Force Ouvrière – Pascal Pavageau en meeting à Marseille: « résister, revendiquer, reconquérir »

Publié le 12 septembre 2018 à  18h00 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  18h59

C’est un Pascal Pavageau, secrétaire général de FO, particulièrement offensif qui est venu à Marseille participer au meeting de rentrée de l’UD FO 13. Il s’en prend directement à Emmanuel Macron: «L’austérité, la flexibilité, la compétitivité sont là depuis les années 80, bien avant l’arrivée de Jupiter à L’Élysée, mais lui assume totalement la dérèglementation et la nouveauté réside dans la mise en avant de l’individualisation, du chacun pour soi» avant de déclarer: «Nous ne l’accepterons pas. FObélix est tombé petit dans la potion magique du collectif, de la République et fort de cela nous disons aux Jupitériens: Vous ne passerez pas».

Pascal Pavageau, secrétaire général de FO était à Marseille pour assister au meeting de rentrée de l'UD FO 13 (Photo Robert Poulain)
Pascal Pavageau, secrétaire général de FO était à Marseille pour assister au meeting de rentrée de l’UD FO 13 (Photo Robert Poulain)
Pascal Pavageau et Franck Bergamini, le secrétaire de l'UD FO13 (Photo Robert Poulain)
Pascal Pavageau et Franck Bergamini, le secrétaire de l’UD FO13 (Photo Robert Poulain)
Salle comble pour ce meeting de rentrée (Photo Robert Poulain)
Salle comble pour ce meeting de rentrée (Photo Robert Poulain)
Devant une salle comble, Pascal Pavageau rappelle que lorsque Emmanuel Macron était ministre de l’Économie, il défendait l’uberisation: «Les années passent, nous avons du recul. Un chauffeur Uber c’est 70 heures de travail par semaine pour 900€ par mois et je ne parle pas des chauffeurs qui n’ont pas leur permis». Puis de dénoncer la politique mise en place par le gouvernement en matière de formation, dénonce le Premier ministre qui a confondu arrêt maladie et jour de congé «C’est abject», assène-t-il.

«La retraite par points c’est le travail sans fin»

Puis d’en revenir à Emmanuel Macron: «Le mot « voldemortien » pour lui c’est égalité. Le droit fil de son action c’est l’individualisation». Puis, Il aborde le système de retraite pour affirmer: «La retraite par points c’est le travail sans fin. C’est inégalitaire et les premières victimes seront les femmes et ceux qui ont eu une carrière hachée. Et, au bout du bout, il n’y aura plus de durée de cotisation, plus d’âge légal de la retraite». En ce qui concerne la Fonction Publique, il considère : «L’objectif du gouvernement est de casser le statut de la Fonction Publique, de déprotéger les plus faibles». «Il faut savoir à ce propos, poursuit-il, qu’aujourd’hui, en France, 7e puissance économique mondiale, 12% des SDF ont un emploi. Et on vient nous expliquer qu’ils seraient responsables de leur sort et ne feraient rien pour s’en sortir. C’est inadmissible. Il faut une redistribution c’est la responsabilité de la République». «Le pouvoir veut mettre en place des assurances chômage, maladie et des retraites minimalistes. Et, si nous ne nous ne mobilisons pas nous nous apprêtons à vivre les dernières heures de la Sécurité Sociale», prévient-il. Il dénonce un système dans lequel: «On laisse 90% de la population sur le carreau au profit des 10% les plus forts.»

«Le recrutement de 100 douaniers ramènerait 25 milliards par an»

Pascal Pavageau souligne la volonté du gouvernement de casser le statut de la Fonction publique et livre des chiffres pour le défendre : «Des études montrent que, pour mener les missions de service public auprès de 1 000 personnes il faut 125 fonctionnaires en France, 126 en Allemagne, 131 aux États-Unis, 156 en Suède et 186 en Norvège. Si l’on prend la seule santé il faut 59 agents hospitaliers en France, 65 en Allemagne, 61 aux États-Unis, 80 en Suède et 109 en Norvège». Il enchaîne: «Le gouvernement veut maintenant supprimer le Département, réduire le nombre de communes, mettre à mal la proximité. On passerait d’un élu de la République pour 103 habitants à un pour 3 000 habitants». Évoque les enjeux financiers: «On dénonce les coûts, parle d’économie mais il faut savoir que l’on estime que l’évasion fiscale s’élève de 60 à 90 milliards par an. Des études montrent par ailleurs que le recrutement de 100 douaniers ramènerait 25 milliards par an, non seulement on ne les recrute pas mais on réduit leurs effectifs». Il conclut en appelant à une mobilisation pour les élections de décembre, invite : «à résister, revendiquer, reconquérir». «Nous sommes en 2018 après Jésus Christ, toute la Gaule est occupée par les Jupitériens. Toute ? Non ! Un village d’irréductibles gaulois défenseurs du modèle et du progrès social résiste encore et toujours au destructeur.» Au préalable Franck Bergamini, le secrétaire de l’UD FO 13 avait rendu hommage à la lutte des MacDo et à leur victoire annonçant une nouvelle lutte concernant les crèches de Lambesc.
Michel CAIRE

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