Festival de Cannes. Ayana O’Shun: casser ‘le mythe de la femme noire’.

Publié le 28 mai 2022 à  9h00 - Dernière mise à  jour le 6 novembre 2022 à  10h45

Le sourire ne la quitte pas, pourtant Ayana O’Shun a des blessures. Actrice et réalisatrice canadienne elle est à Cannes pour distribuer son documentaire «Le mythe de la femme noire». Cet opus s’est imposé après des recherches pour essayer de comprendre. Comprendre pourquoi on lui proposait toujours les mêmes rôles. Des rôles peu valorisants.

La réalisatrice et actrice Ayana O’Shun  ©Joël Barcy
La réalisatrice et actrice Ayana O’Shun ©Joël Barcy

Tordre le cou aux stéréotypes

Ayana a des ancêtres esclaves. Ses parents ont vécu à Haïti puis ont émigré au Canada pour fuir le régime de Duvalier. Dans ses recherches l’actrice a alors découvert que les stéréotypes de la femme noire remontaient au dix-septième siècle et qu’ils ont perduré jusqu’à aujourd’hui via la sculpture, la peinture puis le cinéma. «Ils se résument à trois stéréotypes : la femme noire hypersexualisée, la femme infirmière qui fait don de soi et la femme noire en colère. Or chaque femme a son unicité, sa diversité. Il n’y a pas de mythe de la femme noire comme le démontre mon documentaire. Il faut briser ces stéréotype», indique l’énergique Ayana O’Shun

Des évolutions après le meurtre de Floyd

Le meurtre de Georges Floyd a servi de détonateur. Il a ouvert les yeux et soulevé des interrogations sur la manière dont les noirs étaient représentés dans les médias et au cinéma. Une prise de conscience qui vaut à Ayana d’autres rôles, éloignés des a priori. Son rêve aujourd’hui «que ce documentaire soit vu par le plus grand nombre et que ce soit une œuvre utile au niveau social». «Le mythe de la femme noire» sera sur les écrans canadiens au début de l’automne. Ayana espère bousculer des clichés qui ont souvent la vie dure. Reportage Joël BARCY

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