Festival de Pâques d’Aix-en-Provence : Yo-Yo Ma et Kathryn Stott, duo gagnant

Publié le 22 avril 2014 à  13h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h48

Le fan club de Yo-Yo Ma existe, nous l’avons rencontré. Lundi soir, ses membres avaient envahi les travées du GTP. Et, pour la première fois depuis l’ouverture du festival, nous avons vécu une standing ovation générale, venue ponctuer un récital aux multiples facettes musicales. Une sorte de patchwork pour violoncelle et piano.

Yo-Yo Ma et Kathryn Stott, un duo efficace pour un programme diversifié (Photo Todd Rosenberg)
Yo-Yo Ma et Kathryn Stott, un duo efficace pour un programme diversifié (Photo Todd Rosenberg)

Yo-Yo Ma a des groupies, comme Gustavo Dudamel. « La première fois que je l’ai entendu, nous confiait l’une d’elles, c’était il y a trente ans à Strasbourg, lumineux… » Et trente ans après : « il a un peu grossi et s’est occidentalisé, mais je l’apprécie toujours ». Oui, trente ans, ça vous change un homme, fut-il star. Mais concernant le violoncelliste, le temps n’a pas eu de prise néfaste sur son jeu. Pour preuve l’extrait du Quatuor pour la fin des temps d’Olivier Messiaen, « Louange à l’Eternité de Jésus » offert au public après l’entracte. La tête en arrière, les yeux fermés, un reflet de lumière sur le verre gauche de sa paire de lunettes, comme une larme, c’est du grand Yo-Yo Ma. Idéalement accompagné par le piano de Kathryn Stoot, il fait naître dans l’âme de son violoncelle de grandes plages de musique extatique. L’archet, aérien, effleure les cordes pour leur demander une litanie apaisée. Le génie de Messiaen servi par le génie de Yo-Yo Ma : ici abondance de génie ne nuit pas.
En première partie, le duo avait donné une série de petites pièces accrochées les unes aux autres. Exercice de virtuosité aux accents chaleureux sud américains et espagnols, illustrant la parfaite complicité qui unit les deux musiciens. Interprétation techniquement parfaite, mais qui ne nous a pas émus, ni séduits, comme le Messiaen qui suivait et ensuite le Brahms. De ce dernier, c’est la « sonate n°3 » que le duo avait choisi de donner. A une attaque très romantique du violoncelle allait succéder une interprétation nuancée et de belle finesse avec un rapport idéal entre les deux instruments. De la belle ouvrage.
Les trois bis qui allaient suivre permettaient à Yo-Yo Ma d’établir un dialogue facétieux et gestuel avec une enfant au premier rang. Détente. Et clap de fin avec la douceur du Cygne installé par Saint-Saens dans son Carnaval des animaux. Un oiseau blanc glisse sur l’eau. Ainsi va la vie de Yo-Yo Ma.

Michel EGEA

Au programme le 23 avril

L’ensemble Pygmalion, ce soir à Saint-Sauveur, sera accompagné par quelques jeunes stars du festival de Pâques (Photo Etienne Gautier)
L’ensemble Pygmalion, ce soir à Saint-Sauveur, sera accompagné par quelques jeunes stars du festival de Pâques (Photo Etienne Gautier)

Un seul rendez-vous, mais quel rendez-vous ! Celui de l’Ensemble Pygmalion qui, sous la direction de Raphaël Pichon, donnera le deuxième concert de la série des « Schubertiades ». Ce sera sous les voûtes de la Cathédrale Saint-Sauveur. Brahms, Mendelssohn et Schubert sont au programme de cet ensemble qui rassemble pour accompagner les vois du chœur, Renaud Capuçon, Gérard Caussé, Edgar Moreau, Julien Victor-Laferrière, Alois Posch et David Kadouch.

Places de 12 à 42 euros. On réserve au 08 2013 2013.

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