Fondation de France : Réveillons de la Solidarité 2014 en Paca « Nous aussi nous y avons droit si vous le voulez bien »

Publié le 29 décembre 2014 à  23h36 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h32

Tableau du peintre CAM
Tableau du peintre CAM

Permettre aux personnes seules de vivre de véritables fêtes de fin d’année, joyeuses et chaleureuses, c’est pour cela qu’ont été créés «les Réveillons de la Solidarité» par la Fondation de France. L’an dernier, en France, 130 fêtes ont permis à plus de 17 000 personnes de réveillonner «comme tout le monde». Ces réveillons sont organisés par des associations de quartier fréquentées toute l’année par des personnes en difficulté. A cette occasion, tout le monde est invité à participer à l’organisation en cuisinant, en préparant des animations, en s’occupant de la décoration, en fabriquant des cadeaux pour les enfants…
Le jour de la fête les personnes présentes se côtoient autrement, les générations se mélangent et profitent ensemble de cet événement convivial.

Trois questions à Cécile Malo, Responsable des Solidarités à la Fondation de France

Quels sont les objectifs des Réveillons de la Solidarité ?
En fin d’année la fête est partout. On la voit dans les rues, dans les vitrines des magasins, dans les médias. Or, certaines personnes sont complètement exclues de ces fêtes, du fait de leur isolement ou de leur précarité. C’est un moment particulièrement difficile à vivre pour ces personnes, parce qu’elles ressentent d’autant plus leur solitude. C’est pour cette raison qu’il y a 9 ans, la Fondation de France a décidé de soutenir l’organisation de fêtes de fin d’année destinées tout particulièrement à ces personnes.

Comment sont sélectionnés les Réveillons de la Solidarité ?
Nous décidons de soutenir les projets en fonction de critères auxquels nous attachons beaucoup d’importance, car nous pensons qu’ils sont vraiment significatifs. La première condition est que les participants, quelle que soit leur situation, soient impliqués tous de la même façon. C’est à dire que tous ensemble, ils vont décider de ce que sera la fête : quel est son objectif, comment elle va se dérouler. Tous ensemble, ils vont aussi s’impliquer dans la mise en œuvre de la fête. Le deuxième critère auquel nous tenons est l’ouverture : ces fêtes sont destinées en priorité aux personnes en difficulté, qu’il s’agisse de personnes âgées isolées, de mamans seules avec leurs enfants, de personnes de la rue ou encore de personnes handicapées. Mais nous tenons aussi à ce qu’ils soient participants au même titre que les voisins, les élus, les commerçants, les familles du quartier ; que toutes ces personnes se mélangent, sortent un peu des étiquettes qui sont souvent réductrices et désagréables à porter. Nous voulons que tout le monde soit, à ce moment-là, en confiance avec tout le monde et dans le plaisir partagé. Enfin nous avons un troisième critère : nous nous assurons que les associations qui organisent ces fêtes reçoivent toute l’année des personnes en difficulté et veillent à ce qu’elles soient participantes au projet.

Pourquoi faire un don en faveur des Réveillons de la Solidarité ?
Cette année, grâce aux dons, la Fondation de France soutient plus de 150 réveillons dans toute la France. Cela signifie plus de 20 000 personnes qui vont avoir l’occasion de faire la fête et de connaitre un moment de partage joyeux.

Les réveillons en Paca

A Marseille
Mercredi 31 décembre : Dans la Zone Urbaine Sensible des Hauts de Mazargues, La Passerelle réunit 80 habitants de la cité du Bengale, et des familles des cités de la Cayolle et de la Soude, pour une fête de partage et de tolérance qui s’inscrit dans son action de lutte contre le repli sur soi et le communautarisme. Chacun a participé au choix du menu, après avoir visionné des films sur la manière dont on célèbre le nouvel an dans le monde. Ensuite les participants se sont partagés la préparation des plats du repas qui seront cuisinés avec les denrées fournies par la Banque Alimentaire. D’autres élaborent et fabriquent la décoration et l’aménagement du local pour l’occasion. Cette action s’inscrit dans le long terme sur le thème du «mieux vivre ensemble» et en continuité avec le partenariat annuel noué avec la banque alimentaire.

A Espinasse
Mercredi 31 décembre : Un réveillon de la solidarité à Espinasse. Autour d’un repas spectacle chaleureux, 70 personnes isolées du reste du village réveillonnent avec des habitants du village. Cette fête est l’occasion de nouer des relations entre les habitants des logements sociaux du CLAPS, construits dans les anciens baraquements de chantier du barrage, à l’extérieur du cœur du village, les résidents de la maison de retraite et les habitants du centre du village.

Au Cannet des Maures
Jeudi 1er janvier 2013 –« Faites à la ferme dans les années 1930 – la kermesse solidaire ». Au Cannet des Maures une kermesse réunit les bénéficiaires et adhérents de trois associations qui ne se rencontrent pas en temps normal, personnes isolées, fragiles, en situation précaire et enfants handicapés. Pour préparer la fête, ils ont organiser des ateliers correspondant aux possibilité de chacune, pour fabriquer des jeux en bois, préparer les stands de la fête, la décoration et les pâtisseries du goûter. Une soixantaine de personnes se retrouvera à cette kermesse ouverte sur l’extérieur, pour démarrer l’année dans un moment de partage festif.

Comment soutenir ces action ?
-sur le site de la Fondation de France
-Par chèque, libellé à l’ordre de : « Fondation de France – Réveillons de la Solidarité», adressé à : Fondation de France – BP 22 – 75008 Paris

2010-2014 : les Français de plus en plus seuls

Depuis 2010 l’isolement des Français s’est installé et accentué : ils sont désormais 5 millions à ne pas avoir de relations sociales. Face au délitement croissant des liens sociaux, la Fondation de France, engagée dans un grand projet de restauration du lien social, détecte, finance et accompagne chaque année près de 1 000 initiatives pour 15 millions d’euros. Ces actions sont portées par des petites associations qui sont au plus près des besoins des personnes vulnérables et qui œuvrent au quotidien pour redonner une place aux personnes exclues.

Un Français sur 8 est seul et 1 sur 3 risque de le devenir

En 2014, 1 Français sur 8, soit 5 millions de personnes, est seul. Ils sont un million de plus qu’en 2010 à ne pas avoir de relations sociales au sein des cinq réseaux de sociabilité (familial, professionnel, amical, affinitaire ou de voisinage). 1 Français sur 3 n’a accès qu’à un seul réseau social : fragilisé, il se trouve dans une situation d’exclusion potentielle sans en avoir conscience. 1 Français sur 10 se sent exclu, abandonné ou inutile.

Nos aînés de plus en plus seuls

De toutes les générations, celle des 75 ans et plus est celle qui a été la plus impactée par la montée des solitudes en France : 1 personne âgée sur 4 est seule. En parallèle la solitude s’aggrave chez les plus jeunes. Le phénomène touche les 18-29 ans, et chez les moins de 40 ans la solitude a doublé en 4 ans (7 % en 2014). Par ailleurs, selon l’étude, les réseaux sociaux virtuels ne sont pas une compensation au manque de liens sociaux : 80% des personnes en situation de solitude objective ne les fréquentent pas.

La solitude s’installe en ville

La solitude progresse dans les grandes agglomérations : 13 % des habitants des grandes métropoles sont seuls (contre 8 % en 2010). Où sont passés nos voisins ? 36 % de Français n’ont pas ou peu de contact avec leurs voisins au-delà des relations de politesse. La majorité d’entre eux (52 %) exprime une difficulté grandissante à se faire des amis dans son quartier, à organiser des moments conviviaux entre voisins (56 %) ou tout simplement à connaître des gens et à discuter avec eux.

*Etude réalisée par l’institut TMO Régions pour l’Observatoire de la Fondation de France en janvier 2014 auprès de 4007 personnes représentatives de la population française de 18 ans et plus.

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