Fleg Marseille. Exposition Féminin Plurielle(S) de Hagay Sobol: et la photo va au-delà des clichés

Publié le 5 avril 2023 à  13h21 - Dernière mise à  jour le 31 mai 2023 à  17h37

Le centre Fleg accueille l’exposition photos «Féminin Plurielle (S)» de Hagay Sobol. Le photographe travaille depuis 20 ans sur ce «voyage en images sur la Féminité dans un monde formaté par les hommes».

© Hagay Sobol
© Hagay Sobol

«Dans une partie du monde, les femmes doivent défendre leur liberté et leurs droits, dans l’autre, elles en sont privées», rappelle le photographe Hagay Sobol qui précise que : «Cette exposition -qui alterne les formats, le noir et blanc, les couleurs, les situations et les lieux, se veut le reflet de la diversité de la condition de la Femme dans le monde et la pluralité de ses aspirations. Je n’ai pas voulu privilégier l’esthétique mais l’émotion, et envoyer un message sur la précarité du plus grand nombre, la fragilité des acquis et l’immense chemin qu’il reste à parcourir». Le pari était grand et même risqué pour un homme qui aborde ainsi la question des femmes. Pari réussi tant l’artiste évite les clichés pour inviter le public à l’émotion mais aussi à la réflexion.
©Hagay Sobol
©Hagay Sobol

Une exposition pertinente car elle est portée par l’humilité de l’artiste qui décrit ses photos comme «un message d’amour». Pour s’immerger dans le sujet, explique-t-il: «J’ai dû en partie me déconstruire pour penser et ressentir au féminin. Je n’y suis peut-être pas parvenu ou qu’imparfaitement. Je demande l’’indulgence du public car je suis en chemin mais ce travail m’a fait progresser…»

Le contexte est alarmant pour Hagay Sobol :« Alors que les femmes représentent plus de la moitié de l’humanité, chaque pas vers l’autonomie et l’émancipation n’est jamais définitivement acquis. Chaque liberté conquise de haute lutte, chaque droit reconnu ne sont jamais inscrits définitivement dans le marbre. Les hommes, le plus souvent, préfère brider leurs aspirations légitimes en leur imposant un cadre, en les masquant ou en la parquant, au besoin par la contrainte et la violence privant le monde de ce qu’elles pourraient nous offrir comme le dit si bien Hillary Clinton : « Les femmes sont le plus grand réservoir inexploité de talent ». »

Cette exposition entend être «un hommage et un soutien aux femmes opprimées, aux combattantes de la liberté. Liberté espérée pour elles-mêmes, leurs enfants mais surtout pour le genre humain dans sa totalité.» Il évoque leur combat, pense aux femmes iraniennes et afghanes. «On les a vues, au péril de leur vie défier les Mollahs et les Talibans démontrant une volonté faisant souvent défaut aux hommes mais qui devant tant de courage ont repris le flambeau». Mais l’artiste est conscient que ce combat, aussi essentiel soit-il, serait réducteur tant le problème est plus profond, tant il touche toutes les sociétés, les catégories sociales: «Au-delà de ces drames, cette exposition se veut également un témoignage du quotidien, des souffrances tellement habituelles et intégrées qu’elles sont vécues comme la norme. Et pourtant…».

Hagay Sobol offre une part de lui dans cette exposition, indique que pour ressentir le féminin, cette majorité que l’on minorise, il est allé chercher dans ce qui, en lui, en fait une minorité: «Je suis roux, enfant on se moquait de moi et ce sont des femmes qui me protégeaient, et je suis juif…». L’auteur se livre et on attend que ce travail devienne livre.
Michel CAIRE
Centre Edmond Fleg au 4, Impasse Dragon – 13006 Marseille. Plus d’info: Centre Fleg Marseille

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