France-Chine : «Coopération tous azimuts» dans le nucléaire

Publié le 6 juillet 2015 à  23h53 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h19

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

«Quand nos deux grandes nations travaillent ensemble, cela dégagera non seulement une synergie dite « un plus un font plus que deux », mais aussi une énergie comparable à celle d’une « fusion nucléaire » qui, bien sûr, est destinée à des fins civiles et profite à la paix». C’est par cette métaphore que le Premier ministre chinois Li Keqiang a illustré les relations franco-chinoises dans le discours qu’il a prononcé en clôture du Sommet économique sino-français le 2 juillet à Toulouse. Parmi les «résultats abondants et pionniers obtenus dans de nombreux domaines» de coopération figure notamment «l’engagement d’une coopération tous azimuts dans le domaine de l’énergie nucléaire». Et de fait, cette visite aura été une fois de plus l’occasion de conclure plusieurs accords dans ce domaine privilégié. Ainsi, Areva et EDF ont-ils signé le 30 juin des accords de coopération avec leurs partenaires chinois traditionnels CGN (China General Nuclear Corporation) et CNNC (China National Nuclear Corp).
Le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy et le DG d’Areva Philippe Knoche ont d’abord co-signé avec le PDG du groupe nucléaire CGN, He Yu, une lettre d’intention visant à développer leur coopération de long terme dans le domaine des réacteurs de moyenne et grande puissance, en matière d’approvisionnements industriels, a indiqué Areva dans un communiqué, en tenant compte, notamment, du retour d’expérience de Taishan Phase 1. L’accord porte également sur l’approfondissement de la coopération dans la R&D. Les deux dirigeants français ont également signé un accord avec Qian Zhemin, le PDG de CNNC, portant sur un renforcement de leur coopération sur l’ensemble du cycle du combustible ainsi que sur la branche réacteurs.
Areva a de son côté signé un protocole d’accord avec CNNC dans le cadre d’un projet, entamé en 2014, de développement d’une usine de traitement-recyclage des combustibles usés en Chine. Cet accord officialise la fin des discussions techniques, définit le calendrier des négociations commerciales et acte la volonté des deux groupes de finaliser ces négociations dans les meilleurs délais, précise Areva dans un communiqué. Pour Areva, ce projet est d’autant plus important que, pour surmonter ses déboires financiers, le groupe doit se recentrer sur la gestion du cycle du combustible, de l’amont (mines d’uranium) à l’aval (traitement des combustibles usés).
Sur le cycle, cet accord élargit et approfondit les coopérations existantes. Il porte sur l’extraction et la conversion de l’uranium, la fabrication des assemblages de combustible en zirconium, la déconstruction et le démantèlement, les transports et le traitement-recyclage (ce dernier thème faisant l’objet spécifique du protocole d’accord précité). Début juin, l’État, actionnaire à 87% d’Areva, a en effet décidé que l’activité réacteurs (Areva NP) du groupe passera sous le contrôle d’EDF (dont l’État détient près de 85%). Areva en gardera une participation minoritaire et des investisseurs pourraient compléter le tour de table. Une participation des deux groupes étatiques chinois CGN et CNNC a été évoquée, sans qu’elle ne soit ni confirmée ni démentie par les intéressés. Deux déclarations ont, en outre, été signées, l’une sur la coopération dans le nucléaire civil fixant «une feuille de route» pour l’ensemble de la filière entre les français EDF et Areva et leurs homologues chinois, l’autre sur la coopération «en pays tiers» pour des projets conjoints d’infrastructures en Afrique et en Asie. Des accords ont également été conclus avec Scheider Electric et Engie. Le groupe d’équipements électriques a remporté auprès de China National Building Materials Group un contrat de € 500 millions portant notamment sur la modernisation des systèmes électriques des usines du groupe chinois.
ENERGYMED

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