Festival d’Aix-en-Provence : la chronique de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée

Publié le 22 juillet 2014 à  0h22 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h05

Travail assidu pour les musiciens de l’OJM, avec, ici, le pupitre des hautbois tenu par les Espagnols Celia Olivares et Guillem Calpe et le Turc Berçem Kutlay (Photo Jean-Claude Carbonne)
Travail assidu pour les musiciens de l’OJM, avec, ici, le pupitre des hautbois tenu par les Espagnols Celia Olivares et Guillem Calpe et le Turc Berçem Kutlay (Photo Jean-Claude Carbonne)

Accueillir près d’une centaine de jeunes musiciens, dont certains mineurs, pendant 15 jours, nécessite une logistique importante. Si l’équipe organisatrice a engrangé une grande expérience depuis 1984, il n’en demeure pas moins vrai que chaque session doit être réglée comme du papier à musique. Par exemple, la présence de mineurs nécessite celle d’animateurs à leurs côtés pour les encadrer. Puis il faut loger et restaurer tout ce petit monde, régler les problèmes des uns et des autres, petits ou grands, veiller au respect des horaires, etc. Une grande « colo » en quelque sorte, mais une « colo » qui doit être studieuse. Pour gérer tout cela, c’est Salima, chargée de production, qui est à la fois organisatrice, coordonnatrice, «maman de substitution», conseillère, confidente… Un grand coup de chapeau pour elle mais aussi pour ceux et celles qui l’entourent.
Côté répétitions, après un dimanche de repos, les musiciens ont repris leur travail sous la direction d’Alain Altinoglu en présence de la soprano Léa Trommenschlager qui chantera les quatre derniers lieder de Richard Strauss pour le concert donné au GTP jeudi soir. Léa Trommenschlager, jeune soprano française, a fréquenté l’Académie Européenne de Musique en 2011 avant de participer, l’année suivante, a l’atelier ENOA (European Network Opera Académie) créé par plusieurs festivals, dont Aix-en-Provence, et des maisons lyriques européennes. Nous l’entendrons avec plaisir jeudi soir. Jusqu’au 26 juillet, Destimed accompagne la résidence aixoise de l’OJM avec une chronique quotidienne. Aujourd’hui, dans ce sixième volet, nous vous proposons de faire connaissance avec Francisco Escalante Vargas, percussionniste espagnol.
M.E.


Francisco Escalante Vargas, de Séville : « Cet orchestre permet de nous ouvrir aux autres »

Derrière ses tymbales, Francisco Escalante Vargas aimerait que son avenir lui permette de continuer à pratiquer la musique (Photo Jean-Claude Carbonne)
Derrière ses tymbales, Francisco Escalante Vargas aimerait que son avenir lui permette de continuer à pratiquer la musique (Photo Jean-Claude Carbonne)

C’est à Pilas, un village proche de Séville, que Francisco s’est initié à la musique.
«Comme tous les enfants du village, dès que j’ai pu, je suis entré à l’harmonie municipale. Mon truc à moi c’était le tambour et les tymbales. Vous savez, chez nous, en pays sévillan, pour les fêtes, surtout à Pâques, l’harmonie accompagne toujours les processions religieuses… Et elles sont nombreuses !»

Élevé au son des clarines et des tambours derrière une statue de la vierge en majesté qui balance au rythme de la musique, Francisco Escalante Vargas, aujourd’hui âgé de 24 ans, a découvert l’univers de la musique classique. Et après un parcours scolaire et musical à Séville, le bac en poche, il hésite entre université et conservatoire et, finalement, choisit cette dernière voie qui va le mener à Toulon !
«Je viens de terminer deux années d’études. En fait si je suis venu à Toulon c’est parce qu’il y a un professeur, M. Tan N’Guyen, qui m’avait été recommandé. J’ai bien aimé Toulon ; puis cela m’a permis de découvrir le rugby. Nous allions aux matches du RCT avec les amis.»

A Aix-en-Provence, au sein de l’OJM, Francisco est doublement heureux.
«Tout d’abord parce que j’aime travailler au sein de grandes formations. Et lorsqu’on a la chance de bénéficier des conseils de musiciens expérimentés, comme ici, et de la direction d’un grand chef, il ne faut pas bouder son plaisir. Puis rencontrer les autres, découvrir comment on vit en Égypte ou en Albanie, c’est vraiment enrichissant. J’aime ça…»
Mais lorsqu’il envisage son avenir, Le jeune homme est moins joyeux…
«C’est partout la crise. Et la culture ressent le contrecoup. Il n’y a pas beaucoup de travail pour les musiciens, et en particulier les percussionnistes, en Espagne. Tout le monde s’en va. Moi, je viens de passer le concours pour entrer au conservatoire à Bruxelles en master de percussions. Mais je suis en pleine réflexion concernant mon avenir professionnel. Une chose est certaine, je veux rester dans l’univers de la musique. Mais je touche aussi un peu au théâtre et à la danse contemporaine. Ça m’intéresse ! »

Et lorsqu’il retrouve son village de Pilas, Francisco retrouve aussi ses amis de l’harmonie… Il est des traditions qui ne se perdent jamais en Espagne.
Michel EGEA

Pratique
L’orchestre des jeunes de la Méditerranée terminera sa résidence par trois concerts ; le premier aura lieu au Grand Théâtre de Provence le 24 juillet à 20 heures. Le lendemain, à 20h30, c’est la Villa Méditerranée, à Marseille, sur le J4, qui accueillera les musiciens puis le 26 juillet, déplacement dans les Hautes-Alpes, au bord du lac de Serre-Ponçon, à Savines-le-Lac, exactement, pour un concert donné à 21 heures sur la place de la mairie.
Le prix des places pour le concert à l’Archevêché est fixé à 15 euros et
10 euros pour les détenteurs du Pass et les jeunes.
Renseignements et réservations : la Boutique du Festival, place des Martyrs de la Résistance, 13100 Aix-en-Provence. Tél. 0820 922 923. Festival d’Aix

Le concert du 24 juillet sera enregistré par France Musique et diffusé en direct sur You Tube

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