait donné l’occasion à Bernard Foccroulle d’écrire un superbe texte il y a quelques mois.
C’est Elisabeth Guigou qui a apporté la conclusion de la rencontre Médinéa de Marseille, dimanche en fin d’après-midi à la Villa Méditerranée (Photo M.E.)
C’est Elisabeth Guigou qui a apporté la conclusion de la rencontre Médinéa de Marseille, dimanche en fin d’après-midi à la Villa Méditerranée (Photo M.E.)

Cette année a aussi été marquée par l’émergence du réseau Médinéa qui prend sa place, petit à petit. «C’est un réseau qui doit arriver à faire bouger les frontières entre les pays, mais aussi entre le public et le privé, confie Emilie Delorme. Médinéa c’est un accueil sur le long terme des artistes du bassin méditerranéen afin de les aider à développer un projet professionnel. C’est une structure de médiation et d’entreprenariat culturel. L’OMJ est un lien fort entre les artistes de la Méditerranée et Medinéa car il nous permet d’organiser des tables rondes de la Méditerranée avec toutes les institutions que nous visitons pour recruter les musiciens de l’orchestre. De ces rencontres émerge le désir commun de constituer une vraie structure d’accompagnement.»
La dernière rencontre en date s’est déroulée dimanche 19 juillet à la Villa Méditerranée à Marseille. Le thème en était «Création musicale et circulation des artistes en Méditerranée : vers de nouvelles perspectives ?» Trois heures d’échanges au cours desquels ce sont surtout des constats qui ont été dressés. Difficultés de se déplacer dans l’espace méditerranéen et entre Orient et Occident, d’obtenir des visas, difficultés financières, difficultés de faire vivre des projets.
Un constat assombri par une situation géopolitique extrêmement difficile. Des constats, donc, et peu de solutions immédiates. Élisabeth Guigou, Présidente de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale et Présidente de la fondation Anna Lindh pour la France était chargée de la conclusion. Certes elle a affirmé fort et clair que la création d’un passeport culturel Euroméditerranéen serait une réelle avancée, certes elle a assuré que la fondation Anna Lindh pouvait aider le réseau Médinéa, mais au-delà de ces propos, c’est la demande des artistes qui a marqué cette rencontre. Une demande forte d’égalité et de reconnaissance de la dignité, l’émergence d’échanges réels entre les cultures en oubliant totalement l’esprit colonisateur. «J’ai du respect pour l’Autre, j’ai du respect pour moi même», lançait Bernard Foccroulle avant que Fabrizio Cassol explique combien il pouvait y avoir d’amour dans les relations entre artistes, entre pays, entre rives de la Méditerranée. Un temps fort de cette rencontre Médinéa.
Cet amour, nul doute que le concert du 18 juillet dans la cour de l’Hôtel Maynier d’Oppède en a été l’illustration parfaite, douze jeunes musiciens issus de huit nationalités différentes étaient réunis sur la scène pour livrer un travail commun de haute tenue. Place, désormais, aux concerts de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée pour que cet esprit perdure.
Michel EGEA

Pratique
Concert de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée sous la direction de Carlo Rizzi, mardi 21 juillet à 20 heures au Grand Théâtre de Provence. Œuvres de Verdi, Ana Sokolovic et Gustav Malher. Tarif : 15 euros. Réservations à la boutique du festival, palais de l’ancien Archevêché, 08.20.922.923 (12 ct/mn). festival-aix.com

L’esprit d’Essaouira a brillé, dimanche en fin de journée au conservatoire Darius Milhaud avec un récital exceptionnel donné par Fouad Didi (‘ûd), Nidhal Jaoua (qanûn) , Françoise Altlan et Sanaa Marahati (chant) et Nicola Marinoni (percussions) (Photo Vincent Beaume)
L’esprit d’Essaouira a brillé, dimanche en fin de journée au conservatoire Darius Milhaud avec un récital exceptionnel donné par Fouad Didi (‘ûd), Nidhal Jaoua (qanûn) , Françoise Altlan et Sanaa Marahati (chant) et Nicola Marinoni (percussions) (Photo Vincent Beaume)

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